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La pauvreté des seniors

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2019
  • N° : 199 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 27/03/2019
    • de STOFFELS Edmund
    • à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative
    Les CPAS belges demandent aux futurs Gouvernements fédéral et régionaux de conclure un pacte visant à « reconstituer le contrat social ».

    Madame la Ministre peut-elle nous dresser l'état des lieux de la pauvreté qui touche les pensionnées et les pensionnés ?

    Vu l’allongement de l’espérance de vie, souvent lié à une perte d’autonomie, ne risque-t-on pas de voir les CPAS intervenir davantage dès que les revenus des seniors et les débiteurs alimentaires ne seront plus en mesure de couvrir les coûts ?
  • Réponse du 19/04/2019
    • de GREOLI Alda
    La manière la plus simple et la plus opérationnelle de définir le seuil de pauvreté est d’utiliser un pourcentage du revenu médian ou du revenu moyen. Ce pourcentage est arbitraire. Par convention, l’Union européenne a fixé le seuil à 60 % du revenu médian (Revue économique Juin 2010 - nbb.be).

    L’AViQ ne dispose pas de chiffre précis sur les revenus des pensionnés.

    Selon une enquête réalisée chez les 65 ans et plus en Belgique francophone (SHARE, 2015), 30,2 % des personnes déclaraient avoir des fins de mois difficiles (7,5 % très difficiles et 22,7 % difficiles). A part une légère augmentation de ce sentiment de fin de mois difficile pour l’enquête réalisée en 2011, l’analyse ne montre pas de tendance nette à l’augmentation ni à la diminution. Ce pic en 2011 pourrait être la conséquence de la crise économique de 2008 (Les personnes âgées aussi souffrent de la crise, Age Platform Europe, 2012).

    Les derniers chiffres de l’IWEPS concernant le nombre de bénéficiaires de la garantie de revenus aux personnes âgées (GRAPA), pour la population de 65 ans et plus, montrent depuis 2003 une augmentation progressive de la proportion de personnes, de 65 ans et plus dont les revenus sont trop faibles pour assurer leur subsistance. En 2003, 26 796 personnes de 65 ans et + (soit 4,75 % de la population des 65 ans et +) bénéficiaient de ce revenu contre 36 411 personnes en 2017 (5,59 % des personnes de 65 ans et +), soit une progression de 0,84 point. Cette progression est plus marquée chez les hommes (+1,05 point) que chez les femmes (+0,83 point). Néanmoins la proportion de femmes de 65 ans et + bénéficiaires de ces revenus reste nettement plus élevée que celle des hommes : 6,8 % des femmes et 3,93 % des hommes en 2017.

    En 2017, 36 842 personnes de 65 ans et + résidant en Wallonie bénéficiaient par ailleurs d’une allocation pour Aide à la personne âgée (APA). Le montant total de ces allocations était de 43 413 602 euros en juin 2017. Le nombre de bénéficiaires de 65 ans et +, d’une allocation de remplacement de revenu ou d’une allocation d’intégration (ARR-AI) était, pour la même période, de 13 989 personnes pour un montant total de 6 686 203,91 euros.

    L’honorable membre comprendra que, vu la complexité de la question, il conviendrait de réaliser des études sur le sujet et qu’il n’est pas possible d’y répondre de manière objectivée et scientifique, dans le cadre d’une question parlementaire, dans les délais imposés.

    Pour ce qui concerne le futur, il est clair que la mise en place du Collège du conseil de la stratégie et de la prospective dans les prochaines semaines permettra d’envisager de se pencher sur le sujet selon des modalités à préciser.