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Les résultats de l'étude Propulppp

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2019
  • N° : 762 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 02/04/2019
    • de MORREALE Christie
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de la Transition écologique, de l'Aménagement du Territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings
    Les résultats de l’étude Propulppp viennent d’être rendus publics et confirment ce que l’on savait déjà : après pulvérisation, les pesticides se disséminent dans l’environnement, dans le temps et dans la distance.

    Pour rappel, dans cette étude coordonnée par l’ISSeP, les chercheurs ont installé des capteurs de produits chimiques dans des cours d'école ou dans des jardins... une vingtaine de sites différents en Wallonie, et ils ont enregistré systématiquement, dans l'air et sur le sol, les quantités de produits phytopharmaceutiques, à commencer par ceux pulvérisés par l'agriculteur propriétaire du champ voisin.

    Les résultats sont inquiétants, car on retrouve des concentrations élevées de substances actives deux heures après la pulvérisation et parfois, à une très longue distance des champs concernés, ce qui fait dire aux chercheurs que l’exposition des populations est sous-estimée.

    Finalement, le seul point positif de l’étude c’est l’efficacité, relative, des buses anti-dérives.

    Comment Monsieur le Ministre analyse-t-il les résultats de cette étude ? Comment le Gouvernement wallon entend-il y donner suite ?
  • Réponse du 23/04/2019
    • de DI ANTONIO Carlo
    L’étude PROPULPPP est un projet qui a été proposé au Gouvernement en décembre 2017. Son but était de mesurer l’exposition des populations aux pulvérisations de produits phytopharmaceutiques en Wallonie et d’identifier les meilleures mesures de protection destinées à limiter cette exposition.

    Même si certains de ses résultats peuvent avoir l’air d’enfoncer des portes ouvertes, aucune étude de ce type n’avait jamais été lancée dans notre région et il était important de pouvoir objectiver scientifiquement les choses.

    Tout d’abord les conclusions soulignent un bien-fondé dans les mesures réglementaires adoptées en 2018 :
    - l’effet positif des mesures anti-dérives ;
    - la pertinence de l’interdiction d’appliquer des pesticides près des lieux sensibles pendant les heures de fréquentation ;
    - le fait d’interdire les pulvérisations lors de phénomènes de vent élevé.

    L’étude a également souligné l’impact d’une barrière physique poreuse sur l’abattement de la dérive sédimentaire.

    Les résultats montrent aussi certaines limites dans les mesures adoptées. Elles restent ainsi relativement peu efficaces concernant l’exposition aux pesticides via la volatilisation et les dépôts liés aux aérosols et à la phase vapeur.

    Cet aspect de la problématique ne peut pas se régler par de simples mesures de protection. La solution passe par le fait de parvenir à se passer de ce type de produit, dans tous les secteurs. Une Wallonie sans pesticides reste plus que jamais la voie dans laquelle il faut continuer à avancer.

    Une analyse de risques a aussi été réalisée par les auteurs du projet, elle souligne certaines faiblesses dans les modèles d’agrément utilisés et ces constats vont être relayés aux autorités compétentes.

    Les résultats de l’étude vont être présentés au Gouvernement wallon et il sera proposé conjointement à tout le moins une révision de la vitesse maximale de vent autorisée pour procéder à une pulvérisation, de manière à coller davantage avec les paramètres relevant des bonnes pratiques et des modélisations d’agréation.