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Le Plan de lutte contre le radicalisme violent

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2019
  • N° : 41 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 01/04/2019
    • de VIENNE Christiane
    • à BORSUS Willy, Ministre-Président du Gouvernement wallon
    En mars 2018, la Fédération Wallonie-Bruxelles, la Région bruxelloise et plusieurs villes wallonnes et bruxelloises signaient un protocole visant à coordonner les différentes initiatives prises en matière de lutte contre le radicalisme violent. La Région wallonne était absente de ce protocole.

    Ce 8 février, le Gouvernement wallon a validé le Plan de lutte contre le radicalisme violent de Monsieur le Ministre-Président. Ce protocole wallon prévoit notamment la création d’un Centre régional d’expertise en matière de prévention du radicalisme violent.

    Monsieur le Ministre-Président peut-il nous indiquer la méthode de sélection des experts qui seront attachés à ce centre ?

    De quels moyens logistiques et financiers sera doté ce centre ?

    De quelle administration dépendra-t-il ?

    Il évoquait, dans un article du journal L’avenir, avoir pris langue avec la Fédération Wallonie-Bruxelles afin de trouver des synergies.
    Pourrait-il nous dire quelles synergies se dégagent de ses discussions avec la Fédération ?

    Un protocole entre les entités fédérées francophones et les principales villes wallonnes et bruxelloises est-il envisagé ?
  • Réponse du 23/04/2019
    • de BORSUS Willy
    Le Plan de lutte contre le radicalisme violent adopté par le Gouvernement wallon en sa séance du 7 février 2019 contient 10 mesures concrètes. La première de ces mesures consiste effectivement en la création d’un Comité régional de prévention du radicalisme violent et d’une commission d’expertise.

    Historiquement, un « Référent Radicalisme » pour la Wallonie existe depuis 2015. Une de ses premières missions fut de réunir autour de lui des « correspondants radicalisme » pour former un réseau.

    La mission de ce « Réseau Radicalisme » est d’assurer la cohérence et d’échanger les bonnes pratiques en matière de programmes de sensibilisation/formation au phénomène de radicalisme violent destinés aux acteurs de première ligne, de veiller à en assurer une large diffusion auprès desdits acteurs, ainsi que de renforcer la connaissance et l’expertise du phénomène.

    Au moment de la création du réseau, en janvier 2015, certaines directions générales du SPW et certaines unités d’administration publique (UAP) ont été considérées comme potentiellement plus concernées que d’autres par la thématique. Des correspondants radicalismes ont donc été désignés uniquement au sein de ces directions et UAP (FOREm, IFAPME et SWL).

    Compte tenu de ce qui précède, ainsi que de l’évolution du phénomène et des besoins, le Gouvernement wallon a décidé de donner une nouvelle impulsion à l’ancien « Réseau Radicalisme » et créer à sa place un « Comité régional de prévention du radicalisme violent ».

    Le nouveau Comité voit sa composition élargie à des correspondants issus des directions générales du SPW non représentées au sein du réseau jusqu’alors, ainsi qu’au directeur du Centre régional de crise. Une nouvelle UAP est également invitée à se faire représenter au sein du Comité : l’Opérateur de Transport de Wallonie (OTW).

    Par ailleurs, afin de disposer d’un véritable centre d’excellence et d’expertise en la matière, le Gouvernement a décidé d’agir sur deux axes : la formation des correspondants (mesure 6 du plan) et son accompagnement par des professionnels/experts en matière de prévention du radicalisme violent.

    Cet accompagnement se matérialise par la création d’une « commission restreinte d’expertise », laquelle doit donc être composée d’experts en matière de prévention du radicalisme violent, notamment représentants des forces de l’ordre, représentants de la Mobile Team régionale (mesure 3 du plan) et représentants du Comité régional.

    Le « Référent Radicalisme » a été désigné comme chef de projet/coordinateur du Comité régional de prévention du radicalisme violent. À ce titre, il joue le rôle de point de contact et est chargé de veiller à la tenue des réunions du Comité et de la commission d’expertise.

    Compte tenu du fait que la composition de la commission restreinte dépend étroitement de la mise en œuvre d’autres mesures du plan, la première étape de concrétisation de la mesure 1 consiste en la constitution et mise en place du Comité régional de prévention du radicalisme violent.

    Cette constitution et mise en place sont en cours. Je puis annoncer à l’honorable membre en effet que des contacts ont actuellement lieu, et notamment entre l’OTW (dont c’est la première participation dans ce cadre pour rappel) et le chef de projet/coordinateur. Une première réunion du Comité régional devrait vraisemblablement se tenir pour la fin du mois d’avril ou le début du mois de mai.

    Une fois le Comité en place, des réflexions pourront avoir lieu en son sein et avec le Gouvernement afin de constituer la commission d’expertise. Sa composition n’est donc pas arrêtée à l’heure qu’il est, l’objectif étant de créer un organe représentatif, siège de l’expertise nécessaire identifiée par les membres du Comité et validée par le Gouvernement.

    Le Comité régional de prévention du radicalisme violent, ainsi que la commission d’expertise seront établis au sein du SPW Intérieur et Action sociale, mais ne dépendront pas de lui. Il ne s’agit en effet pas de créer des structures publiques supplémentaires, mais bien de fonctionner de manière indépendante, non permanente, mais néanmoins périodique et régulière, à la manière de la Commission wallonne des marchés publics.

    Aucun moyen logistique particulier n’est nécessaire, ni donc prévu à ce stade.

    En matière budgétaire, une enveloppe de 125 000 euros a été prévue pour les actions menées dans le cadre de la lutte contre le radicalisme violent, dont notamment la création du comité régional et de la commission d’expertise qui se voient pourvus d’un budget annuel de 50 000 euros. Cette somme est destinée à financer les dépenses courantes de ce type de comité comme par exemple l’achat d’ouvrages spécialisés ou l’organisation d’un colloque destiné à réunir des experts en la matière… Le cas échéant, les procédures de marchés publics devront bien entendu être respectées.

    En ce qui concerne les synergies à développer avec la Fédération Wallonie-Bruxelles, j’ai effectivement écrit à mon collègue Ministre-Président de la FWB afin de lui faire savoir que je souhaitais optimaliser les efforts portés par chacune de nos entités et agir de façon coordonnée.

    Une collaboration existe déjà entre nos administrations respectives - notamment dans le cadre des réunions du Comité stratégique du réseau de prise en charge des extrémismes et des radicalismes violents de la Fédération Wallonie-Bruxelles auxquelles l’administration wallonne est invitée - et je suis convaincu qu’il faut poursuivre les efforts pour accentuer celle-ci.

    Notre demande a été favorablement accueillie et des contacts doivent s’organiser entre nos équipes respectives afin que ces dernières puissent travailler à dégager les convergences et les synergies nécessaires.

    À ce stade des travaux, il est par contre prématuré de se prononcer sur la nécessité d’un protocole entre les entités fédérées francophones et les principales villes wallonnes et bruxelloises, mais il va de soi que si les synergies dégagées nous amènent à la conclusion qu’un tel accord serait une réelle opportunité pour les Wallonnes et les Wallons, j’envisagerais d’en défendre le projet.