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La destruction des écosystèmes

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2019
  • N° : 258 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 27/03/2019
    • de STOFFELS Edmund
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région
    Dans un nouveau rapport de l’ONU sur l’état de la planète, on constate que près de 25 % des morts prématurées et des maladies dans le monde seraient en lien avec la pollution et les dégradations de l’environnement causées par l’homme.

    Trois éléments en particulier sont pointés :
    - la pollution de l’air ;
    - les produits chimiques déversés dans les eaux potables ;
    - la destruction des écosystèmes.

    Monsieur le Ministre peut-il nous dresser le bilan wallon de la situation concernant la destruction des écosystèmes ?
  • Réponse du 19/04/2019
    • de COLLIN René
    L’évaluation de l’état de santé des écosystèmes est davantage basée en Wallonie sur celle de ses deux composantes que sont les communautés vivantes (espèces) et les biotopes (habitats) dans lesquels elles évoluent.

    Pour la période 2007-2012, l’état de conservation des espèces d'intérêt communautaire (EIC) en Wallonie a été considéré lors du rapportage européen comme défavorable pour 63 % du nombre d’espèces concernées en Région biogéographique continentale (RBC) et pour 71 % en Région biogéographique Atlantique (RBA). Une nouvelle évaluation périodique (2013-2019) est en cours de finalisation.

    Selon les listes rouges établies pour différents groupes d’espèces par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), 31 % des espèces animales et végétales étudiées sont menacées de disparition à l’échelle de la Wallonie et près de 9 % ont disparu du territoire régional. Chez les poissons, les reptiles, les papillons de jour et les libellules, plus de la moitié des espèces sont en situation défavorable.

    La Wallonie est couverte par les régions biogéographiques continentale (RBC) (70 % du territoire) et atlantique (RBA) (30 %). Au total, 41 types d’habitats d’intérêt communautaire y sont dénombrés. L’état de conservation est évalué suivant quatre critères : aire de répartition, surface occupée, structure et fonctions et perspectives futures. Il est favorable si l’aire de répartition ainsi que les superficies couvertes par l’habitat au sein de cette aire sont stables ou en extension et suffisantes pour assurer sa viabilité à long terme, et si les structures et le fonctionnement sont non altérés et susceptibles de le rester. Pour la période 2007-2012, l’état de conservation des habitats était considéré comme défavorable pour 88 % du nombre de types d’habitats concernés en RBC et pour 96 % en RBA.

    Divers habitats (landes sèches et humides, tourbières…) ont bénéficié et bénéficient encore de travaux de restauration entrepris dans le cadre de projets LIFE ou de la mise en œuvre de mesures de gestion conservatoire dans les réserves naturelles. En RBC, 43 % du nombre de types d’habitats en état défavorable montraient une tendance à l’amélioration pour la période 2007-2012 ; pour 24 %, la tendance était inconnue. En RBA, 46 % du nombre de types d’habitats en état défavorable montraient une tendance inconnue et 27 % une tendance à la détérioration.

    Néanmoins et pour améliorer cette situation, plusieurs politiques en faveur des habitats et des espèces ont été initiées durant cette législature. Il s’agit principalement de la désignation des sites Natura 2000 par le Gouvernement ainsi que des objectifs de conservation pour la Wallonie. Par ailleurs, la superficie consacrée aux réserves naturelles est elle aussi en constante augmentation, avec la création de plus de 1 700 ha, toutes réserves confondues. De plus, la Wallonie peut réjouir des nombreux projets qu’elle a lancés pour le développement de la nature « ordinaire », comme le Plan Maya, Ose le Vert, le Réseau Wallonie Nature et ses différentes fiches actions… Enfin, la législature fut riche de nouvelles normes et nouveaux décrets réintégrant la nature comme une priorité. Il s’agit notamment du nouveau décret sur les cours d’eau non navigables ou la mise en œuvre du règlement sur les espèces exotiques envahissantes.