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Le tram de Liège

  • Session : se2019
  • Année : 2019
  • N° : 2 (se2019) 1

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  • Question écrite du 26/06/2019
    • de BIERIN Olivier
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de la Transition écologique, de l'Aménagement du Territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings
    L’ASBL urbAgora a récemment publié une analyse chiffrée quant à la capacité du futur tram de Liège de répondre à la demande de mobilité des navetteurs et a livré des conclusions plutôt pessimistes sur la situation.

    Selon ses calculs, à raison de 13 à 14 trams par heure et par sens en heures de pointe, l’offre de transport pourrait être estimée à 4 133 passagers par heure et par sens. Or, l’ASBL relève que, à l’heure actuelle, 7 500 passagers par heure et par sens empruntent déjà les transports en commun pour effectuer le trajet entre le centre-ville et la gare des Guillemins entre 7h30 et 8h30.

    L’ASBL estime par ailleurs que l’offre de transport prévue en dehors des heures de pointe sera également insuffisante pour couvrir les besoins en mobilité.

    Comment Monsieur le Ministre se positionne-t-il par rapport aux déclarations d’urbAgora ?

    Quelle est son analyse de cette situation ?

    Peut-il par ailleurs nous rappeler les prévisions établies par l’Opérateur de transport de Wallonie, afin de calculer l’offre et les fréquences du futur tram de Liège ?
  • Réponse du 16/07/2019
    • de DI ANTONIO Carlo
    L’analyse réalisée par l’ASBL Urbagora se base sur un relevé du nombre de bus empruntant l’axe Guillemins-centre-ville à l’heure de pointe, et met en avant une capacité offerte de 7 500 passagers par heure et par sens, ce qui est différent du nombre de clients réellement présents dans les bus.

    En effet, tous ces bus ne sont pas remplis au maximum de leur capacité : à l’heure de pointe du matin, si les lignes 1 et 4 sont généralement assez chargées dans les deux sens de circulation, la plupart des autres lignes sont plus chargées en direction du centre (mais pas complètement remplies, car une partie de leur clientèle est descendue avant les Guillemins). La ligne 48, quant à elle, est peu chargée en direction du centre, mais effectivement très chargée en direction du Sart-Tilman.

    Sur cette base, il est indispensable, pour pouvoir dimensionner la demande, de compter le nombre de clients et pas uniquement le nombre de bus.

    En 2012, une étude précise a donc été réalisée par l’OTW afin de dimensionner l’offre à prévoir sur le tram, selon les modalités suivantes :
    - réalisation de recensements exhaustifs des clients présents sur les lignes de bus de l’agglomération de Liège ;
    - réalisation d’enquêtes « origine-destination » sur un échantillon représentatif des clients ;
    - détermination d’un futur réseau bus autour de l’axe du tram (notamment avec la création d’une nouvelle ligne vers le Sart-Tilman) ;
    - création d’un modèle de déplacement reprenant les trajets complets des clients ;
    - estimation de l’évolution des déplacements futurs en fonction des évolutions attendues, notamment « l’effet tram » et la création des parkings relais ;
    - intégration de toutes les données dans le modèle de déplacement pour obtenir les fréquentations attendues sur le tram et les lignes de bus, en 2017, et jusqu’à la date de fin du contrat PPP, au-delà de 2040 ;
    - détermination de l’offre tram (fréquence et dimension des rames) nécessaire pour rencontrer ces besoins.

    Sur base de cette étude, la fréquentation la plus importante se situe entre Saint-Lambert et Opéra entre 7h30 et 8h30, et est estimée, à la date de mise en service du tram, à 2 970 personnes. Le taux de remplissage des trams serait alors de 80 % à l’heure de pointe.

    Rappelons également que tous ces calculs ont considéré une densité de 4 clients au m², et qu’il est possible de monter exceptionnellement à 6 clients au m².
    Plusieurs hypothèses d’augmentation de clientèle ont également été étudiées afin de prévoir l’évolution du nombre de clients jusqu’au-delà de 2040, ce qui a permis de mettre en avant qu’une augmentation de la fréquence à 3 minutes pourrait être nécessaire plus ou moins rapidement.

    En 2018, afin de tenir compte de la nouvelle date de mise en œuvre du tram et de l’évolution de clientèle constatée depuis 2012, une actualisation de cette étude a été lancée.

    Les résultats finaux ne seront disponibles que début 2020.

    Cela dit, sur base de nouveaux recensements réalisés en 2018, on peut déjà constater que les conclusions en termes de dimensionnement du tram devraient rester valables.