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Les prairies enherbées

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2019
  • N° : 17 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 10/10/2019
    • de COURARD Philippe
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Les prairies enherbées sont-elles menacées ?

    Cette question peut paraître bizarre tant les prairies enherbées sont présentes en Wallonie. Pourtant, il semble que les cultures de maïs prennent de plus en plus la place de nos prairies traditionnelles.

    Monsieur le Ministre dispose-t-il de chiffres actualisés sur les surfaces de prairies enherbées en Wallonie ?

    Existe-t-il une forme de remplacement de nos prairies par des cultures de maïs ?
    Le cas échéant, cela touche-t-il l'ensemble des zones agricoles ?

    Les prairies enherbées ont de nombreux atouts environnementaux et agronomiques. Ainsi, l'ASBL Fourrage-Mieux identifie les atouts suivants :
    - la prairie permet de limiter le lessivage des nitrates. Certaines plantes qui composent la prairie sont capables de pousser à des températures proches de 0°C, ce qui signifie que la nitrification de fin d'hiver est immédiatement valorisée ;
    - le sol est couvert en permanence, ce qui limite efficacement les phénomènes d'érosion du sol ;
    - certaines plantes prairiales (légumineuses telles que les trèfles) sont capables de fixer l'azote atmosphérique, ce qui permet de limiter la fertilisation apportée sur la prairie ;
    - certaines prairies renferment une diversité biologique extrêmement importante. Il existe peu de prairies monospécifiques. Il s'agit principalement d'associations de différentes espèces ;
    - même s'il s'agit d'un critère subjectif, la prairie participe à la qualité du paysage ;
    - la prairie donne une image de marque au produit qui s'y rapporte. Certains labels concernant la viande ou les fromages sont liés à l'utilisation importante de l'herbe. La prairie peut également avoir une influence sur les qualités organoleptiques d'un produit.

    Quelle va être la stratégie de Monsieur le Ministre de préservation des prairies ?

    Comment éviter qu'elles ne soient remplacées par des déserts de maïs ?
  • Réponse du 29/10/2019
    • de BORSUS Willy
    Dans le cadre de la PAC 2015-2020, des statistiques liées au verdissement doivent être transmises annuellement à la Commission européenne. Parmi elles, le ratio des pâturages permanents. Celui-ci ne décroît pas et reste bien supérieur au ratio de référence.

    Par ailleurs une analyse plus exhaustive (prairies temporaires et permanentes) tenant compte de l’ensemble des couverts herbacés déclarés au cours des cinq dernières années (2015-2019) a permis de mettre en évidence une stabilité de ces superficies (2015 : 363 184 ha ; 2016 : 367 253 ha ; 2017 : 367 030 ha ; 2018 : 367 534 ha ; 2019 :(provisoire) : 366 507 ha).

    Le maintien des prairies wallonnes constitue un enjeu fondamental. Plus particulièrement, il faut être attentif à la fois à l’évolution de la surface globale des prairies wallonnes, et au maintien de celles-ci dans les zones où elles sont particulièrement importantes : par exemple les zones de haute valeur naturelle, les sols à haute teneur en carbone, ou encore les zones sensibles à l’érosion par ruissellement ou par débordement des cours d’eau.

    Dans le cadre de la PAC de l’après-2020, la Wallonie disposera de toute une série d’instruments pour soutenir les prairies dans le cadre de l’« architecture verte » (ensemble de mesures favorables au climat et à l’environnement).

    La conditionnalité constitue le socle de base de cette architecture verte. Elle reprend des obligations s’adressant à tous les agriculteurs, notamment en termes de maintien global des prairies permanentes et d’enherbement de certaines zones sensibles.

    Au-delà de la conditionnalité, la Wallonie aura la possibilité de mettre en place des mesures volontaires, dans le 1er pilier (écoschème) et/ou dans le 2e pilier de la PAC (mesures agroenvironnementales et climatiques). Ces mesures volontaires pourront encourager la gestion extensive des prairies (fauche tardive, charge en bétail limitée, …), avec des effets positifs pour la biodiversité, l’eau, le sol, le climat… Le cas échéant, certaines de ces mesures volontaires pourraient être ciblées sur certaines zones prioritaires.

    Ces réflexions s’inscrivent dans l’élaboration du plan stratégique wallon pour la PAC post-2020. Celui-ci est en cours d’élaboration et fera encore l’objet de nombreuses concertations, en particulier avec les parties prenantes (organisations agricoles, organisations environnementales …).