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L’avenir de la filière du chanvre en Wallonie

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2019
  • N° : 285 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 26/04/2019
    • de COURARD Philippe
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région
    En février dernier, j’interrogeais déjà Monsieur le Ministre sur l’avenir de la filière du chanvre en Wallonie et de l’usine installée à Marche-en-Famenne. Relisant sa réponse de l’époque et à l’aune de la fermeture de cette usine, je me pose plusieurs questions.

    D’une part, il m’avait indiqué croire en l’avenir de la culture et de la transformation du chanvre en Wallonie, mais à la fois et je cite : « Il y a un vrai problème de survie de l'usine installée, de durabilité de la filière, de viabilité économique de celle-ci ».

    Comment expliquer qu’une filière est viable alors que l’usine de transformation est en faillite ? Quel est l’avenir des coopérants ? Le Gouvernement wallon envisage-t-il de réinvestir dans cette usine ?

    Face à la demande grandissante de cette matière, l’investissement était prometteur.

    J’ai entendu que des agriculteurs n’étaient plus rémunérés depuis 2016, comment est-ce possible ? Comment a-t-on pu laisser filer à ce point ?

    La filière du chanvre est-elle un mirage pour l’agriculture wallonne ou une culture d’avenir ?
  • Réponse du 30/04/2019
    • de COLLIN René
    Je ne pense pas que ma conviction que la filière chanvre soit innovante et prometteuse pour la Wallonie soit antagoniste avec la situation actuelle. Les difficultés rencontrées par l’usine de défibrage de Marloie, et la faillite qui en découle résultent d’un certain nombre de facteurs.

    En effet, de nombreux problèmes techniques ont été rencontrés sur les machines de défibrage, de nombreux réglages ont dû être effectués afin de permettre d’obtenir une fibre de longueur et de qualité suffisante. L’entreprise en charge de ce matériel n’a pas rempli ses obligations à ce sujet. Les opérateurs de l’usine ont dû tâtonner pour arriver à produire la fibre demandée par les industriels. Certaines modifications de la chaîne étaient d’ailleurs envisagées.

    De plus, lors du lancement de ce projet, le cours du marché de la fibre était prometteur, les prix étaient hauts et la demande existait. Du fait de changements chez certains acheteurs industriels comme les équipementiers automobiles, la demande a chuté et les cours se sont effondrés. Les marchés ont du mal à se conclure.

    Des dépenses pour améliorer l’outil et peu ou pas de rentrées : c’est donc assez mathématique. L’usine travaillait à perte et les actionnaires ont décidé de ne plus réinjecter du capital.

    Des aides ont été sollicitées par BeHemp auprès de la Société wallonne de gestion et de participation (SOGEPA). Celles-ci étant conditionnées par l’apport de preuves de conclusion de marchés avec des clients, elles n’ont pu être octroyées malgré notre volonté de soutenir le maintien de l’outil.

    La demande de produits à base de chanvre est grandissante et répond à la demande d’une partie de nos concitoyens de produits naturels et locaux.

    En effet, les producteurs et la coopérative Belchanvre, par un effet de cascade, n’ont pu livrer ou être payés suite aux difficultés rencontrées par l’usine. Comme je l’ai déjà dit, nous avons eu de nombreux contacts avec les acteurs afin de minimiser l’impact de cette faillite sur la trésorerie des exploitations concernées.