/

La lutte contre l'antisémitisme

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2019
  • N° : 206 (2018-2019) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 02/04/2019
    • de DURENNE Véronique
    • à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative
    Les images des différents faits qui se sont produits récemment en France sont tout simplement terrifiantes : violence verbale envers le philosophe Alain Finkielkraut, croix gammées barrant le visage de Simone Veil, arbre à la mémoire du jeune Ilan Halimi (assassiné parce que juif) scié, profanation de quelque 80 tombes dans un cimetière juif … La recrudescence de ces actes fait ainsi rejaillir le spectre d’une des périodes les plus sombres de notre histoire.

    Selon UNIA, la Belgique connaît également une hausse des actes antisémites. Pour l’année 2018, près de 90 cas ont été actés, contre 35 en 2017.

    Comment Monsieur le Ministre-Président a-t-il réagi à ces faits récemment survenus en France ?

    Comment la Wallonie se mobilise-t-elle dans la lutte contre l’antisémitisme ?

    Y a-t-il des opérateurs et des moyens financiers mobilisés ?
    Dans l’affirmative, comment sont-ils déployés ?

    La Région wallonne soutient-elle des démarches de sensibilisation ?

    Existe-t-il des aides qui permettent de confronter les plus jeunes générations au souvenir de ceux qui luttèrent autrefois contre les formes les plus abjectes de l’antisémitisme ?
  • Réponse du 25/04/2019
    • de GREOLI Alda
    La lutte contre l’antisémitisme, et de manière plus large la lutte contre le racisme, a toujours fait partie des priorités de la Wallonie et cette problématique est abordée au travers des réglementations et dispositifs existants.

    La Wallonie s’est d’ailleurs dotée d’un levier important en adoptant le décret du 8 novembre 2008 relatif à la lutte contre certaines formes de discrimination, en ce compris les discriminations liées à la religion, et l’origine ethnique. Le projet modificatif de ce décret vient d’être adopté en quatrième lecture ce 28 mars 2019 et renforce notamment la prévention, la lutte, ainsi que les possibilités d’actions et de pénalisations des discriminations.

    La politique d’intégration des personnes étrangères mise en place en Wallonie, dont l’objectif est d’intégrer les personnes étrangères en favorisant notamment la cohésion sociale dans la perspective d’une société interculturelle et l’égalité des chances, est également un outil important en faveur de la lutte contre le racisme.

    Enfin, il existe un accord de coopération entre les entités fédérées et le Centre interfédéral pour l’Égalité des Chances Unia. Dans le cadre de cet accord, la Wallonie octroie un financement de 624 000 euros par an afin d’accomplir les missions suivantes :
    - la promotion de l’égalité des chances ;
    - la publication d’études et de recherches ;
    - le traitement des signalements ;
    - la remise d’avis et de recommandations ;
    - le rapportage annuel aux parlements.

    En matière de lutte contre l’antisémitisme et de lutte contre le racisme de manière plus générale, Unia conseille et accompagne les personnes discriminées. Il peut également relayer, traiter, voire assigner en justice tout acte de discrimination.

    Il informe les employeurs sur la législation antidiscrimination (notamment via la formation en ligne eDiv), adresse des recommandations aux autorités concernées et se concerte avec le secteur, les pouvoirs publics et les acteurs associatifs.

    Unia est également compétent pour agir sur base de la loi sur le négationnisme.
    En ce qui concerne les canaux d’information, Unia réalise des rapports et des études, dont le « Rapport annuel Discrimination/Diversité 2013 : Focus racisme et le Monitoring socio-économique » ou alors le rapport annuel qui reprend et analyse les données chiffrées liées aux signalements reçus.

    Quant aux 11 Espaces Wallonie, ils sont compétents pour réceptionner les signalements des discriminations et collaborent avec les différents services décentralisés d’Unia pour le traitement de ces dossiers. Ils mettent également leurs locaux à disposition de ces services pour l’organisation de permanences.

    La Région wallonne soutient par ailleurs, depuis plusieurs années, l’ASBL « Territoires de la Mémoire », qui poursuit les missions suivantes :
    - sensibiliser au travail de mémoire ;
    - pratiquer la citoyenneté ;
    - renforcer la démocratie et lutter contre les idées liberticides ;
    - éduquer au respect de l’autre.

    Pour ce qui concerne la question relative à la réaction de Monsieur le Ministre-Président suite aux faits qui se sont déroulés en France, je laisse le soin à l’honorable membre de l’interpeller directement.