La ventilation double flux
- Session : 2018-2019
- Année : 2019
- N° : 191 (2018-2019) 1
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Question écrite du 27/03/2019
- de STOFFELS Edmund
- à CRUCKE Jean-Luc, Ministre du Budget, des Finances, de l'Energie, du Climat et des Aéroports
Or le guide PEB précise que « Sans précaution particulière de mise en œuvre, des tests d’étanchéité à l’air effectués sur des bâtiments récents révèlent une valeur moyenne de v50 = 8 m3/hm2. ».
D’autre part, en page 12 de la norme NBN 50-001 imposée par la Wallonie, la norme précise : « Dans le cas d’une récupération d’énergie sur l’air de ventilation, il est souhaitable, d’un point de vue énergétique, de limiter le taux de ventilation à 1 h-1 pour une différence de pression de 50 Pa. » Ceci correspond à un v50 moyen de 1,25 m³/hm².
Il est donc prouvé qu’un groupe de ventilation qui doit fonctionner 24h/24h engendre du gaspillage énergétique.
Dès lors, plutôt que d’offrir une prime de 1200 euros, et dans la logique d’économie d’énergie, ne devrait-on pas interdire les ventilations double flux avec échangeur si le taux de renouvellement d’air de 1 h-1 sous 50 Pa recommandé par la norme n’est pas atteint ?
Serait-il possible d’être un peu pragmatique ?
Réponse du 18/04/2019
- de CRUCKE Jean-Luc
- leurs études internes portant sur l'étanchéité à l'air des bâtiments résidentiels ;
- des performances d'étanchéité à l'air des habitations réalisées dans le cadre de l'action « Construire avec l'énergie ». Ces mesures ont été réalisées sur 290 logements bâtis entre 2004 et 2012.
Les statistiques issues de la NIT 255 sur l’étanchéité à l’air confirment que les bâtiments construits après 2004 sont bien plus étanches à l’air que cette valeur moyenne.
Bien que ces statistiques ne soient pas représentatives de la totalité du parc immobilier, cela montre que les « nouvelles » constructions sont sur la bonne voie.
D’autre part, il faut noter que, quel que soit le type de système de ventilation, un groupe de ventilation ne doit pas fonctionner au débit nominal 24h/24. Le système doit avoir la capacité de fournir les débits exigés dans les différents espaces, mais rien n’empêche d’appliquer une ventilation à la demande pour les systèmes D.
Il faut également noter que la norme NBN 50-001 indique les valeurs seuil d’étanchéité à l’air pour les systèmes D sous forme de recommandation ; ce n’est pas une exigence qu’on est tenu de respecter. La norme NBN 50-001 date de 1991, depuis les équipements sur le marché ont très largement évolué et sont plus performants. Les différentes parties prenantes remettent d’ailleurs régulièrement en cause cette norme.
Imposer un niveau d’étanchéité à l’air pour autoriser l’installation d’un système de ventilation double flux ne nous semble cependant pas opportun pour les raisons suivantes :
- Il est impossible de calculer la perméabilité à l’air lors de la conception du bâtiment, elle doit se mesurer à la fin du chantier, à un stade où il est difficile d’apporter des améliorations majeures.
- Le système de ventilation doit être choisi lors de la conception du bâtiment et une partie de son installation doit être faite avant la réalisation des finitions.
- Dans le cadre d’une imposition, si les résultats se révélaient insatisfaisants, il serait impensable d’imposer le démontage de l’installation et d’exiger un autre système de ventilation. Il serait également particulièrement délicat de déterminer les responsabilités.
- Si la mesure devenait obligatoire, un cadre de qualité de ces mesures devrait être mis en place pour s’assurer de sa fiabilité. À titre d’exemple, la vitesse du vent peut influencer les résultats jusqu’à 30 % (source : Etanch’air).
Pour ce qui est des anciennes habitations très énergivores, nous sommes convaincus qu’il faut penser les travaux de rénovation de manière globale. Imposer un test d’étanchéité à l’air n’a pas de sens si les travaux sont réalisés par phase.