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La peste porcine africaine

  • Session : se2019
  • Année : 2019
  • N° : 4 (se2019) 1

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  • Question écrite du 18/07/2019
    • de COURARD Philippe
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région
    La peste porcine africaine n’a pas fini de présenter ses effets indésirables dans le sud de la Province de Luxembourg.

    À ce titre, il me revient que l’Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (AFSCA) interdit la commercialisation des plantes destinées à être utilisées ou transformées comme aliments pour les porcs. Bien que la préservation de la santé publique soit un objectif fondamental, cette décision engendre de grandes inquiétudes dans l’esprit des agriculteurs de la région concernée. De plus, il est bon de répéter que ces derniers commercent également avec les pays transfrontaliers (Grand-Duché de Luxembourg, France, Allemagne).

    Si la prévention sanitaire est de mise et peut être saluée, comment Monsieur le Ministre envisage-t-il la durée et la mise en application d'une telle mesure par les agriculteurs au regard de l’urgence de la situation ?

    S'est-il concerté avec son homologue au Fédéral ?
    Si oui, qu’a-t-il été décidé ?

    Un système particulier d’indemnités a-t-il été ou sera-t-il mis en place ?
    Si oui, selon quels montants exactement ?

    Sous quels délais et quelles procédures nos agriculteurs pourront-ils percevoir cette compensation éventuelle ?

    Un régime particulier est-il prévu pour les transactions transfrontalières ?
  • Réponse du 23/07/2019
    • de COLLIN René
    Même si, 10 mois après l’apparition de la maladie, tous les efforts déployés ont permis de la circonscrire aux seuls sangliers dans une zone certes étendue, mais qui reste limitée, le risque de propagation de la maladie aux porcs et aux autres zones - via un contact avec des cadavres contaminés de sangliers - est toujours bien présent. Il est fondamental de rester extrêmement vigilant en matière de biosécurité et de réduire le plus possible tous les risques de contamination en évitant par exemple que des parties d’une carcasse de sanglier contaminée soient mélangées avec les cultures au moment de la récolte et se retrouvent ainsi dans l’alimentation animale.

    C’est pourquoi l’article 14 de l’arrêté ministériel fédéral du 26 septembre 2019 stipule que les matières premières provenant de « zones à risque » ne peuvent pas être commercialisées à destination des élevages porcins. Ces consignes ont été rappelées par l’Agence Fédérale pour la Sécurité de la Chaîne Alimentaire (AFSCA) dans le courrier du 25/06/2019 à destination des agriculteurs concernés.

    Au vu des réactions très nombreuses reçues suite au courrier de l’AFSCA, mon cabinet a organisé en urgence une réunion ce vendredi 12 juillet avec la fédération des négociants en céréales (FEGRA), la fédération des fabricants d’aliments du bétail (BFA), les principaux acteurs wallons du commerce des céréales, des négociants locaux, les organisations agricoles et l’AFSCA. La fédération des entreprises de travaux agricoles (AgroServices) était également présente. Je voudrais souligner son engagement très ferme en faveur de la biosécurité.

    Le Comité scientifique de l’AFSCA a rendu en urgence ce 12 juillet un avis non encore publié qui confirme le risque eu égard aux conséquences potentielles en cas de contamination du secteur porcin.

    La solution qui se dégage, en concertation avec le négoce et l’AFSCA, est celle de bien séparer, chez les négociants, les céréales provenant de la zone infectée et celles hors zones et plus spécialement l’orge et le froment utilisés en alimentation des porcs. L’épeautre et l’avoine ne rentrent normalement pas dans l’alimentation des porcs. S’agissant du colza, vu la nature de la plante, son mode de récolte et vu le processus d’extraction de l’huile, il n’est pas nécessaire de différencier les lots.

    Pour assurer la traçabilité, il sera demandé aux agriculteurs au moment de la livraison de signer une déclaration sur l’honneur attestant de la provenance des céréales. J’ai adressé un courrier aux agriculteurs concernés, soit environ 800 agriculteurs pour un peu moins de 3 000 hectares de céréales.

    Au stade actuel, il n’y a pas de revendication ferme de compensations. Celle-ci pourra venir en fonction du déroulement de la commercialisation. Le négoce déploie actuellement beaucoup d’efforts pour informer ses membres et garder le maximum de possibilité de valorisation hors de la filière porcine.

    Enfin, j’ai présenté une communication orale à ce sujet lors de la séance du Gouvernement wallon du 18 juillet. Si des compensations devaient être décidées, elles ne pourraient l’être que par le prochain Gouvernement wallon.