/

La mesure de l’exposition au bruit autour de Liege Airport

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2019
  • N° : 203 (2018-2019) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 29/03/2019
    • de CULOT Fabian
    • à CRUCKE Jean-Luc, Ministre du Budget, des Finances, de l'Energie, du Climat et des Aéroports
    Lors de la séance plénière du 27 février dernier, j’interrogeais Monsieur le Ministre sur les nuisances sonores occasionnées par Liege Airport.
    Il avait alors annoncé de bonnes nouvelles, puisque le plan d’exposition au bruit sera revu cette année, l’arrêté sanction à l’égard des compagnies occasionnant trop de bruit adopté d’ici peu et les comités d’accompagnement relancés également. Il mentionnait enfin que des primes à l’insonorisation sont toujours disponibles.

    L’ensemble de ces mesures devrait permettre de concilier sereinement le développement économique et le bien-être des riverains de Liege Airport.

    Des mandataires locaux et des habitants des zones concernées souhaiteraient néanmoins obtenir des informations plus précises concernant la mesure de l’exposition au bruit.

    Quand aura lieu la mesure de l’exposition au bruit ? Aura-t-elle lieu à intervalles réguliers ou à des dates particulières ?
    Un focus sur la période estivale pourrait-il être fait ?

    Les chaudes nuits d’été poussent certains riverains à dormir fenêtres ouvertes. Dès lors, si des mesures sont prises à l’intérieur des habitations, le seront-elles fenêtres fermées ou fenêtres ouvertes ?

    La méthode actuelle de calcul des nuisances définissant les zones de bruit ne permettrait pas, selon certains, une représentation du ressenti des riverains de l’aéroport. Monsieur le Ministre serait-il éventuellement prêt à étudier une révision de cette méthode ?

    Le seuil minimal d’exposition au bruit serait fixé à 56 décibels, alors que l’Agence européenne de l’Environnement préconiserait 46 décibels. Serait-il ici aussi prêt à étudier une révision de ce seuil ?
  • Réponse du 17/04/2019
    • de CRUCKE Jean-Luc
    En ce qui concerne le bien-être des riverains, la Région a mis en place par l’intermédiaire de la SOWAER des plans d’exposition au bruit établis autour de chaque aéroport wallon.

    Les 32 sonomètres fixes, fonctionnant 24h/24h, qui équipent le réseau DIAPASON de la SOWAER, dont 16 sont disposés de manière permanente autour de l’aéroport de Liège, confirment bien la pertinence des délimitations des zones du PEB actuel.

    Il en est de même pour la majorité des nombreuses campagnes mobiles réalisées aux environs des aéroports pour contrôler des situations spécifiques.

    Aucune journée d’activité n’étant comparable, toute mesure mobile analyse systématiquement une période de 14 jours représentative de l’activité habituelle annuelle de l’aéroport afin de prendre en compte la variabilité des procédures, de la météo… tout en excluant les conditions météorologiques extrêmes invalidant les mesures.

    Les mesures mobiles sont réalisées en fonction des demandes, des disponibilités des sonomètres et s’étalent tout au long de l’année. Un focus sur une période spécifique pour l’ensemble des mesures ne permettrait plus d’avoir une représentativité générale de l’activité habituelle standard et biaiserait les résultats collectés.

    Les mesures du bruit de l’activité aéroportuaire sont systématiquement réalisées à l’extérieur des habitations dans des conditions standards (distance minimum de 2 m de toute surface réfléchissante, hauteur minimale de 6 m).

    Le bruit réellement émis par l’aéronef à l’extérieur permet d’estimer l’impact à l’intérieur des habitations, qui ont toutes une isolation phonique différente.

    L’isolation phonique d’une habitation ne peut être assurée que fenêtre fermée.

    Tous les trois ans, le Service public de Wallonie (SPW) est chargé de vérifier si ces Plans d'exposition au bruit (PEB) correspondent à la réalité actuelle ; les PEB servant à déterminer les mesures d'accompagnement en faveur des riverains.

    La prochaine révision du PEB va être initiée par le SPW cette année, sur base de l’activité réelle de 2018 et des perspectives de développement réactualisées à l’horizon 10 ans.

    Les sonomètres fixes et mobiles de la SOWAER permettront de valider la pertinence du modèle informatique qui sera utilisé par le SPW pour cette révision, sur base de l’activité réelle en 2018 ; le niveau sonore futur à l’horizon 10 ans ne pouvant être qu’estimé par calcul et non mesuré effectivement.

    La définition des zones de bruit, ainsi que le processus de révision de celles-ci, utilisent l’indicateur Lden, qui est l’indicateur standard mondialement reconnu, et préconisé par l’Europe, pour définir le niveau de gêne sonore et les mesures éventuelles d’accompagnement, autour des aéroports et également autour des axes routiers et ferroviaires.

    Il ne semble donc pas pertinent aujourd’hui d’étudier une révision fondamentale de la méthodologie basée sur ce Lden, utilisée par le SPW.

    De même, une révision du seuil minimal d’exposition au bruit du niveau Lden de 56 dB, utilisé pour fixer la limite des mesures d’accompagnement autour de nos aéroports, ne semble pas être appropriée actuellement.

    En effet, la recommandation de 46 dB que l’honorable membre cite provient de l’Organisation mondiale de la santé. L’Agence européenne pour l'environnement (AEE), quant à elle, préconise une mise en œuvre d’une politique actualisée de l'Union européenne en matière de bruit, d'ici 2020, alignée sur les connaissances scientifiques les plus récentes, ainsi que des mesures visant à réduire le bruit à la source, pour se rapprocher des niveaux recommandés par l'OMS.

    De plus, la qualité globale des sources utilisées pour les recommandations sur le bruit des avions de l’OMS a été évaluée par celle-ci comme étant soit très faible, faible ou modérée. Ce qui signifie qu’il faudrait faire des études plus poussées pour certifier la pertinence de cette recommandation avant d’entamer une révision de ce seuil.

    Le bruit ne concerne pas seulement le secteur aérien : en Europe, en juillet 2018, le nombre de personnes exposées à des niveaux Lden supérieurs à 55 dB pour les divers modes de transport est estimé à 4 millions pour l’aviation ; 18 millions pour le transport ferroviaire et 103,5 millions pour le transport routier.

    Je tiens quand même à rappeler que nos aéroports wallons sont parmi les seuls aéroports européens à mettre en place des mesures d’accompagnement aussi exceptionnelles en faveur des riverains en fonction de ce plan d’exposition au bruit (PEB).

    Et enfin, afin de tenir compte au mieux du bien-être des riverains et de relayer par l’intermédiaire de leurs mandataires communaux leurs inquiétudes et leurs demandes, j’ai réinstauré des comités d’accompagnement pour chaque aéroport. Ils seront composés des communes reprises dans le Plan d’exposition au bruit, de la SOWAER, de la Société de gestion et de mon cabinet. Ces comités se veulent être avant tout un lieu d’échanges, de concertation et d’influence vis-à-vis de toute problématique qui peut toucher l’aéroport.