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La prévention en matière de vaccination

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2019
  • N° : 218 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 30/04/2019
    • de BOURGEOIS Valentine
    • à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative
    Il y a quelques jours, le réseau social le plus important par Internet avait communiqué sur sa décision de réduire la portée des groupes et pages qui diffusent des fausses informations au sujet des vaccins. Même si, sur la forme, cela m’inquiète, je ne ferai pas ici de débat sur la pertinence de laisser ou non les réseaux sociaux, et donc des entreprises privées, se charger de gérer le débat sur ce genre de questions, qui sont de santé publique et donc d’intérêt général…

    Face à la méfiance de plus en plus importante de la population vis-à-vis des vaccins, et aussi face aux fausses informations qui circulent, ce sont les pouvoirs publics qui doivent agir.

    Les praticiens le confirment, les patients sont de plus en plus méfiants envers les vaccins. Un exemple, celui de la rougeole. Il y aurait ainsi 15 fois plus de cas de rougeole aujourd'hui qu'en 2016… Et l’on sait que c'est une augmentation liée à la couverture vaccinale, les enfants qui ont reçu leur deuxième dose de vaccin sont de moins en moins nombreux…

    La population surestimerait les risques liés aux vaccins. Madame la Ministre peut-elle nous confirmer ces dires ? Quelles sont les raisons qui pousseraient notre population à se méfier de la vaccination ?

    La Wallonie dispose-t-elle des données relatives au refus vaccinal de notre population ? Dans l’affirmative, quels enseignements notre Région tire-t-elle de ces chiffres ?

    En ce qui concerne la médecine préventive et la politique vaccinale, quel rôle la Région wallonne et sa Ministre en charge de cette matière jouent-elles dès lors dans ce contexte ? Quelles sont les mesures prises, ou qui seront prises prochainement, dans ce cadre ? Que prévoit le Plan de prévention et de promotion de la santé à ce sujet ?

    Enfin, quelles sont les synergies en place entre la Communauté française, compétente pour les enfants et les femmes enceintes, et la Région wallonne dans ce domaine ?
  • Réponse du 16/05/2019
    • de GREOLI Alda
    Tout d’abord, à propos de la méfiance croissante des Wallons par rapport aux vaccins : l’enquête vaccinale de l’ONE de 2015 a mis en évidence la stabilité de la couverture vaccinale par rapport à l’enquête précédente de 2012. Les refus vaccinaux restent faibles. Selon le vaccin, ils avoisinent le plus souvent 2 %. Pour savoir si la situation a changé depuis lors, il faut attendre les résultats de la nouvelle enquête vaccinale dont les conclusions sont attendues pour début 2020.

    Concernant les actions qui sont mises en œuvre afin de maintenir un taux de vaccination optimal : l’ONE organise chaque année des actions qui visent à outiller les parents et les professionnels de la santé. Sans entrer dans les détails, car encore une fois, c’est du ressort de la FWB, on peut citer les nouvelles versions des brochures relatives à la vaccination à 5-16 ans, destinées aux parents et une nouvelle version du site Internet www.vaccination-info.be.

    En Wallonie, nous sommes à présent compétents pour la vaccination adultes et la surveillance des maladies infectieuses. Le décret discuté dans cette commission est la pierre angulaire de ces compétences. Il inscrit dans le Code wallon de l’action sociale toutes les mesures nécessaires à la déclaration et au suivi de maladies infectieuses. Il précise comment se passe l’obligation de déclarer par exemple un cas de rougeole ou de méningite. Le décret permet aussi à la cellule de surveillance des maladies infectieuses de l’AViQ de prendre les mesures nécessaires pour éviter la propagation de l’infection.

    Le décret pose aussi les bases nécessaires à la Wallonie pour prendre un arrêté relatif à un programme de vaccination adulte. Mon cabinet a travaillé avec l’AViQ sur les différents programmes de vaccination adultes qui pourraient être organisés en Wallonie. La revaccination des patients immunodéprimés est un des programmes de vaccination qui est à l’étude par exemple. Le rattrapage de la vaccination contre la rougeole pour les adultes ayant un statut vaccinal non à jour et à risque de complication en est un autre, mais il faut une base légale wallonne pour que le dispositif soit pérenne.

    Enfin, j’informe également l’honorable membre que la vaccination dans le cadre de la prévention des maladies infectieuses est une thématique prioritaire du Plan prévention et promotion de la santé. Les acteurs de prévention et de promotion de la santé qui auront ce Plan comme référentiel devront promouvoir la vaccination auprès de la population et des groupes cibles spécifiques ; prendre des actions qui réduisent les risques pour la santé liés aux maladies infectieuses, contrôler la propagation de ces maladies et aussi promouvoir une meilleure connaissance des maladies infectieuses.

    C’est donc un dispositif complet de prévention des maladies infectieuses que le décret de prévention et de promotion de la santé, accompagné du Plan, rend possible.