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Le Pont des Trous à Tournai

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2019
  • N° : 773 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 03/04/2019
    • de VAN DER STICHELEN Luc
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de la Transition écologique, de l'Aménagement du Territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings
    L’annonce a fait le bruit d’un coup de tonnerre dans toute la Wallonie picarde ce mardi, le projet contemporain est annulé et un nouveau permis sera prochainement déposé pour la reconstruction d’un Pont des Trous de style médiéval correspondant plus aux attentes des Tournaisiens.

    Si cette solution est bienvenue, on est en droit de regretter qu’en temporisant et en jouant l’apaisement, la Région wallonne ait finalement opté pour une solution qu’elle aurait pu privilégier il y a des années.

    Certes, les opposants au projet des arches McDonald sont satisfaits, mais quel gaspillage d’énergie, de temps et d’argent. Cinq cent mille euros dépensés en vain directement de la poche du citoyen.

    Monsieur le Ministre peut-il justifier les raisons qui l’ont poussé à faire cette annonce à deux mois du scrutin régional et à s’asseoir, par la même occasion, sur une procédure légale entamée depuis 2006 avec la consultation populaire, l’atelier citoyen et la décision du conseil communal ?

    Il a d’ailleurs dit lors de son allocution que les Tournaisiens voulaient un pont médiéval. Sur quelle base décrète-t-il cela et cela veut-il dire qu’aucun nouveau procédé participatif ne pourra voir le jour ?

    À cet égard, la problématique du Pont des Trous aura eu la particularité de remettre en cause l’implication de la population dans de tels dossiers. Suite à cette expérience, quelle est la position de Monsieur le Ministre sur cet aspect ?

    Il l’a affirmé, le pont sera « déconstruit » fin mai, début juin. Qu’en est-il de la procédure de déclassement ?

    Qu’en est-il de la législation ?

    Pourquoi un tel discours alors qu’il y a encore du temps pour la réflexion ?

    Enfin, pourquoi a-t-il pris l’initiative d’annoncer publiquement l’annulation du projet en l’absence de son homologue responsable du Patrimoine et avant le fonctionnaire délégué de la Région wallonne dont c’est normalement le rôle ?
  • Réponse du 23/04/2019
    • de DI ANTONIO Carlo
    Effectivement j’ai annoncé, le 19 mars dernier, que je n’étais pas opposé à envisager de nouveau la question de la reconstruction du Pont des Trous, dans un style proche de l’identique, avec un rythme ternaire des arches.

    Il semble important de rappeler que le Pont des Trous doit être déconstruit. L’objectif principal poursuivi par ces travaux est de permettre le passage en toute sécurité de bateaux de 2 000 tonnes (classe Va) et d’améliorer les conditions de navigabilité sur l’Escaut au niveau de la traversée de Tournai.

    En effet, les péniches standardisées de 2 000 tonnes ont une dimension de 110 mètres de long sur 11,40 mètres de large. Tournai et le Pont des Trous constituent donc aujourd'hui le principal point noir dans le tracé du Haut-Escaut entre Valenciennes et Gand en raison notamment de la largeur de l'arche centrale du Pont des Trous, soit 11,30 mètres, au niveau de la flottaison, ce qui ne permet que le passage de convois de classe IV, c'est-à-dire 1 350 tonnes.

    Afin de pouvoir bénéficier du cofinancement européen RTE-T du projet Saine-Escaut, il importe – et l'on ne peut y déroger - que ce goulot d'étranglement soit supprimé et que les travaux y liés soient terminés pour fin 2020. Il n'est pas concevable de perdre les crédits européens, d'autant que cette perte concernerait l'ensemble des quatre phases de la traversée de Tournai et pas uniquement la phase du Pont des Trous. La déconstruction du pont est donc primordiale.

    Le permis, actuellement en cours d’instruction, sera délivré en juin et devrait inclure les aspects liés à sa reconstruction.

    Le projet du Pont des Trous n’est pas neuf, et il a suscité de nombreuses controverses et de questionnement quant à son aspect, il s’adapte donc en fonction des desideratas locaux et des souhaits des autorités de l’UNESCO. Au vu des contraintes budgétaires liées à la programmation européenne RTE-T, il importe d’avancer.