/

Les familles monoparentales

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2019
  • N° : 215 (2018-2019) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 24/04/2019
    • de STOFFELS Edmund
    • à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative
    On trouve souvent plus de parents et d’enfants âgés au sein des familles monoparentales.
    Près d’une famille sur trois est monoparentale.

    Les données actualisées du Bureau du Plan font état de 191 818 ménages monoparentaux en 2018 en Wallonie.

    La part masculine des chefs de famille monoparentaux, même si elle augmente un peu, ne représente toujours que 17 %.

    Avec la monoparentalité, les difficultés s’empilent : dépenses moindres pour la santé, accès plus difficile au logement. Il y a corrélation, mais également un lien de cause à effet.

    Chez les 18-24 ans, la proportion de parents seuls dépendants du revenu d’intégration atteint les 37 %.

    Peut-on en déduire qu’il y a une espèce de transmission sociologique provoquant que les difficultés rencontrées vont se reproduire sur la génération suivante ? Que l’entraînement dans la pauvreté va reproduire la pauvreté sur la génération suivante ?
  • Réponse du 06/05/2019
    • de GREOLI Alda
    En matière de pauvreté infantile, un récent rapport de la Fondation Roi Baudouin intitulé « La pauvreté et la déprivation des enfants en Belgique » met en avant un nouvel indicateur : la déprivation des enfants. Cet indicateur mesure les difficultés quotidiennes des enfants, en se basant non pas sur un concept monétaire, mais sur l’accès à un même ensemble de 17 items considérés comme nécessaires pour tout enfant : l’enfant mange-t-il des fruits et légumes chaque jour ? Invite-t-il parfois des amis à la maison ? Peut-il participer à des excursions et fêtes scolaires ? Vit-il dans un logement correctement chauffé ? Part-il au moins une semaine par an en vacances ?... On considère qu’un enfant est en situation de déprivation lorsqu’il est privé d’au moins trois de ces 17 items. Plus le nombre d’items manquants est élevé, plus la déprivation est sévère.

    Cette étude de la Fondation Roi Baudouin utilise ce nouvel indicateur agréé au niveau européen pour comparer la déprivation des enfants en Belgique (globalement et dans chaque Région) et dans d’autres pays européens. Elle révèle que le taux de déprivation des enfants est d’environ 15 % en Belgique, soit un niveau similaire à la France, mais supérieur à celui des autres pays voisins.

    L’étude analyse les facteurs de risque de déprivation des enfants. Ils sont principalement liés :
    - aux ressources du ménage (le revenu disponible, mais aussi l’emploi, la formation, l’endettement, et cetera) ;
    - à ses besoins (les coûts du logement, de la santé, et cetera) ;
    - à la composition démographique (le fait de vivre en famille monoparentale, par exemple, agit tant sur les ressources que sur les coûts).

    Plus spécifiquement, la composition démographique (la taille et la composition du ménage) influence à la fois le niveau de ressources, la probabilité d’absence d’emploi et les coûts auxquels le ménage est confronté. Par exemple, des familles monoparentales sont économiquement plus vulnérables (parce qu’elles ont moins de possibilités de mutualisation des risques de chômage entre plusieurs adultes du ménage). Les parents isolés ont aussi plus de mal à concilier vie professionnelle et vie familiale et sont donc plus susceptibles d’opter pour un emploi à temps partiel ou une inactivité. Du point de vue des besoins/coûts, ils font face à des coûts fixes (logement, éducation, et cetera) qui représentent généralement une part plus élevée de leurs ressources que dans les ménages avec plus d’un adulte.

    Cette étude montre clairement que les caractéristiques du ménage ont une influence sur la déprivation des enfants : en Wallonie et à Bruxelles, 36 % des enfants souffrant de déprivation grave (c'est-à-dire lorsqu’ils sont privés d’au moins cinq items sur les 17) vivent dans une famille monoparentale. Ces chiffrent nous rappellent donc qu’il est essentiel de mener des politiques de soutien ciblées vers ces familles.

    C’est pourquoi, comme l’honorable membre le sait, nous avons lancé en début d’année le premier site d’informations sur le sujet (http://actionsociale.wallonie.be/seulavecenfant ou ) assorti d’un email (fmp.actionsociale@spw.wallonie.be) : il doit permettre aux familles monoparentales d’avoir une meilleure connaissance de leurs droits et d’y accéder ainsi plus facilement.

    L’honorable membre y trouvera en outre une rubrique « Documentations » avec des références (notamment, une étude de la Ligue des familles) qui pourront compléter son information.