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Le projet #WallCode

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2019
  • N° : 6 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 20/09/2019
    • de DEMEUSE Rodrigue
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    En 2016, le Gouvernement wallon a lancé, dans le cadre du Plan du numérique, l’opération #WallCode avec pour objectif de fédérer les acteurs et les initiatives visant à développer les compétences numériques de la nouvelle génération de talents et des Wallons en général, particulièrement dans le domaine du « coding » et de la programmation informatique, de la logique algorithmique et de la robotique.

    En 2017, l’opération a été relancée pour une durée de deux ans, prenant fin en septembre 2019.

    En trois ans, 40 000 enfants et adultes ont ainsi pu être sensibilisés à la programmation et aux algorithmes. Plusieurs ASBL actives dans le secteur de l’éducation au numérique ont ainsi pu développer leurs activités et engager du personnel grâce aux subsides octroyés dans le cadre de cette opération.

    Début 2019, l’initiative #WallCode a été reprise dans le cadre de la stratégie numérique Digital Wallonia 2019-2024. Il semble donc que le projet soit désormais inscrit dans la durée, mais le flou subsiste pour les partenaires qui se trouvent actuellement dans l’expectative totale quant au renouvellement de leurs subsides.

    Plusieurs d’entre eux ont ainsi introduit une demande de prolongation de leurs subsides en mai 2019, mais n’ont toujours pas reçu de réponse depuis lors. Leur avenir est donc aujourd’hui menacé.

    Une clarification semble donc nécessaire.

    Monsieur le Ministre pourrait-il dès lors préciser si #WallCode constitue toujours un simple projet pilote ou bien est-ce désormais un axe stratégique de Digital Wallonia à part entière inscrit dans un financement à long terme ?

    Compte-t-il maintenir ce projet et renouveler l’octroi des subsides aux partenaires concernés ?

    Dans quels délais et à quelle échéance ?

    Une communication plus claire vis-à-vis des associations partenaires est en tout état de cause nécessaire de toute urgence.
  • Réponse du 11/10/2019
    • de BORSUS Willy
    Déjà lors de l’élaboration de la stratégie numérique wallonne « Digital Wallonia », en 2015, la promotion des sciences informatiques et leur intégration dans les programmes de cours de l’enseignement obligatoire avaient fait l’objet de divers plaidoyers. Ainsi, l’Académie Royale des sciences, représentée par quatre de ses membres, s’était expliquée sur le besoin croissant d’ingénieurs en informatique, cruciaux pour le bon développement de la Région, tout en insistant sur l’importance d’intégrer la culture scientifique dont fait partie l’informatique dans les programmes de cours de l’enseignement fondamental. D’autre part, le consortium « SI carré » (Sciences informatiques pour le secondaire inférieur) qui fédère l’ensemble des Universités et des Hautes écoles disposant d’une section informatique, faisait état de la pénurie de vocation à laquelle ils faisaient face alors même que les entreprises se trouvaient déjà confrontées à une pénurie d’emplois dans le secteur « IT ». Une double pénurie dont l’explication résidait, selon Si Carré, dans l’absence de véritables cours d’informatique à l’école.

    C’est sur la base de ce double constat que l’opération WallCode a intégré la stratégie numérique de la Wallonie en tant qu’action de sensibilisation et d’initiation des jeunes aux sciences informatiques et à la logique algorithmique. En ceci, WallCode est une action visant moins à développer les compétences numériques qu’à promouvoir, souvent de manière ludique, les sciences informatiques en tant que discipline à part entière et les filières métiers qu’elles recouvrent, auprès des jeunes et notamment des jeunes filles.

    Depuis 2016, de nombreux acteurs de terrain ont progressivement été missionnés via des subventions facultatives : Kodo wallonie et Interface 3 Namur pour animer des ateliers d’initiation à la logique algorithmique dans les écoles pendant les horaires de cours, Coder Dojo Belgium pour une action parascolaire complémentaire d’initiation à la logique algorithmique, le Pass et la Maison des Math dans une approche plus large en résidence, SI Carré et Hypothèse pour la sensibilisation et la formation des enseignants, Technobel pour la mise à disposition d’un jeu d’initiation à la programmation (« Algo-Bot ») et BeCode pour la mise en place de formations courtes et professionnalisantes en programmation informatique à destination des publics précaires. À ces initiatives s’ajoutent les événements ponctuels financés ou soutenus par Digital Wallonia. Entre 2017 et 2019, l’ensemble des activités soutenues par Digital Wallonia représente un investissement de plus de 2 millions d’euros.

    Plus de 15 000 élèves et près de 1 000 enseignants ont ainsi bénéficié d’une initiation à la logique algorithmique au travers du programme WallCode. Un chiffre qui monte à 50 000 élèves si l’on intègre à ce bilan les initiatives subsidiées par ailleurs, mais promues par WallCode dans le cadre de Digital Wallonia.

    Malgré ces résultats particulièrement positifs, force est de constater que les besoins en compétences informatiques ont continué de croitre et que la pénurie ne s’est pas encore résorbée, en attestent la liste des métiers en pénurie établie par le FOREM ainsi que l’étude BeTheChange réalisée par Agoria en 2018. Si le Pacte pour un enseignement d’Excellence semble avoir pris la mesure de cet enjeu fondamental, son implémentation ne sera sans doute pas immédiate. Dans ce contexte, l’ambition portée par WallCode reste d’actualité et la poursuite de ses actions semble donc pertinente.

    Dans le cadre de la version 2019-2024 de la stratégie numérique wallonne, l’enjeu des compétences numériques a donc été réaffirmé. Pourtant, le mécanisme actuel de soutien aux opérateurs présente plusieurs contraintes techniques et administratives conduisant parfois aux situations que décrit l'honorable membre. Ainsi, les arrêtés de subventions facultatifs peuvent dans certains cas se révéler être des outils de financement peu appropriés pour relever le défi numérique auquel la Wallonie est confrontée, et qui nécessite agilité et réactivité. D’autres mécanismes de financement, tels que les appels à projets devraient pouvoir être envisagés de façon à apporter une réponse aux difficultés observées.

    En tout état de cause, dans la limite des crédits disponibles, j’envisage positivement la continuité du projet.