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L’état des ouvrages d’art wallons

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2019
  • N° : 27 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 08/10/2019
    • de BOTIN Frederick
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie et de la Mobilité
    Dans sa dernière publication, la Fédération des entreprises de Belgique (FEB), se penchait sur le manque d’infrastructures de qualité en Belgique.

    Sur le territoire administré par la Région wallonne, on dénombre 5 144 ouvrages d'art de types ponts, viaducs, tunnels, passerelles et murs de soutènement. Certains d’entre eux sont d’ailleurs dans un état préoccupant. Un vaste plan de réfection des ouvrages d’art a déjà été amorcé.

    Où en est ce plan de réfection ?

    Y a-t-il encore des chantiers prioritaires et préoccupants ? Font-ils l'objet de projets de réparations à réaliser par la Région wallonne ? Le cas échéant, quels sont les calendriers et budgets prévus pour ces réparations ?

    Les impacts sur la mobilité ont-ils été anticipés ?

    L'enveloppe budgétaire 2016-2019 permettant l'entretien et les réhabilitations des ouvrages d'art des réseaux structurants et non structurants avoisinait les 200 millions d’euros. Qu’en est-il du budget de la nouvelle enveloppe ?

    Pour l’avenir, Monsieur le Ministre s’inscrit-il dans une approche préventive afin de ne plus faire face aux dégâts avancés, tels qu’on les a connus sur certains ouvrages ? Si oui, comment se matérialisera cette approche ?
  • Réponse du 14/11/2019
    • de HENRY Philippe
    La Région wallonne est dotée d’un règlement de gestion des ouvrages d’art qui établit les règles de gestion pour les viaducs, ponts, passerelles, tunnels et murs de soutènement. Sur base de ce règlement, des inspections périodiques sont réalisées permettant de classer les ouvrages suivant leur état de santé. Il existe cinq groupes principaux de santé de A à E du plus sévère (A) à la situation normale (E).

    Groupe A = ouvrages avec défauts très importants ;
    Groupe B = ouvrages avec défauts importants et évolutifs ;
    Groupe C = ouvrages avec défauts ;
    Groupe D = ouvrages nécessitant une surveillance rapprochée ;
    Groupe E = ouvrages en état de service satisfaisant nécessitant quelques travaux d'entretien.

    Depuis de très nombreuses années, un budget spécifique aux réhabilitations de ponts est prévu chaque année. Ce budget s’est trouvé renforcé par les budgets de la SOFICO, par le Plan routes, le Plan infrastructures 2016-2019 et le Plan infrastructures 2019-2025.

    Le nombre de ponts d’indice de santé A, B et C augmente globalement. La raison en est double.

    D’une part, depuis 2013, la portée minimale d’un pont soumis au règlement de gestion est passée de 5 à 2 m. En outre, pour les buses métalliques et les pertuis en maçonnerie, aucune limite n’est considérée. Ceci augmente donc la taille du parc d’ouvrages.

    D’autre part, notre parc d’ouvrages est vieillissant. Plus d’un quart de nos ouvrages ont plus de 60 ans et les trois quarts ont plus de 40 ans. Or, la durée de vie de calcul lors de la construction de la majorité du parc était d’environ 60 ans (actuellement, on est à 100 ans). Donc, par le vieillissement naturel de notre parc, le nombre d’ouvrages nécessitant une réhabilitation augmente.

    La quasi-totalité des ponts d’indice de santé A sont en cours d’étude. Les travaux de réhabilitation ou de renouvellement devraient être engagés budgétairement entre 2019 et 2021. Le Plan infrastructures 2019-2025 prévoit une enveloppe budgétaire de 100 M d’euros pour le réseau structurant et de 10 M d’euros pour le réseau non structurant.

    Actuellement, les travaux portent principalement sur des opérations curatives visant à traiter des ouvrages dégradés. Quelques projets concernent des interventions préventives destinées à éviter l’apparition de défauts importants.

    Concernant les tunnels, une étude externe relative au diagnostic, à l’analyse et à l’établissement d’un plan d’actions de remise à niveau vient d’être finalisée. Cette étude était indispensable vu l’état très vétuste de nombreux équipements électromécaniques, vu les besoins de rénovation des infrastructures de génie civil et vu aussi le souhait de respecter les nouvelles législations en matière de tunnels et d’inscrire le réseau de la Wallonie dans la perspective des routes intelligentes. Au terme de cette étude, la rénovation des tunnels a fait l’objet d’une priorisation. Elle conduit au lancement prochain d’études détaillées pour les différents tunnels avant d’initier les travaux de rénovation. L’objectif étant de rénover chaque tunnel dans sa globalité tant dans les aspects électromécaniques que génie civil. Le Plan infrastructures 2019-2025 prévoit une enveloppe de 30 M d’euros pour le réseau structurant. Pour le réseau non structurant, le budget est inclus dans l’enveloppe budgétaire de 10 M d’euros pour les ponts et tunnels de ce réseau.