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Le projet de la N56b entre Cambron et la N7

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2019
  • N° : 737 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 28/03/2019
    • de GONZALEZ MOYANO Virginie
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de la Transition écologique, de l'Aménagement du Territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings
    Inter-Environnement Wallonie (IEW), est extrêmement critique à l’égard du projet de N56b, la route qui doit relier le village de Cambron-Casteau à la N7, au nord-est de Ghislenghien. IEW dit s’être manifesté dans le cadre de l’enquête publique, en dénonçant « l’inopportunité du projet ».

    La Fédération d’associations environnementales met en exergue le fait que le Gouvernement wallon, dans sa déclaration de politique régionale en 2017, avait affirmé que « le défi climatique impose une réponse forte au niveau tant planétaire que local. À tous niveaux, chaque décideur se doit d’orienter la moindre de ses actions en faveur de la planète ».
     
    IEW note que si l’on observe une décroissance globale des émissions des gaz à effet de serre (GES), les transports ont généré une hausse entre 1990 et 2014. D’après la Fédération d’associations environnementales, « pour relever le défi climatique en matière de transports, il conviendrait, selon les calculs d’IEW menés à l’échelle de la Wallonie, de baisser de 6,8 % chaque année les émissions de CO2 induites par le transport d’ici à 2050. Le scénario compatible avec l’impératif climatique implique, à l’échéance 2030, de diminuer le volume de transports de 30 % par rapport à 2015 et de réduire le nombre de kilomètres roulés en voitures de plus de 60 % (tout en améliorant leur taux de remplissage), ceci en tenant compte de l’apport positif des évolutions technologiques des véhicules. Dès lors, investir dans l’accroissement du réseau routier implique ipso facto de renoncer à répondre à l’enjeu climatique, tant du fait de l’accroissement objectif de la capacité routière que du fait de l’impossibilité de mener en parallèle, dans un contexte d’austérité budgétaire, des politiques de mobilité durable ».

    La Fédération des associations environnementales déplore également divers éléments, par rapport au tracé projeté : l’absence d’une étude exhaustive en matière de mobilité, le risque de voir les villages encore impactés malgré la route, les conséquences « négatives » du projet routier sur le plan environnemental, le caractère « lacunaire » de la notice d’évaluation des incidences ou encore l’utilisation de deniers publics au profit d’une entreprise privée qui a, pour IEW, un intérêt économique à soutenir l’accessibilité routière (parking payant).

    Inter-Environnement Wallonie estime donc en conclusion que tel projet de route est « prématuré parce que la preuve de son caractère nécessaire n’a pas été faite, ni surtout la preuve de son caractère prioritaire par rapport à d’autres besoins relatifs au réseau routier régional et dépassé parce que l’accroissement du réseau routier n’est pas compatible avec les politiques climatiques, ni avec les orientations du Gouvernement wallon en matière de mobilité ».
     
    Aussi, face à cette difficile problématique, quelle est la position de Monsieur le Ministre ? Que va-t-il faire ? Prendre en compte toutes ces considérations ? Dans ces conditions, qu’en est-il du projet ?
  • Réponse du 19/04/2019
    • de DI ANTONIO Carlo
    L’utilité d’une liaison par le nord du parc, parallèlement à une amélioration des accès par transport en commun, a été démontrée par une étude visant à mesurer et analyser les flux de trafic autour du Parc grâce aux données mobiles anonymisées des visiteurs. En effet, ce sont 50 % des visiteurs du parc en provenance du nord qui, en l’absence de liaison forte, continueront à engorger le village de Gages principalement en période d’affluence touristique, et ce malgré les diverses autres formules de mobilité, en transport en commun notamment.

    Néanmoins il ne faut pas s’éloigner de l’objectif de départ. C’est pourquoi trois phases sont prévues et que je préconise quoiqu’il arrive une évaluation de la situation après la réalisation de la phase 1. Nous serions évidemment tous satisfaits si cette phase 1 s’avérait suffisante. Entretemps, le parc se sera également engagé à développer les alternatives train et mobilité douce de manière à réduire l’usage de la voiture. Le potentiel de la gare toute proche est clairement sous-utilisé.
     
    Le dossier est actuellement en instruction de permis d’urbanisme par le fonctionnaire délégué. On comprend donc aisément que, pour l'heure, je ne puis m'immiscer dans un dossier dont je représenterais immanquablement l'Autorité dans l'hypothèse d'un ou plusieurs recours auprès du Gouvernement de la Région wallonne. 
     
    Mes services ont reçu copie du courrier que l’IEW a transmis dans le cadre de l’enquête publique aux trois communes de Lens, Brugelette et Ath et qui doit faire l’objet d’un examen dans le cadre de l’instruction de la demande de permis. Je m’étonne quelque peu de la démarche, sachant que l’IEW a été associé au dossier en amont de la demande de permis et qu’une réunion a notamment eu lieu en ses locaux le 25 juin 2018 en présence de tous les acteurs du projet.
     
    La nouvelle voirie sera dotée de pistes cyclables sur le tronçon jouxtant la sortie du Parc entre les deux premiers giratoires.
     
    Pour le reste, l’accent est mis sur l’utilisation des voiries et chemins locaux à faible trafic, via un balisage s’appuyant sur le réseau de points nœuds WAPI mis en place. Il n’apparaît en effet pas opportun d’instaurer une cohabitation sur l’axe principal alors que des solutions locales plus conviviales existent. Mais, de nouveau, c’est le permis délivré, le cas échéant au travers de conditions, qui déterminera le projet précis qui sera mis en œuvre.
     
    Je précise que le Parc est mis à contribution et prend en charge l’acquisition des terrains nécessaires.