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Le projet pilote "wall up"

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2019
  • N° : 175 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 28/03/2019
    • de ISTAZ-SLANGEN Zoé
    • à JEHOLET Pierre-Yves, Ministre de l'Economie, de l’Industrie, de la Recherche, de l’Innovation, du Numérique, de l’Emploi et de la Formation
    Monsieur le Ministre annonçait dernièrement un début de partenariat avec l’UWE autour d’un projet pilote intitulé « wall up ». Ce dernier prévoit un coaching d’une quinzaine d’entreprises à potentiel de développement afin de pousser celles-ci à se développer. Toujours est-il que l’idée poursuivie consiste à encourager les « trop petites » entreprises à s’étendre en finançant pendant un an le coaching personnalisé de celles-ci par le biais d'entrepreneurs triés sur le volet par l’UWE.

    Monsieur le Ministre pourrait-il expliquer pourquoi certaines zones de Wallonie n’étaient pas couvertes par les outils d’accompagnement préexistants ?

    La SOWALFIN stipule que le coaching durerait 18 mois tandis qu’il évoquait une durée de 12 mois. Qu’en est-il finalement ?

    Comment s’effectuera la sélection de cette quinzaine d’entreprises à potentiel ?

    Pareillement, comment la sélection des coachs va-t-elle se réaliser ? Sur base de quels critères ? Ne craint-il pas le recours à une forme de clientélisme lors du processus de sélection ?

    Dans le même ordre d’idées, comment pouvons-nous être assurés que les entreprises ne seraient pas choisies en fonction des intérêts du jury de l’UWE ?

    Pourquoi avoir écarté d’emblée une procédure de marché public ?

    Qu’est-ce qu’un « chouette dossier » ? Pourrait-il objectiver cette description ? La mesure qu’il propose ne risque-t-elle pas d’être assimilée à une aide d’État ?

    Pourquoi appartient-il à l’UWE de définir les binômes ?
    Ne doit-on pas craindre que la croissance et la compétitivité des entreprises sélectionnées ne se fassent au détriment d’autres entreprises plus modestes d’un même secteur ?
    Cette mesure repose sur un cofinancement entre la SOWALFIN et l’UWE. À quelle hauteur est-il prévu que cette dernière participe ?
  • Réponse du 17/04/2019
    • de JEHOLET Pierre-Yves
    Le 7 janvier dernier, je répondais à la question de Monsieur le Député Culot portant sur la rareté des entreprises dites « scale-up » en Wallonie. La croissance des entreprises est un élément clé pour faire évoluer le tissu entrepreneurial wallon et le rendre plus résistant. Actuellement, il est essentiellement constitué de PME de très petite taille, avec neuf équivalents temps plein en moyenne. Le développement de celles-ci en des entreprises de taille plus importante est un facteur important de création d’emplois pérennes et de renforcement de l’économie wallonne dans son ensemble.

    Partant du constat que trop peu d’initiatives étaient prises pour soutenir, de manière spécifique et adaptée à leur réalité propre, des entreprises s’engageant dans un processus de croissance, j’ai jugé essentiel, en partant des dispositifs de soutien existant, de construire, en Wallonie et de façon complémentaire aux efforts réalisés par le Gouvernement fédéral, un panel de mesures focalisé sur la stimulation de la croissance des PME wallonnes.

    Cela ne signifie pas qu’il faut réinventer de nouvelles mesures et cela dépasse l’effet d’annonce. Il s’agit de combiner des actions, qu’elles soient existantes ou qu’il s’agisse de nouvelles.
    De manière plus précise, ce panel de mesures a pour objectifs :
    • d’inoculer le germe de la croissance à toute l’économie wallonne ;
    • de promouvoir et inciter les entreprises wallonnes qui en ont le potentiel à entrer dans une dynamique de croissance ;
    • d’offrir aux entreprises wallonnes entrant dans cette dynamique des produits et services spécifiques et adaptés ;
    • de développer un effet d’entraînement.

    À cet effet, j’ai confié à la SOWALFIN la construction de cette offre de soutiens publics focalisée sur la croissance. C’est ce qui est appelé plus communément le « Plan croissance ».

    Le projet « Wall Up » en constitue effectivement une des composantes. Il répond notamment au constat que la phase de croissance d’une PME est un moment crucial pour l’entreprise et son équipe dirigeante. Outre des soutiens financiers, son dirigeant peut avoir un besoin accru de conseils et d’accompagnement. Des conseils venant d’autres entrepreneurs ayant déjà expérimenté un processus de croissance semblent un mode d’action adéquat.

    Concrètement, le programme « Wall Up », qui peut être vu comme un projet pilote s’inscrivant dans le « Plan croissance » sur lequel est occupée la SOWALFIN, vise à accompagner 15 entreprises répondant à certains critères (taille, chiffre d'affaires …) avec pour objectif de booster leur croissance et de passer un nouveau cap. Les 15 dirigeants seront accompagnés par des coaches au profil entrepreneurial durant une période de 18 mois. L’intervention publique s’articulera autour de l’utilisation des chèques entreprise, dispositif d’aides dites de premier niveau sur lequel la DGO6, la SOWALFIN, l’AdN et mon cabinet ont travaillé depuis mon entrée en fonction afin d’accélérer la réforme qui avait été initiée. À ce sujet, j’informe l’honorable membre que ce travail de simplification et d’amélioration des chèques entreprises est à présent terminé. Le dispositif revu est entré en vigueur très récemment.

    Au niveau timing, « Wall Up » a été lancé le lundi 11 mars. La phase d’identification des entrepreneurs coachés a déjà débuté et se déroulera jusqu’à la mi-mai afin que les premiers accompagnements puissent déjà débuter dans le courant du mois de mai.

    Pour cette phase pilote, un comité composé du coordinateur du projet, d’un représentant de la SOWALFIN et d’entrepreneurs constituera les binômes. Les entrepreneurs seront essentiellement sélectionnés sur base de leur volonté de croître et l’adhésion à la méthodologie proposée tandis que l’élément fondamental pour le choix des coaches résidera dans leur expérience avérée en gestion d’une phase de croissance. Il s’agira également d’avoir un échantillon de dossiers de types différents pour faire émerger une méthode transposable à d’autres entreprises wallonnes.

    Comme l’honorable membre l’a compris, s’agissant d’un projet pilote ne portant que sur une quinzaine d’entreprises, au-delà de l’accompagnement de ces 15 entreprises sélectionnées, l’objectif est de tester un nouveau mode d’accompagnement focalisé sur la croissance. Le programme sera évalué, éventuellement amélioré et pérennisé si les résultats sont bons. Cela en veillant à conserver une libre et saine concurrence entre tous les acteurs.

    Enfin, le seul financement direct intervient au niveau de l’UWE pour ses activités de coordination. La subvention est d’un montant de 67 250 euros. Les services des coaches font tout simplement appel à des prestations dans le cadre du dispositif des chèques entreprises au sein de la thématique « croissance », de manière tout à fait classique, dont l’intervention de la Wallonie s’élève à 50 %, les autres 50 % étant payés par les entreprises bénéficiaires.