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L'emploi des seniors

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2019
  • N° : 189 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 03/04/2019
    • de LOUVIGNY Lyseline
    • à JEHOLET Pierre-Yves, Ministre de l'Economie, de l’Industrie, de la Recherche, de l’Innovation, du Numérique, de l’Emploi et de la Formation
    Selon les données de 2017 de Statbel, nos seniors (45-65 ans) sont 15 % de plus qu’en 2013 à quitter le pays pour des raisons professionnelles et plus particulièrement pour trouver un nouvel emploi à l’étranger.

    Même si tous ces départs ne sont pas à mettre sur le compte d’une émigration professionnelle stricto sensu (il peut y avoir une autre raison sous-jacente à cette recherche d’emploi à l’étranger), cela permet néanmoins d’avoir une bonne indication sur la perception négative des employeurs belges vis-à-vis de l’âge de nos demandeurs d’emploi seniors.

    Sur cette question et dans le cadre de la réforme des aides à l’emploi, le prédécesseur de Monsieur le Ministre, Madame Eliane Tillieux, avait mis en place en 2017 la mesure 55 + permettant, dans une certaine mesure et sous certaines conditions, une exonération des cotisations ONSS lors de l’engagement d’un travailleur âgé de 55 ans et plus.

    Afin de dresser un premier bilan de cette mesure, Monsieur le Ministre dispose-t-il des chiffres 2016, 2017 et 2018 relatifs au taux d’emploi des seniors avec, si possible, une distinction entre les 45-55 ans et les 55-65 ans ?

    En cas d’évolution favorable, peut-on en déduire une corrélation ?

    Dans le cas contraire, une révision du dispositif et/ou la mise en place d’autres mesures sont-elles à l’ordre du jour ?

    Cette mesure n’étant applicable que pour les 55 ans et plus, ne craint-il pas une stagnation, voire une aggravation des chiffres pour les 45-55 ans pour lesquels rien n’est prévu ?
  • Réponse du 09/05/2019
    • de JEHOLET Pierre-Yves
    Dans le cadre de la stratégie Europe 2020, la Belgique s’est engagée à atteindre, d’ici 2020 un taux d’emploi de 73,2 % calculé sur la tranche d’âge 20-64 ans. Il s’agit de l’objectif principal.

    La Belgique s’est aussi fixé des objectifs secondaires et parmi ceux-ci, l’objectif d’atteindre un taux d’emploi de 50 % chez les 55-64 ans d’ici 2020. Cet objectif a été atteint pour la première fois en 2018 avec un taux d’emploi belge de 50,3 % pour l’ensemble des 55-64 ans.

    Cependant, comme l’illustre le tableau en annexe, l'écart reste important entre le taux d’emploi wallon des 50-54 ans et celui des 55-64 ans. En 2018, 72,6 % des 50-54 ans étaient au travail contre 30 % des 55-64 ans.

    L’enquête sur les forces de travail dont sont tirées les données présentées a fait l'objet d'une profonde réforme en 2017, ce qui a entraîné une rupture dans les résultats. Le tableau ci-dessous ne reprend donc que les années 2017 et 2018. En 2016, le taux d’emploi des 50-64 ans était de 53,4 %.

    Même s’il n’existe pas d’aides spécifiques pour les demandeurs d’emploi ayant entre 45 et 55 ans, ces personnes ont accès à toutes les autres mesures d’aide qui ne sont pas dépendantes d’un âge spécifique (SESAM, Airbag, Impulsion 12+, …).

    Le FOREm a réalisé une première évaluation des mesures Impulsion dont il ressort notamment que l’Impulsion 55+ est plutôt une mesure de maintien à l’emploi qu’une incitation à l’engagement.

    De manière générale, cette évaluation démontre que ces dispositifs ne permettent pas la mise à l’emploi des publics les plus éloignés (et ce, qu’ils le soient en raison de leur faible qualification ou de leur durée d’inoccupation élevée) et ne profitent pas majoritairement aux petites entreprises.

    Cette évaluation démontre également que les dispositifs de subventionnement de l’emploi doivent céder la place à des dispositifs visant à réduire la charge sur le travail et à favoriser l’acquisition de compétence (comme les formations en entreprise).