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Le résultat de la première vente du nouveau parc à grumes de Wallonie

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2019
  • N° : 289 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 02/05/2019
    • de VERSMISSEN-SOLLIE Chantal
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région
    Le premier parc à grumes de Wallonie a été inauguré le mardi 5 février 2019 dans la forêt domaniale de Saint-Michel Freyr à Tenneville.

    Pour rappel, il s’étend sur une superficie de 5 500 mètres carrés et est constitué d’une allée centrale de 150 mètres de long. Les bois sont alignés à droite et à gauche de cette allée avec, d’un côté les grumes de qualité et, de l’autre, les surbilles.

    En plus d’être une vitrine pour les bois de qualité wallons qui démontre le savoir-faire de nos forestiers, il a également l’avantage de réunir en une seule place les bois issus de toute la Wallonie.

    La première vente dans ce parc a eu lieu ce 21 février. Cent quatre-vingts acheteurs avaient été consultés.

    Monsieur le Ministre peut-il nous dire si la vente a été un succès ?

    Cette vente a-t-elle engendré un gain financier ?

    Quel est le retour du secteur suite à cette première vente ?

    Ce parc restera au stade expérimental pendant cinq ans. L’inconnue est la rentabilité économique de celui-ci.
    On a pu lire dans la presse qu’y vendre quelques troncs n’était pas rentable pour les vendeurs vu les coûts annexes engendrés tels que le transport de ceux-ci, la manutention…

    Monsieur le Ministre cherche-t-il à ce qu’il soit rentable pour la région ou simplement pour les vendeurs qui y proposent leurs bois ?

    Si la région fait une opération neutre, mais que les vendeurs s’y retrouvent, cela suffira-t-il pour lui ?

    D’autres personnes du secteur ont parlé d’une concurrence déloyale de la Région wallonne vis-à-vis du secteur, ce qui fâcherait les entreprises et propriétaires.

    Qu’a-t-il à leur dire à ce propos ?
  • Réponse du 21/05/2019
    • de COLLIN René
    Cette première vente a effectivement été un succès. En effet, 24 marchands ont remis des offres pour les différents lots présentés sur le parc. Tous les lots ont été vendus et les prix obtenus démontrent la qualité de ceux-ci. Le prix moyen des chênes s’affiche à 890 euros du mètre cube. Un arbre exceptionnel s’est vendu au prix record de 17 671 euros soit près de 2 300 euros/m³ ! Évidemment, le prix de vente ne détermine pas à lui seul la rentabilité de l’opération. De nombreux frais doivent être pris en compte (exploitation des bois, transport …). C’est pourquoi j’ai demandé à l’Office économique wallon du bois (OEWB) de suivre ce projet pendant cinq ans et d’en évaluer l’intérêt économique. Ceci permettra d’objectiver la pertinence de poursuivre ou non cette expérience. Il est encore trop tôt pour parler de rentabilité économique.

    Mon administration a cependant reçu de bons retours des acheteurs venus sur le parc. La présentation des bois et la facilité d’accès ont notamment été mises en avant. Le secteur attend cependant avec impatience que l’OEWB étudie la rentabilité d’un tel projet.

    L’objectif d’un tel parc à grumes ne se limite pas à une rentabilité économique potentielle. Son but premier est avant tout de servir de vitrine. Il permet en effet d’exposer au même endroit de nombreux bois wallons d’une qualité exceptionnelle et de faire ainsi découvrir aux visiteurs du parc la qualité des produits issus de nos forêts. Des régions dont la qualité des chênes n’était pas reconnue jusqu’ici vont certainement voir un effet positif sur leurs ventes traditionnelles.

    Je cherche malgré tout à ce que le parc à grumes soit rentable pour la Wallonie en général. L’objectif de ce parc est d’attirer les acheteurs, qu’ils soient wallons ou de la Grande Région, à venir participer aux ventes de bois organisées en Région wallonne. La Région wallonne ne cherche pas à faire des bénéfices avec ce type de vente, mais cherche à mettre en valeur les bois de toute la Wallonie, tous propriétaires confondus.

    Enfin, l’administration ne fait en rien une concurrence déloyale. Pour rappel, un des objectifs fondamentaux de l’administration est d’organiser les ventes de bois pour les forêts publiques, comme elle l’a toujours fait. Ces ventes de bois sont réalisées de différentes manières : en gré à gré, aux rabais, aux enchères, par soumission. Une vente sur parc à grumes n’est au final qu’un mode de vente supplémentaire, qui plus est pour un volume finalement très faible. De plus, les acheteurs locaux sont également consultés lors de cette vente au même titre que les acheteurs de la Grande Région. Comme dans le cadre de ventes publiques traditionnelles, toute personne intéressée peut y participer.