/

Le Plan "école numérique"

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2019
  • N° : 190 (2018-2019) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 03/04/2019
    • de LOUVIGNY Lyseline
    • à JEHOLET Pierre-Yves, Ministre de l'Economie, de l’Industrie, de la Recherche, de l’Innovation, du Numérique, de l’Emploi et de la Formation
    Selon le classement de l’école de commerce suisse IMD, qui s’attache à classer les pays en fonction de leur compétitivité numérique, la Belgique se place en 23e position (sur 63 pays). Cette place est le reflet de certaines faiblesses structurelles dont souffre notre pays.

    Pour faire face à cette problématique, c’est dès le plus jeune âge que les élèves doivent apprendre à utiliser les outils numériques et informatiques.

    C’est donc bien logiquement que, depuis plusieurs années, la Région wallonne travaille en synergie avec la Fédération Wallonie-Bruxelles et Digital Wallonia dans le cadre du Plan « école numérique ».

    Ce projet comporte plusieurs volets visant à fournir aux établissements scolaires du fondamental et du secondaire des équipements et des connexions de qualité pour promouvoir les usages du numérique, pour l’acquisition des compétences spécifiques du numérique et pour venir en soutien de tous les autres apprentissages.

    Que peut observer Monsieur le Ministre quant aux effets de ce Plan « école numérique » et quels retours en a-t-il ?

    Est-il prévu d’étendre ce plan à l’avenir ?
    Dans l’affirmative, comment cela se concrétisera-t-il ?
  • Réponse du 25/04/2019
    • de JEHOLET Pierre-Yves
    Le Plan « école numérique » est une composante essentielle de la stratégie Digital Wallonia pour soutenir la transformation numérique de l’éducation dans notre région. Il vient en prolongement des plans « Cyberécole » et « Cyberclasses » mis en œuvre à partir de 1999.

    Le baromètre « Education & Numérique 2018 » de l’Agence du Numérique nous montre que le niveau d’équipement des établissements d’enseignement était en progression constante avec un nombre moyen global de terminaux informatiques disponibles de 6,6 pour 100 élèves en 2009, puis de 8,5 en 2013 et de 11,2 en 2017. Ces chiffres sont légèrement plus favorables qu’en Région bruxelloise (8,7), mais restent très en deçà de la Flandre qui vient de publier son étude MICTIVO en annonçant 24 terminaux pour 100 élèves dans le fondamental ordinaire (7,7 en Wallonie) et 47 dans le secondaire (16,5 en Wallonie). Certes le niveau d’équipement en ordinateurs ou tablettes n’est qu’un indicateur parmi d’autres. L’étude de l’AdN montre bien que la formation et l’implication des enseignants sont aussi essentielles. Là aussi, la situation est en évolution favorable, mais reste fort en retrait des performances que l’on pourrait attendre pour notre enseignement. J’ai insisté plusieurs fois auprès de la Ministre de l’Enseignement obligatoire en Fédération Wallonie-Bruxelles pour que des conseillers soient détachés afin d’accompagner et de soutenir les enseignants qui s’engagent dans une exploitation pédagogique du numérique en classe, et de même pour ceux qui enseignent des compétences numériques à leurs élèves. Huit détachés ont été mis en place l’an dernier et l’on m’annonce que 40 autres devraient l’être au cours de l’année scolaire prochaine. De même, j’ai demandé au Ministre en charge de l’Enseignement supérieur de veiller à intégrer ces nouvelles compétences dans les programmes des catégories pédagogiques lors de la réforme en cours de la formation des enseignants.

    Dans cette matière qui relève des compétences de la Fédération Wallonie-Bruxelles, il est évident que le succès des initiatives financées par la Région wallonne dépend de l’implémentation par les enseignants. La collaboration avec la Fédération Wallonie-Bruxelles, singulièrement la Ministre de l’Enseignement obligatoire et son Administration, doit être totale.

    Le matériel numérique mis à disposition des enseignants par la Région wallonne ne doit pas être considéré comme une fin en soi. L’organisation de la collaboration entre la Région wallonne et la Fédération Wallonie-Bruxelles dans le cadre de l’accord de coopération du 25 août 2005 me semble pouvoir être améliorée. Cet accord de coopération intègre la définition des lignes directrices et celles-ci me semblent mériter d’être revues afin que les politiques en matière de numérique puissent être mieux définies et cohérentes entre les différents niveaux de pouvoir.

    Je pense également que des efforts sont nécessaires pour garantir une formation initiale et continue de tous les enseignants dans les matières du numérique et un accompagnement suffisant pour soutenir la transformation progressive des pratiques pédagogiques.

    Concernant l’impact des projets « école numérique », j’ai demandé à l’AdN de réaliser une évaluation des effets à moyen et long terme auprès des 188 écoles fondamentales et secondaires qui avaient été lauréates de l’appel à projets de 2015. Les résultats sont très encourageants et montrent que ces initiatives ont un réel effet dynamisant dans les écoles. Nonante pour cent des équipements continuent à être utilisés trois ans après le début de l’initiative et le projet a incité des enseignants non impliqués initialement à intégrer progressivement le numérique dans leurs pratiques pédagogiques dans 87 % des écoles lauréates.

    Néanmoins, ces résultats positifs des appels à projets « école numérique » ne sauraient occulter l’effort important qui reste nécessaire pour amener notre région à un niveau comparable aux pays et régions qui nous entourent.