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La lutte contre les espèces exotiques envahissantes

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2019
  • N° : 259 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 28/03/2019
    • de STOFFELS Edmund
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région
    Le 30 novembre dernier, la Wallonie a signé un accord de coopération avec les autres entités du pays relatif à la prévention et à la gestion de l’introduction de plantes exotiques envahissantes.

    Quels sont les objectifs de cet accord de coopération ? Comment lutter efficacement contre les espèces invasives ?

    Finalement, la question de la lutte contre les espèces invasives est relativement nouvelle, pourtant leur impact sur la biodiversité est bien réel.

    On connaît la berce du Caucase ou la balsamine de l’Himalaya pour laquelle des programmes de lutte existent depuis quelques années.

    Monsieur le Ministre peut-il faire le point sur la présence de ces deux plantes en Wallonie et sur les moyens nécessaires à mettre en œuvre pour éradiquer leur présence ? Quelles sont les autres plantes invasives pour lesquelles la Wallonie a une action de lutte particulière ?

    Concernant les animaux, outre les nouveaux animaux de compagnie, quelles sont les espèces présentes sur notre territoire qui ont un impact négatif sur la biodiversité ? Quelles sont les mesures mises en œuvre pour éradiquer leur présence ?
  • Réponse du 24/04/2019
    • de COLLIN René
    L'État fédéral, les Communautés et les Régions ont conclu un accord de coopération afin de prévenir et de gérer ensemble et de manière coordonnée l’introduction et la propagation des espèces exotiques envahissantes. Cet accord organise la mise en œuvre en Belgique du Règlement européen N° 1143/2014 sur les espèces exotiques envahissantes (EEE). Les autorités belges entendent lutter contre la prolifération des espèces exotiques envahissantes par une triple action combinant prévention, détection précoce et éradication rapide. L’accord vise une approche globale, efficace et cohérente pour la mise en œuvre des dispositions du Règlement européen. Il met en place la coordination et les échanges d’informations nécessaires entre les autorités compétentes en Belgique.

    Onze espèces végétales et 12 espèces animales exotiques envahissantes préoccupantes pour l’Union européenne (UE) sont aujourd’hui établies en Wallonie, avec des niveaux d’implantation variables. En sus des multiples nuisances environnementales qu’elles occasionnent, elles sont susceptibles de causer d’importants dommages socio-économiques qui peuvent excéder plus de 1 million d’euros par espèce et par an dans les pays fortement envahis.

    La berce du Caucase et la balsamine de l’Himalaya figurent parmi les espèces végétales envahissantes préoccupantes pour l’UE. Concernant la première, la gestion coordonnée menée depuis 2011 montre des résultats probants (plus de 30 % des populations éradiquées), notamment grâce au budget alloué par le SPW pour la gestion des grosses populations (entre 70-90 sites pour un budget de 60 000 à 70 000 euros annuellement). Au niveau de la balsamine, la gestion est essentiellement menée à l'échelle des bassins versants par les Contrats de rivières, selon leurs potentialités d'action. On observe une forte diminution des populations dans certains bassins versants (ex. Haute Meuse et Dyle), mais également des résultats moins probants dans d’autres zones fortement envahies.

    Des chantiers de gestion ont été menés en 2017 et 2018 pour éradiquer localement plusieurs espèces de plantes (semi-)aquatiques préoccupantes pour l’UE, à savoir le faux-arum, l’hydrocotyle fausse-renoncule, la jussie à grandes fleurs et le myriophylle du Brésil.

    La gestion des populations animales envahissantes est actuellement menée de manière moins systématique en Wallonie en raison d’une hiérarchisation des besoins, en fonction des situations locales et des moyens disponibles. Elles ciblent principalement trois espèces, à savoir le frelon asiatique, la grenouille-taureau et le rat musqué. Selon une étude récente menée par 35 experts et 45 gestionnaires belges d’espèces exotiques envahissantes, 6 espèces animales sur 12 peuvent toutefois encore faire l’objet d’une éradication complète ou d’un confinement sur le territoire wallon.

    En mars dernier, le Gouvernement wallon a adopté en troisième lecture le décret sur la prévention et la gestion de l’introduction et de la propagation des espèces exotiques envahissantes. Le texte sera prochainement présenté devant le Parlement. Il permettra de fournir les habilitations nécessaires pour renforcer ces actions de lutte.