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La peste porcine africaine

  • Session : se2019
  • Année : 2019
  • N° : 1 (se2019) 1

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  • Question écrite du 25/06/2019
    • de FLORENT Jean-Philippe
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région
    Je voudrais faire le point sur certains aspects préoccupants dans la lutte contre le virus de la peste porcine africaine et de son impact sur les activités en forêt.

    Pour rappel, Monsieur le Ministre a partiellement autorisé les balades en forêt à partir du 6 avril 2019. En ce qui concerne le décompte des sangliers trouvés ou tués, en date du 27 mai 2019, 2 846 sangliers ont été analysés et 814 cas se sont avérés positifs.

    Tout d'abord, il nous revient que plusieurs sangliers ou carcasses porteurs de la PPA continuent à être découverts dans la zone noyau et tampon, c’est-à-dire le foyer initial de l’épizootie. Or, un certain nombre de sentiers de cette zone ont été rouverts aux promeneurs au motif que le risque de propagation était minime et maîtrisé. D'après nos informations, en particulier un marcassin infecté par la PPA aurait été découvert précisément sur un sentier récemment rouvert, dans la forêt d’Etalle.

    Monsieur le Ministre peut-il nous informer du nombre et de la localisation des sangliers porteurs de la PPA retrouvés en Gaume depuis la réouverture des sentiers et peut-il infirmer ou confirmer notre information ?

    S'il s'avère exact que certains de ces sangliers se trouvent à proximité des sentiers rouverts, envisage-t-il de réévaluer les mesures d'assouplissement de l’accès dans la zone ?

    D'autre part, alors que les exploitants forestiers locaux sont généralement très bien informés et soumis à des mesures strictes de biosécurité lorsqu'ils réalisent leurs travaux en forêt, il apparaît que certaines entreprises extérieures ou leurs sous-traitants ont travaillé en zone PPA sans prendre la moindre précaution sanitaire. Aucune désinfection du matériel forestier n'aurait eu lieu. Cela augmente significativement le risque de propagation de la PPA à d'autres zones et cela représente une injustice de fait entre exploitants.

    Ne serait-il pas nécessaire d’accroître le contrôle sur place pour que l’ensemble des acteurs soient soumis aux mêmes règles ?

    Enfin, les exploitants locaux impactés directement par la PPA, mais aussi par la perte de valeur des bois scolytés nous font part de leur plus grand désarroi.

    Peut-il nous dire si l'enveloppe de 4 millions d'euros annoncée le 14 février dernier pour venir en aide à la filière bois a bien été utilisée et si les modalités pratiques en vue d’indemniser les exploitants pour perte d'activité ont enfin été définies ?

    La situation sur place reste préoccupante, parfois désespérante, pour de nombreux exploitants forestiers.
  • Réponse du 15/07/2019
    • de COLLIN René
    Je me permets d’actualiser les chiffres de l'honorable membre et de lui préciser qu’au 10 juillet ce ne sont pas moins de 3 348 sangliers qui ont été analysés, dont 824 se sont avérés positifs.

    Par ailleurs, le texte du 6 avril auquel il fait référence a été remplacé par un arrêté du 27 juin 2019 qui adapte, à partir du 1er juillet et jusqu’au 14 septembre prochain, la circulation sur les chemins et sentiers forestiers dans une partie des zones noyau et tampon pour la peste porcine africaine.

    Ces modifications sont apportées en concertation étroite avec l’ensemble des acteurs concernés : Département de la Nature et des Forêts (DNF), Département de l'Étude du milieu naturel et agricole (DEMNA), Agence fédérale pour la Sécurité de la Chaîne alimentaire (AFSCA), Réseau de surveillance sanitaire de la faune sauvage, experts de la Commission européenne…

    En raison des mises bas et afin de garantir la quiétude maximale en forêt pour éviter de propager le virus par des mouvements intempestifs des sangliers, j’ai décidé d’interdire la circulation sur 7 000 hectares supplémentaires de forêt. Plus de 11 000 hectares restent toutefois accessibles à la circulation au sein des zones noyau et tampon (triangle Arlon-Etalle-Virton).

    Si effectivement l’un ou l’autre animal infecté a été découvert à proximité immédiate de la voirie forestière ouverte à la circulation, le risque de propagation du virus y est très faible dans la mesure où les promeneurs sont respectueux des réglementations et des mesures de biosécurité. Et c’est effectivement le cas si on se réfère aux contrôles effectués par le Département de la Nature et des Forêts.

    En ce qui concerne les exploitants forestiers locaux, lorsqu’ils sont autorisés à exploiter les épicéas scolytés, ils sont eux aussi parfaitement respectueux des mesures de biosécurité et particulièrement de l’obligation qui leur est faite de désinfecter les engins d’exploitation. Si l’une ou l’autre dérive a été constatée, elle a été sanctionnée par le DNF et les engins impliqués finalement désinfectés comme prévu par les textes.

    Enfin, le Gouvernement wallon du 20 juin dernier a, sur ma proposition, adopté un arrêté octroyant une aide aux exploitants forestiers et aux propriétaires ayant subi un préjudice en raison de l’interdiction de circulation dans la zone infectée par la peste porcine africaine. Ce texte est paru au Moniteur belge ce mardi 9 juillet 2019. Cette aide est modulaire en fonction de la dépréciation de la valeur des bois, épicéas scolytés, et de leur état et de l’évolution de celui-ci au fil des différentes dates des arrêtés d’interdiction de circulation successifs.