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Le télétravail des fonctionnaires au sein des espaces de travail partagés

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2019
  • N° : 200 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 27/03/2019
    • de KAPOMPOLE Joëlle
    • à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative
    J'avais déposé une proposition de résolution visant à promouvoir le télétravail des fonctionnaires au sein des espaces de travail partagés et notamment au sein des espaces du réseau de coworking « CoWallonia » qui a été adoptée à l'unanimité le 7 décembre 2016.

    Pour mémoire, l’objectif de ce texte vise à promouvoir le télétravail et les espaces de coworking permettant aux fonctionnaires et aux travailleurs d’échanger idées et expériences, le tout intégrant un impact positif en termes de mobilité.

    Le télétravail est en augmentation constante dans de nombreuses entreprises et institutions publiques. Aussi, Madame la Ministre pourrait-elle effectuer un état des lieux de la situation pour le SPW ? Je rappelle que le développement du télétravail état un des axes de la politique menée par son prédécesseur.

    Le télétravail est particulièrement adapté à certaines catégories de travailleurs comme ceux qui ont une famille nombreuse, ceux qui ont des parents à charge, ceux qui présentent un handicap, une maladie ou encore ceux qui habitent loin de leur lieu de travail.

    Le télétravail comporte donc de nombreux avantages. Il rencontre aussi bien les intérêts des travailleurs que des responsables hiérarchiques, sans oublier le coût du foncier et de l’immobilier qui questionne les pratiques managériales et organisationnelles des entreprises et services publics. Enfin, cela s’inscrit dans un axe bien-être au travail et de meilleure conciliation entre vie professionnelle et vie privée dans le chef des travailleurs.

    Force est de constater que dans les conditions actuelles liées à l’évolution des technologies de communication, à l’engorgement des moyens de transport, tant personnels qu’en commun, le télétravail peut constituer une excellente alternative au travail centralisé. Il permet de réduire l’impact écologique. Le télétravail au service du développement durable, cela constitue une pièce du puzzle qui peut contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique et à réduire la pollution des centres-villes.

    Nous pouvons constater l’apparition de nouveaux modes de travail, ainsi que l’apparition de nouveaux lieux de travail : espaces de coworking, smart business centers, bureaux satellites, fablabs, et cetera.

    Aujourd’hui, le travail distant peut donc s’exercer à domicile, de manière « nomade » ou encore dans des « tiers lieux » d’activités : les espaces de travail partagés.

    Le Fédéral a développé tout un réseau de bureaux satellites accessibles aux différents services publics fédéraux .
    Pour rappel, le Ministre Lacroix avait lancé une réflexion au niveau du Service public de Wallonie et les Organismes d’intérêt public afin d’envisager le développement d’une expérience pilote de travail en bureaux satellites. Il était ainsi prévu de réaliser un cadastre des bâtiments où des espaces peuvent être aménagés dans le cadre d’une expérience pilote en la matière. Dans ces espaces, seraient amenés à se fréquenter des agents issus de différentes structures.

    Madame la Ministre a-t-elle poursuivi ce travail ? Le cas échéant, peut-elle effectuer un état des lieux ? J'avais déjà à l'époque signifié qu'il fallait apporter une attention particulière en milieu rural.

    Compte tenu des espaces de travail partagés déjà fonctionnels sur le territoire wallon et principalement ceux du réseau « CoWallonia », compte tenu également, comme exposé ci-avant de l’ensemble des avantages que représente le travail au sein des tiers-lieux d’activités, une expérimentation a-t-elle déjà été mise en place pour le SPW et les OIP ?

