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Le chauffage par la biomasse des bâtiments communaux

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2019
  • N° : 208 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 02/04/2019
    • de VERSMISSEN-SOLLIE Chantal
    • à CRUCKE Jean-Luc, Ministre du Budget, des Finances, de l'Energie, du Climat et des Aéroports
    La Commune de Nivelles a fait un pas supplémentaire vers le développement durable. En effet, les autorités communales ont choisi d’équiper leurs serres d’un système de chauffage à biomasse. C’est la SCRL Coopeos qui a obtenu le marché. Dans quelques semaines, les bâtiments seront donc chauffés au bois local.

    La ville précise que : « Cette décision, c’est l’aboutissement d’un marché public particulier : celui-ci prévoit des clauses sociales, environnementales et citoyenne ». La société Coopeos répond à ces critères, car elle travaille avec un sous-traitant à finalité sociale, elle est active dans la filière durable et, enfin, son statut de coopérative inclut naturellement la participation citoyenne.

    De plus, la mise en place de cette chaudière bois rentre aussi dans une dynamique d’économie circulaire soutenue par la Ville de Nivelles depuis plusieurs années. La société Coopeos est en effet spécialisée dans la transformation des déchets verts en combustibles bois, chargés d’alimenter le système de chauffage biomasse.

    Dans un but de transition énergétique, ne serait-il pas opportun d’inciter les communes wallonnes à recourir à la biomasse pour chauffer non seulement les serres, mais aussi les autres bâtiments communaux ?
  • Réponse du 19/04/2019
    • de CRUCKE Jean-Luc
    L’honorable membre le sait, l’Europe plaide pour le principe de « efficacité énergétique en premier ». En Région wallonne, nous soutenons ce principe. Cela signifie qu’avant d’investir dans la production de chaleur renouvelable, il importe d’envisager des mesures permettant de réduire la consommation d’énergie. Dans le cas présent, la demande en chaleur des serres peut être très fortement réduite pour des nouvelles serres équipées notamment de double vitrage comme le montrent les exemples à la faculté de Bio-ingénierie de Louvain-la-Neuve ou encore le Centre Technique Horticole de Gembloux. Une fois la consommation réduite, il convient de produire le besoin résiduel par des sources les plus vertes ou décarbonées possibles. La biomasse fait partie de ces alternatives, certainement lorsqu’il s’agit de valoriser des ressources locales, sous forme de coproduits voire de déchets. La biomasse n’étant pas inépuisable, il y a lieu de veiller à optimiser son utilisation en réduisant le besoin et en garantissant la performance du système.

    Je me réjouis donc que de tels projets se réalisent s’ils parviennent à répondre aux trois enjeux suivants :
    - la minimisation du besoin en énergie en amont ;
    - la maximisation de la valorisation de la ressource ;
    - la durabilité de la ressource (prioritairement des déchets et coproduits).

    À propos de la promotion de l’utilisation du bois énergie dans les communes wallonnes :

    Le Plan Bois-énergie et Développement rural (PBE&DR) est une initiative de la Région wallonne qui, depuis 2001, associe plusieurs Ministres wallons et leurs administrations.

    L'objectif du PBE&DR, coordonné par la Fondation rurale de Wallonie, est d'aider les communes rurales et d'autres collectivités publiques à valoriser les sous-produits forestiers comme combustibles pour chauffer leurs bâtiments. Il vise aussi à faire émerger et prospérer une véritable filière économique du bois-énergie en Wallonie : bureaux d'études, équipementiers, producteurs et distributeurs de combustibles bois, techniciens d'entretien et de maintenance des chaufferies ...

    Pour les porteurs de projets comme pour la Wallonie, les bénéfices sont multiples : 
    - valorisation d'une ressource locale renouvelable ;
    - développement de l'économie rurale et d'emplois de proximité non délocalisables ;
    - réduction des factures énergétiques et sylvicoles ;
    - implication dans le développement durable et dans la transition énergétique ;
    - utilisation rationnelle de l'énergie et réduction des émissions de gaz à effet de serre.

    Le PBE a stimulé une réelle dynamique de promotion du bois énergie à travers la Wallonie, avec un nombre important de communes ayant saisi l’opportunité.

    En Wallonie, de nombreux détenteurs de bois souhaitent mieux valoriser leurs sous-produits forestiers ou de l'industrie du bois : petits bois, bois malformés, premières éclaircies, houppiers, chutes de scierie, sciures, copeaux, écorces ...

    La solution idéale consiste à les utiliser comme combustibles pour chauffer les bâtiments communaux: maisons communales, logements, écoles, maisons de village, halls de sports, piscines, maisons de repos ...

    Le poste chauffage mobilise des montants financiers de plus en plus importants et variables. Dans le contexte de la transition énergétique, le bois-énergie d'origine communale ou régionale s'inscrit dans un contexte de développement rural durable, avec des atouts sociaux, économiques et environnementaux. Les communes, en s'inscrivant dans cette dynamique, jouent donc un rôle d'exemples pour leurs citoyens.

    Aujourd'hui, plus d’une centaine de projets de chaufferies publiques au bois-énergie existent en Wallonie.