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Les risques de pénurie d’eau en cas de sécheresse persistante

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2019
  • N° : 741 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 29/03/2019
    • de MOINNET Isabelle
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de la Transition écologique, de l'Aménagement du Territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings
    Fin février, le mercure a dépassé les 20 degrés. Pour certains observateurs, la sécheresse de l’été dernier est une explication directe du temps que nous connaissons actuellement. Plusieurs experts signalent que le sol est plus sec que d’habitude, que les niveaux des eaux souterraines sont trop bas à certains endroits, et que l’humidité atmosphérique est très faible. Bref, le climat trop sec inquiète globalement.

    Si le printemps reste sec et que l’été redevient chaud, nous pourrions être confrontés à un réel problème, pour l’environnement et pour les ressources en eau des ménages.

    Monsieur le Ministre peut-il faire le point sur cette situation ?

    Quel est l’état actuel des sols, des eaux souterraines et de l’humidité atmosphérique sur le territoire wallon ?

    Quelles sont les mesures envisagées par le Gouvernement wallon, l’administration, et plus particulièrement la SWDE, en cas de sécheresse persistante ?
  • Réponse du 19/04/2019
    • de DI ANTONIO Carlo
    Les évènements climatiques récents confortent les choix ambitieux réalisés par la Wallonie il y a quelques années pour sécuriser l’approvisionnement en eau des citoyens.

    La Société wallonne des eaux (SWDE) s’est vu confier la mission de préparer et de coordonner la mise en place d’un schéma régional des ressources en eau, avec l’ensemble des acteurs.

    Sur 10 ans, le secteur a prévu d’investir de l’ordre de 270 millions, avec un subside spécifique de 40 millions de la Wallonie, pour financer les travaux.

    Il s’agit notamment de travaux de pose de conduites, permettant de relier des zones où l’eau est abondante avec des régions où les difficultés d’approvisionnement en eau sont plus fréquentes, de façon à pouvoir alimenter un raccordement à partir d’une autre ressource en cas de besoin.

    Les premiers ouvrages de ce vaste programme ont été mis en service et des chantiers sont en cours ou en préparation.

    Il a été demandé à la SWDE d’adopter une approche proactive avec l’ensemble des acteurs concernés, afin d’adapter au besoin le schéma régional pour tenir compte des évolutions récentes.

    En ce qui concerne l’état des ressources en eaux souterraines, la situation est assez contrastée :
    * Au sud du sillon Sambre et Meuse les nappes aquifères sont à un niveau pratiquement normal pour la saison, les pluies de mars 2019 ont permis de recharger ces aquifères de moindre profondeur ;
    * Au nord du sillon, certaines nappes aquifères enregistrent le niveau le plus bas depuis une dizaine d’années. L’effet des pluies du mois de mars met plus de temps à se marquer vu la profondeur et la dimension de ces nappes.

    Comme c’est le cas depuis l’année dernière, la situation est suivie en permanence par l’administration et les producteurs d’eau.
    Le centre régional de crise poursuit l’organisation de réunions fréquentes avec l’ensemble des acteurs.
    En tant que principal distributeur, la SWDE a élaboré un plan d’urgence afin d’identifier les zones les plus sensibles en cas de déficit hydrique et les moyens alternatifs disponibles.

    Suite à la sécheresse de l’an dernier, un groupe de travail composé d’Aquawal, de producteurs d’eau et de l’administration a été créé spécifiquement pour travailler à l’anticipation et à la gestion de prochains épisodes de sécheresse. Il a émis une série de recommandations en vue de la gestion de nouveaux épisodes de sécheresse.
    Cela a notamment conduit à une modification des seuils de prélèvement pour la prise d’eau de Tailfer dans la Meuse.

    D’autres recommandations portent sur :
    - l’établissement d’un plan de priorisation des usages de l’eau en cas de stress hydrique sévère,
    - l’analyse des pics de demande en eau afin d’identifier les agents économiques les plus consommateurs d’eau lors de tels épisodes,
    - l’établissement d’un plan de communication à destination des usagers et,
    - à plus long terme, l’établissement de modèles prospectifs afin de simuler les niveaux piézométriques.