    Très concrètement peut-elle effectuer un état d'avancement pour les demandes effectuées au Gouvernement wallon afin :

    - de mettre en oeuvre tous les dispositifs permettant à l’administration d’accéder aux demandes des fonctionnaires qui veulent en bénéficier d’accéder aux différentes formes de télétravail (le télétravail à domicile, le télétravail nomade, les télécentres, le travail en réseau ) ;

    - de promouvoir le télétravail des fonctionnaires dans les « tiers-lieux » wallons déjà existants ;

    - de promouvoir l’utilisation du réseau « CoWallonia » par le Service public de Wallonie et les Organismes d’intérêt public ;

    - de promouvoir et d’encourager le développement et la diversité de l’offre de services dans les espaces ruraux ;

    - de promouvoir la rencontre et l’échange entre les fonctionnaires et les autres travailleurs par le biais du télétravail ;

    - de promouvoir la rencontre de l’administration et du citoyen et, notamment, du citoyen entrepreneur par le biais du télétravail ;
    - de mettre en oeuvre une politique wallonne exemplative dans le cadre du « New world of work » (NWOW) ;

    - d’envisager la possibilité de conclure des accords de coopération avec d’autres niveaux de pouvoir (le Fédéral, la Communauté française, les Provinces, les Communes) afin de créer un espace de travail partagé.
  • Réponse du 17/04/2019
    • de GREOLI Alda
    Comme l’honorable membre le mentionne à juste titre, le recours au télétravail est une forme d’organisation du travail qui doit être encouragée au sein de l’administration, et ce, dans une perspective d’amélioration du bien-être au travail, de conciliation entre vie privée et professionnelle ou encore de développement durable et de réduction d’impact environnemental.

    En ce qui concerne l’état des lieux du télétravail en Wallonie, le constat est clair, il est en constante augmentation. En effet, en 2011, au sein des Directions générales du SPW, 269 membres du personnel bénéficiaient du télétravail. Au 1er septembre 2017, ce nombre avait atteint 993 et, à ce jour, le nombre total de télétravailleurs avoisine les 1 350 télétravailleurs actifs, soit plus de 10 % des effectifs du SPW.

    Je peux également l’informer qu’un projet d’arrêté modifiant l’arrêté du Gouvernement wallon du 7 avril 2011 relatif au télétravail est en cours de finalisation au sein de mon cabinet.

    Le texte a été entièrement revu afin d’encourager le télétravail, mais aussi afin d’intégrer réglementairement d’autres principes, tels que le travail en bureaux satellites ou encore le droit à la déconnexion.

    En tant que Ministre de la Fonction publique, il me semble important d’insister sur le droit à la déconnexion pour chaque membre du personnel. Il est primordial de permettre aux fonctionnaires d’avoir une vie en dehors de leur téléphone, tablette ou ordinateur.

    Chaque manager doit prendre le temps de dire à ses collaborateurs : « À partir de telle heure, je vous demande de ne plus répondre aux mails ». Cela fait partie des moyens à mettre en place pour trouver un équilibre entre vie privée et professionnelle.

    Par ailleurs, en ce qui concerne le recours aux nouvelles organisations du travail, la Direction générale opérationnelle s’est portée volontaire pour être pilote de l’implémentation du NWOW. Elle est accompagnée dans cette démarche qui implique, qu’au-delà de l’organisation de l’espace de travail, qu’une série de prérequis soient rencontrés.

    En effet, pour qu’une telle démarche aboutisse, il y a lieu de donner à l’organisation les moyens de gérer le changement. Instaurer le NWOW ne consiste pas simplement à mettre à disposition des espaces collaboratifs ou à créer des Open Spaces.Il est nécessaire de développer une culture d’autonomie et de responsabilité, qui peut passer par l’abandon du pointage ou encore le contrôle des prestations, ce qui permettra d’obtenir l’adhésion de toute la ligne hiérarchique à cette nouvelle façon d’organiser le travail. Il faut également adapter les pratiques managériales au travail à distance, mettre en œuvre des outils collaboratifs à distance, et cetera…

    Comme l’honorable membre le constate, la mise en place du NWOW présuppose un travail préparatoire important et un changement culturel considérable.

    Je suis bien consciente qu’avec les nouvelles technologies, avec l’évolution des mentalités, le monde du travail est en pleine évolution et que l’administration doit s’adapter.

    Toutefois, je désire que ce changement soit préparé avec soin pour qu’il puisse contribuer à maintenir la sérénité dans le travail et à préserver la qualité des relations humaines dans un contexte de confiance et de respect mutuel.