/

Les constructions en bois

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2019
  • N° : 202 (2018-2019) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 18/04/2019
    • de STOFFELS Edmund
    • à DE BUE Valérie, Ministre des Pouvoirs locaux, du Logement et des Infrastructures sportives
    En 2018, on comptait plus de 2 500 nouvelles maisons en bois (exportations comprises).
    Environ 256 constructeurs bois sont actuellement en activité (contre une centaine en 2012), 60% de ces constructeurs ont leur siège en Wallonie.

    Le nombre de construction en bois en Wallonie est plus de deux fois inférieur à celui des entreprises flamandes. Parmi les diverses activités du secteur, on retrouve aussi la réalisation d’extensions-rénovations ou de surélévations.

    On ne peut donc pas encore dire que les constructions en bois ont la cote.
    N’est-il pas utile de la promouvoir davantage pour notamment développer une architecture de type « low cost » ?
  • Réponse du 16/05/2019
    • de DE BUE Valérie
    Depuis le début cette courte législature, nous avons travaillé de concert avec le cluster Ecoconstruction afin de promouvoir les modes d’écoconstruction dont les constructions à ossature bois et autres techniques liées à l’utilisation du bois.

    La tendance à la construction bois est positive. Le secteur qui représentait moins de 6 % des constructions en 2011 représente en 2016 plus de 9 % des constructions. À la lumière de ces chiffres, on peut conclure que le secteur affiche une belle croissance avec une augmentation du nombre de constructions de 26 % en cinq ans. Ce secteur réalise également 10 % de son chiffre d’affaires à l’exportation.

    Le nombre d’entreprises actives dans la construction bois en Wallonie connaît une chute de 12 % depuis 2011, tandis que le nombre d’entreprises actives en Flandre a crû de 40 %. Certes, la Wallonie dispose toujours d’une surreprésentation du secteur fin 2019 où elle représente toujours, comme l’honorable membre ne manque pas de le souligner, 60 % du nombre d’entreprises. Notons qu’en 2011, la Wallonie comptait 70 % des entreprises actives dans la construction bois.

    Ce marché est également caractérisé par une surreprésentation des petites entreprises. Les constructeurs qui réalisent moins de 10 unités de logement par an représentent 55 % des entreprises actives. On peut raisonnablement penser, en termes de taille critique et de rentabilité, que ces entreprises ne sont pas actives exclusivement dans la construction bois, mais également dans la construction traditionnelle. Par rapport à nos voisins flamands, nos entreprises affichent une plus petite taille moyenne avec une production annuelle moyenne de 17 unités pour 35 unités en Flandre.

    Le nombre de maisons en bois construites en Belgique est en constante progression depuis 2011. Le nombre de constructions a crû sur la période de 47 % pour atteindre 2 500 unités en 2016. Si en 2011, les entreprises flamandes produisaient 20 % d’unités en moins que les entreprises wallonnes, la tendance s’est inversée. Les entreprises flamandes produisent aujourd’hui 45 % de maisons en plus que les entreprises installées en Wallonie. L’activité en Wallonie est assez stable tandis qu’elle embrasse un trend positif chez nos voisins du Nord. D’un point de vue global et vu sous l’angle environnemental, c’est une bonne chose. Le secteur du bois wallon profite également de cette croissance de l’activité en Flandre, ne l’oublions pas.

    Concernant les activités d’extension, de surélévation et de rénovation, le secteur bois se porte assez bien également, passant d’une part de marché de 2,24 % en 2011 à 3,56 % en 2016. Le potentiel de croissance de ce secteur est important également.

    Si le secteur de la construction bois se porte plutôt bien, il faut admettre que la construction bois n’a pas atteint les niveaux auxquels elle peut légitimement prétendre, vu le caractère renouvelable du bois et l’urgence climatique à laquelle nous faisons face.

    Dans le contexte environnemental actuel, les caractéristiques du matériau bois devraient à eux seuls suffire pour justifier l’essor de la construction bois. Le secteur permet très clairement de contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique. Le bois est un matériau de structure naturel, totalement renouvelable et thermiquement performant. Malgré un coût un peu plus élevé que la construction dite traditionnelle, la construction bois possède des arguments positifs tels que la rapidité constructive qui réduit les délais de double location (par la réduction des délais de chantier), le développement des circuits courts, la création d’emplois locaux et durables, le développement de la filière bois et la création d’entreprises locales, l’emploi d’un matériau totalement renouvelable, le stockage de CO2, et cetera.

    Sur le plan financier, l’accès à la construction en bois pour des jeunes ménages reste, et c’est compréhensible, délicat. Cela remet en avant le problème global de l’accessibilité au logement qui mérite une attention particulière. Cette préoccupation pourrait, dans les faits être rencontrée par l’apparition d’un double soutien. D’une part un soutien à davantage d’automatisation des entreprises en Wallonie, ce qui permettrait de conserver une excellente qualité de construction, mais à prix plus mesuré, tout en augmentant le volume produit. D’autre part, un soutien à l’acquisition d’un logement pour les jeunes ménages pourrait être envisagé, en couplant cette démarche à des exigences environnementales en termes d’éco-matériaux et d’écoconstruction.

    Ce schéma pourrait aussi être étendu aux constructions non résidentielles, c’est-à-dire, halls sportifs, écoles, halls agricoles, bâtiments publics, et cetera, avec le soutien de la Région.

    Depuis mon arrivée au Gouvernement, nous sommes en contact régulier avec le cluster Ecoconstruction et nous soutenons les activités de la filière des constructions bois autant que des éco-matériaux. Nous avons un savoir-faire non négligeable en Wallonie et de nombreuses entreprises actives dans les éco-matériaux. C’est l’ensemble de la filière de l’écoconstruction que j’ai soutenu dès mon entrée au Gouvernement wallon. Je plaide pour que le soutien accordé à l’écoconstruction sous cette législature perdure et soit renforcé.