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La situation financière de la Société wallonne de financement complémentaire des infrastructures (SOFICO)

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2019
  • N° : 759 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 02/04/2019
    • de HAZEE Stéphane
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de la Transition écologique, de l'Aménagement du Territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings
    Selon La Libre, la SOFICO afficherait un déficit et/ou une trésorerie négative de 60 millions d’euros et sa situation financière inquiéterait le Gouvernement.
    C’est du moins ce qui transparaît d’un courrier que Monsieur le Ministre lui a adressé.

    Interrogé par ce journal, il aurait aussi indiqué qu’il s’agissait somme toute d’un courrier classique.

    Quelle est la situation financière de la SOFICO ?

    S’agit-il d’une difficulté en termes de trésorerie ou de déficit ? Ces difficultés étaient-elles prévisibles ou des circonstances exceptionnelles ont-elles été rencontrées par l’organisme ?

    Peut-elle rappeler les flux financiers qui existent entre la Région et la SOFICO ?

    Quels sont les éléments qui l’ont conduit à s’inquiéter ? Quels sont les éléments qui le conduiraient à être apaisé, le cas échéant ?
  • Réponse du 23/04/2019
    • de DI ANTONIO Carlo
    Les recettes de la SOFICO se découpent en plusieurs flux :
    1. Les recettes du prélèvement kilométrique pour les poids lourds (environ 255 millions EUR HTVA)
    2. Les recettes issues des shadow toll régionaux pour les routes et voies hydrauliques (environ 90 millions EUR HTVA)
    3. Les recettes des concessions autoroutières (environ 20 millions EUR HTVA)
    4. Les autres recettes du pôle routier (environ 5 millions EUR HTVA)
    5. Les recettes du pôle télécommunication (environ 15 millions EUR HTVA)
    6. Les recettes du pôle énergie (environ 2 millions EUR HTVA)
    7. Des subventions ponctuelles liées à certains projets particuliers, tels que la réalisation du centre PEREX 4.0 ou encore dans le cadre du Plan wallon d’Investissements (PWI).

    Soit un total de près de 400 millions d’euros HTVA.

    Les dépenses fluctuent d’année en année au rythme des diverses charges dont les principales sont liées à l’investissement et à l’entretien des ouvrages et du réseau géré par la SOFICO.
    Ces masses ont toujours respecté les balises fixées par le gouvernement.

    En ce qui concerne la situation de trésorerie évoquée dans la presse et qui constitue des interrogations, en date du 12 mars 2019, j’ai effectivement fait parvenir un courrier au Directeur général de la SOFICO.

    Courant du mois de février, la SOFICO a sollicité de mon Cabinet une rencontre afin d’évoquer sa situation de trésorerie.  La Société rencontre selon ses dires quelques problèmes à court terme.  Après une première réunion en date du 25 février, une deuxième réunion a été fixée le 4 mars 2019.
    Au cours de cette réunion, la SOFICO a présenté les éléments suivants :
    * D’une part, une projection des comptes de résultats, des bilans et des investissements programmés par la Société sur la période 2019-2024, et ensuite adoptés par le Conseil d’administration en date du 30 novembre 2018 et confirmés par lui en date du 25 janvier dernier ;
    * D’autre part, une situation à court terme de l’état de la trésorerie de la SOFICO.

    Si le premier document était en ligne avec les précédentes projections, le second, en revanche, semblait présenter une situation à court terme plus préoccupante.
    Sur la base de ces éléments, il m’est dès lors apparu normal de questionner la SOFICO, et plus particulièrement son Directeur général, quant à cette situation afin de disposer d’une vue plus pérenne sur la situation.

    Dans sa réponse, si le directeur général de la SOFICO reconnait une tension à court terme de la trésorerie de la SOFICO, il mentionne les éléments suivants parmi les rentrées financières de nature à rencontrer cette difficulté ponctuelle :
    * Les projections à long terme intègrent une série de projets ponctuels décidés par le Gouvernement et pour lesquels des subventions régionales devraient être opérées dont le PWI et le dossier PEREX 4.0 ;
    * La SOFICO devrait recourir prochainement à un nouvel emprunt BEI.

    Quant au volet des dépenses, il évoque plusieurs arguments qui expliquent le besoin de trésorerie à court terme :
    * Surcoûts de certains chantiers en cours d’achèvement ;
    * Mesures d’accélération des chantiers pendant le week-end et la nuit et des dossiers
    * Délais plus courts d’approbation des déclarations de créances ;
    * Un hiver moins rigoureux qui n’a pas ralenti les chantiers.

    Dans son courrier, la SOFICO se veut donc rassurante par rapport aux premières informations apportées à mon Cabinet.  En 2019, elle pourra garantir le paiement sans interruption des factures qui lui seront présentées, en dégageant un surplus constant de trésoreries de 20 millions EUR par mois, et ce grâce à l’octroi des facilités de trésorerie faites par son Caissier (Belfius) à hauteur de 40 millions EUR, ces facilités devant déjà être remboursées en fin d’année.

    La SOFICO m’annonce ensuite une série de mesures internes qui seront prises par elle afin de rester dans les balises SEC qui ont été fixées par le Gouvernement et afin de stabiliser la situation de trésorerie sur du plus long terme.

    Si je me réjouis quant à cette annonce, il n’en demeure pas moins que je resterai attentif à la situation.