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La pauvreté en Wallonie

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2019
  • N° : 40 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 27/03/2019
    • de STOFFELS Edmund
    • à BORSUS Willy, Ministre-Président du Gouvernement wallon
    Le nouvel indice de Test-Achats rend compte de la manière dont les Belges font face à leurs dépenses en matière de logement, de santé, de mobilité, de loisirs.... D’après les personnes sondées, 2018 fut difficile, mais cette année pourrait l’être encore un peu plus. Un sondage a été réalisé auprès de quelque 3 300 Belges à qui l’on a demandé comment ils assumaient les différents postes de dépenses au niveau du ménage. En Belgique, selon les données récoltées, on se trouve en situation de pauvreté en dessous de l’indice 31,3 et on vit confortablement au-dessus de l’indice 54,6. L’enquête montre que 5 % des personnes sondées sont confrontées à une situation de pauvreté, que la majorité des Belges rencontrent certaines difficultés et que seuls 39 % parviennent à honorer assez facilement les différentes dépenses.

    L’indice est le plus haut pour un ménage de deux personnes (53,1), le plus bas pour un parent isolé avec enfants (44,7), une famille dont un des partenaires est sans emploi (42,2) et pour celles comptant 6 membres ou plus (39,3). Cet indice atteint 54,1 en Flandre, il n’est que de 47,1 à Bruxelles et de 45,6 en Wallonie.

    31 % des sondés estiment que leur situation financière se dégradera encore cette année. L’évolution négative devrait surtout se faire sentir du côté des dépenses liées à l’énergie (gaz, électricité, eau) afin de chauffer et éclairer le logement. Les dépenses liées au logement sont souvent jugées comme très importantes pour la qualité de vie du ménage. C’est particulièrement le cas pour l’énergie, le loyer et le prêt hypothécaire. Mais ces dépenses sont plutôt difficiles, voire même impossibles, et ce pour 38 % des sondés.

    Test Achat revendique notamment le financement de la transition énergétique par l’impôt en fonction des revenus des contribuables, et non de manière forfaitaire, ou encore la réduction du taux de taxation des vélos, vélos électriques, trottinettes, speedelecs et moto électriques, actuellement à 21 % et qui devrait être réduit à 6 %.

    De manière générale, quelle est la stratégie du Gouvernement wallon afin d’aider les ménages wallons à faire face au coût de la vie, et en particulier celui du logement, de l’énergie et de la mobilité ?

    Cette stratégie est-elle chiffrée et précise en termes de timing quant à la mise en œuvre ?

    Enfin, que pense Monsieur le Ministre-Président des propositions formulées par Test-Achats ?
  • Réponse du 19/04/2019
    • de BORSUS Willy
    Les chiffres publiés par Test-Achats rappellent une fois de plus les réalités difficiles de milliers de ménages en Wallonie. L’étude pointe en effet les difficultés spécifiques de ces ménages à faire face à des certaines dépenses, en particulier en matière de logement, de mobilité et d’énergie.

    Comme je l’ai indiqué lors de la précédente question de l’honorable membre, la période actuelle est propice à la communication d’un certain nombre de mémorandums, de revendications et de prises de position des uns et des autres. Cela fait partie de l’expression démocratique.

    J’accueille avec intérêt les propositions formulées par Test-Achats. Certaines d’entre elles s’inscrivent dans la ligne de travail du Gouvernement wallon pour ce qui concerne par exemple la maîtrise des coûts énergétiques pour les ménages ou les mesures en faveur de la transition écologique.

    Au niveau du Gouvernement wallon, nous avons pris dès notre installation des mesures fortes pour lutter contre la pauvreté dans notre région. Le Plan wallon de lutte contre la pauvreté entend, par une action coordonnée et transversale, déployer ainsi une série de mesures afin de lutter structurellement contre la précarité, notamment en faveur des personnes particulièrement touchées. Dès l’origine, des actions importantes en faveur des ménages précarisés ont été menées afin qu’ils puissent faire face à ces dépenses. Le Gouvernement actuel a amplifié cette politique en réorientant utilement certaines mesures notamment dans le logement, l’alimentation et l’accès à l’énergie.

    À côté de ce travail considérable sur les postes « dépenses » des personnes touchées par la pauvreté, le Gouvernement a créé un nouveau pilier « Emploi ». En effet, si les actions sur les dépenses peuvent permettre de soulager les ménages, elles ne sont qu’une partie de la solution à long terme pour que les personnes précarisées retrouvent autonomie financière et sociale. C’est pourquoi ce dernier pilier du Plan vise à favoriser l’insertion socioprofessionnelle de cette population spécifique.

    Par rapport au timing, nous arrivons au bout du processus pour le Plan wallon de lutte contre la pauvreté. En effet, il prend formellement fin avec la législature. Toutes les mesures doivent donc être prises endéans la fin de la session même si leurs effets continuent au-delà de celle-ci. Dans ce cadre, le rapport final reprenant l’ensemble des mesures prises devrait être présenté en mai prochain. J’appelle bien entendu de mes vœux que les mesures prises en faveur de la lutte contre la pauvreté soient poursuivies au-delà de celles portées par le présent Gouvernement et que les actions coordonnées soient confirmées et approfondies lors de la prochaine législature au sein d’un nouveau plan.

    Que ce soit en termes de lutte contre la pauvreté ou dans d’autres domaines (transition énergétique, mobilité, et cetera), nous pouvons observer que les niveaux de pouvoir seront amenés à relever les défis qui nous attendent ensemble et de manière concertée.