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La biodiversité

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2019
  • N° : 281 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 24/04/2019
    • de STOFFELS Edmund
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région
    Depuis le début de la législature, Monsieur le Ministre a protégé 186 786 hectares de nature, portant la surface totale de nature protégée en Wallonie à 225 000 hectares, autrement dit 285 000 terrains de foot.

    Ces réserves constituent des espaces réservés à la protection des milieux et des espèces animales et végétales qui s’y trouvent.

    Dont acte ! Mais alors, comment expliquer l’érosion de la biodiversité, la réduction et la disparition d’espèces si le Gouvernement wallon (et je salue les démarches) a fait tant d’efforts pour protéger les habitats ?
  • Réponse du 16/05/2019
    • de COLLIN René
    Les superficies des aires protégées ont bien augmenté durant la législature. Ce total comprend toutefois des zones avec des statuts de protection très différents puisqu’on y trouve des réserves naturelles (domaniales et agréées) et autres statuts forts (zones humides d'intérêt biologique, cavités souterraines d'intérêt scientifique …) et des réserves forestières et intégrales.

    Les 240 sites du réseau Natura 2000, soit environ 221 000 hectares, englobent une partie des sites couverts par d’autres statuts et dans lesquels près de 65 000 hectares sont des cultures, des prairies et des plantations d’essences exotiques à faible intérêt biologique actuel, mais qui offrent un potentiel de restauration écologique et de renforcement de la connectivité intrasites et intersites, via les projets Life ou les fonds du Programme wallon de Développement Rural (PwDR) en particulier.

    Si l’on retient les sites à statut fort et les surfaces Natura 2000 de grand intérêt, on atteint environ 36 000 hectares de milieux de grand intérêt biologique protégés, soit ± 2,14 % du territoire wallon. Il s’agit d’une avancée majeure pour notre Wallonie en termes de biodiversité, mais il faut cependant continuer sur cette lancée. En effet, il faut continuer à protéger des sites afin de disposer d’un réseau interconnecté suffisant d’habitats favorables aux espèces les plus sensibles, permettant les échanges génétiques et la survie à long terme des populations.

    De plus, vu la récente désignation de ces sites et leur état relativement variable, il faudra du temps pour que ceux-ci atteignent le potentiel maximum en termes de biodiversité et rayonnent plus loin que leur périmètre propre.

    Cependant, les atteintes à la nature restent importantes en dehors de ces espaces. Placer les espaces de nature les plus précieux sous statut de protection permet de limiter les dégradations de ce qui subsiste, mais cela ne permet pas de stopper complètement la dégradation à l’échelle globale. Pour enrayer le processus d’érosion en cours, il s’agit donc de gagner de nouveaux espaces favorables, afin d’augmenter le potentiel d’accueil pour la vie sauvage à une échelle plus large. Ceci implique de poursuivre les travaux de restauration des milieux naturels par le biais de projets Life ou de projets PwDR accessibles aux propriétaires privés, par exemple, et permettant de reconstituer des habitats de nature « extraordinaire ».

    Enfin, il est nécessaire aussi de travailler à favoriser la biodiversité et la nature « ordinaire » dans les autres espaces du territoire, dans une vision transversale impliquant tous les acteurs potentiels, qu’ils soient publics (communes…) ou privés (entreprises, particuliers…). C’est le sens du projet du Réseau Wallonie Nature, qui prône la nature partout, par tous et qui se met petit à petit en place au niveau régional.