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L'agroforesterie

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2019
  • N° : 264 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 01/04/2019
    • de VERSMISSEN-SOLLIE Chantal
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région
    Cela fait de plus en plus la une des médias, les insectes disparaissent. Ils disparaissent même à la vitesse « grand V ». Si cela continue à ce rythme, dans 50 ans, la moitié des espèces aura disparu et dans 100 ans, il n’en restera plus. Cela aura de nombreuses et lourdes conséquences sur l’homme et les animaux.

    Des études pointent l’agriculture intensive et l’urbanisation comme causes principales de cette disparition.

    Une des méthodes pour faire revenir les insectes dans nos champs est l’agroforesterie. C’est un mode d’exploitation des terres agricoles associant des arbres et des cultures ou élevages.

    L’agroforesterie a énormément de bienfaits, car elle attire les insectes, redonne aux oiseaux des habitats naturels, protège et nourrit les cultures, limite les apports d’engrais et produits phytosanitaires…

    N’oublions pas également que les arbres plantés sont également capteurs de CO2.

    Monsieur le Ministre peut-il nous donner les chiffres 2018 relatifs à l’agroforesterie ?
    Combien de demandes de subsides a-t-il reçues ?

    Quel est le montant dépensé en 2018 en termes de subsides ?

    L’enveloppe des subsides a-t-elle été épuisée ?

    Combien d’hectares de terres répondent à la définition stricte d’agroforesterie ?

    Quel type de plantation remporte le plus de succès pour les demandes de subsides ?

    Il avait dit que les projets ambitieux relèvent quasi exclusivement d’acteurs qui sont à la fois propriétaires et exploitants.

    Que faudrait-il faire pour que les locataires qui ont un bail à ferme puissent s’intéresser plus à l’agroforesterie ?

    Existe-t-il un cadastre des terres agricoles qui disposent de systèmes agroforestiers ?

    Quel type de promotion est faite au niveau régional pour pousser l’agriculteur/propriétaire terrien à franchir le pas ?
  • Réponse du 02/05/2019
    • de COLLIN René
    La Wallonie a pour ambition de soutenir les initiatives que prennent nombre d’acteurs du monde rural en faveur de l’agroforesterie. Cette dernière ne constitue pas, loin s’en faut, une solution miracle à tous nos problèmes d’environnement et de biodiversité, mais elle peut contribuer à rendre nos paysages plus accueillants pour une bonne partie de la faune. Néanmoins, cette pratique peut aussi faire fuir les espèces typiques dans les grandes plaines comme les alouettes ou les perdrix qui redoutent les arbres, synonymes de perchoirs à prédateurs.

    En 2018, nous avons reçu près de 300 demandes de subsides. De plus, il est clair que certains particuliers plantent sans demander d’aide publique, et qu’une partie des demandes étaient incomplètes, refusées ou ont été reportées à 2019. Ces subsides à la plantation octroyés représentaient 130 000 euros, dont les derniers dossiers introduits en 2018 n’ont donné lieu qu’à des dossiers de payement en 2019.

    Le budget disponible était de 300 000 euros et le solde a été réorienté vers d’autres projets, mais nous avons maintenu un budget disponible conséquent pour 2019 qui sert en partie pour les projets de 2018.

    Concernant la superficie concernée, l’administration n’a pas de données précises, mais on peut estimer que ce sont à peu près 500 hectares de « grandes cultures » qui ont été équipés d’arbres ces dernières années. Actuellement, ce sont toujours et d’assez loin les plantations de haies qui rencontrent le plus de succès, mais les plantations de vergers à haute tige représentent une part de plus en plus importante.

    Une personne qui plante ne le fait pas pour elle-même, mais pour ses enfants ou petits-enfants. Il sera toujours difficile d’inciter un locataire de terres sous bail à ferme à planter et il faut pour cela une bonne collaboration entre bailleur et preneur. Les deux seules voies envisagées actuellement sont la promotion généralisée et la mise en avant des plus-values dues au preneur planteur en fin de bail.

    Il n’existe malheureusement pas de cadastre des terres agricoles avec système agroforestier, mais un référentiel de tous les éléments paysagers présents dans l’espace agricole a été élaboré et est mis à jour annuellement. Dans la nouvelle politique agricole commune d’après 2020, il est normalement prévu d’utiliser des images aériennes quasi hebdomadaires qui seront analysées pour mieux connaître la réalité de terrain.

    Au niveau régional, un maximum de canaux sont activés pour pousser l’agriculteur/propriétaire terrien à franchir le pas : démarchage, réalisation de brochures, vidéos à diffuser sur tous les canaux modernes de communication ou encore aide au montage des dossiers.

    Différents acteurs comme les groupes d’action locale des programmes LEADER, la Fédération des parcs naturels, l’Association pour l’agroforesterie en Wallonie et à Bruxelles (AWAF), le Centre de Michamps, le Centre de recherche agronomique de Gembloux (CRA-W) ou encore Natagriwal sont mobilisés sur cette thématique, et je souhaite dans les jours qui viennent rationaliser et optimiser leur collaboration.