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La coopération en matière de mobilité entre la Région wallonne, l’État fédéral et la SNCB

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2019
  • N° : 48 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 21/10/2019
    • de COURARD Philippe
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie et de la Mobilité
    Nous ne pouvons que nous féliciter que la Déclaration de politique régionale (DPR) du Gouvernement wallon déclare que « la Wallonie, dans le respect de ses compétences, soutiendra le développement d’une offre ferroviaire attractive, sur l’ensemble du territoire, notamment au travers des priorités ferroviaires wallonnes, et plaidera en ce sens auprès du Gouvernement fédéral. »

    À ce propos, je me permets d’attirer l’attention de Monsieur le Ministre sur le rail en Province de Luxembourg, lequel mérite singulièrement le développement d’une offre ferroviaire plus attractive. Et ce, afin de répondre non seulement au besoin d’une mobilité plus durable pour un avenir plus vert - et donc à l’urgence climatique -, mais aussi aux nombreux défis à venir compte tenu de l’évolution de l’offre infrastructurelle provinciale. Je pense notamment aux nouveaux développements que connaîtra le Luxembourg dans un futur pas si lointain avec l’apparition d’un nouvel hôpital à Houdemont. Ce dernier générera effectivement dans les alentours la construction de nouveaux logements, de nouveaux magasins, entre autres, et donc la nécessité de nouvelles voiries et, forcément, d’une nouvelle offre ferroviaire pour faciliter l’accès au site hospitalier.

    Dans ce cadre, quelles réflexions Monsieur le Ministre entend-il exactement développer pour le rail en Wallonie, et plus particulièrement en Luxembourg ?

    Des accords de coopération avec l’État fédéral et la SNCB sont-ils d’ores et déjà prévus ? Le cas échéant, à quel sujet ? Quels seraient les délais de mise en œuvre ?

    Par ailleurs, si je me réjouis que la DPR soit riche d’intentions en matière de mobilité douce, de promotion de l’usage du vélo et de développement d’une infrastructure adaptée en Wallonie, il importe de garder à l’esprit que la Province de Luxembourg est celle qui a la superficie la plus importante du pays. Les distances à parcourir d’un village à un autre, d’une ville à une autre ou encore d’une commune à une autre sont donc généralement plus longues, ce qui rend difficile pour beaucoup le choix du vélo comme moyen de locomotion alternatif dans nos zones rurales pour les longues distances.

    Dans ce contexte, une réflexion va-t-elle être mise sur pied pour répondre à cette spécificité du monde rural ? Quelles alternatives de mobilité douce, verte et durable propose-t-il concrètement pour les zones rurales ? Compte-t-il sensibiliser son homologue au Fédéral sur cette problématique ?
  • Réponse du 14/11/2019
    • de HENRY Philippe
    Je souhaite que le train soit la colonne vertébrale d’un réseau de transport intégré y compris, et je dirais même en priorité, dans les régions rurales.

    Par ces propos, je m’inscris bien entendu dans la DPR, mais aussi dans la Vision FAST qui prévoit de réduire la part modale de la voiture de 83 % à 60 % en favorisant les modes alternatifs à la voiture, dont le train.

    Le 31 janvier dernier, le Gouvernement wallon adoptait un Accord de Coopération entre l’État fédéral et les trois Régions, relatif au financement des infrastructures ferroviaires stratégiques signé ensuite par les 4 Parlements. Cet accord stipule, entre autres, que « les parties s’engagent à assurer une offre de transport efficiente, attractive, performante et efficacement interconnectée avec les autres modes de transport et à assurer le maintien de l’ensemble du réseau en particulier pour les lignes à faible densité de population sans qu’aucun kilomètre de lignes ferrées nécessaires au trafic ne soit supprimé » d’ici 2031.

    Vu le contexte budgétaire actuel et l’annonce de la suppression et du passage à voie unique d’un certain nombre de lignes, je m’attèlerai à défendre le rail wallon dans son entièreté et à faire respecter cet accord notamment dans le cadre du positionnement du Gouvernement wallon sur le prochain plan de transport de la SNCB qui sera mis en application en décembre 2020.

    Les demandes wallonnes, en particulier pour la Province de Luxembourg, sont de disposer d’une desserte minimale d’un train par heure et par sens généralisée sur le territoire régional, le doublement des IC sur l’axe Namur – Luxembourg et sur la ligne Liège-Gouvy ; ces requêtes n’ont pas obtenu entière satisfaction.

    Par ailleurs, les élus de la Province du Luxembourg ont eu l’occasion de transmettre leurs projets à la SNCB lors du road show du 4 juillet dernier.

    De manière plus spécifique pour l’hôpital de Houdemont, il se situera à ± 5 km des gares de Habay et de Marbehan. Cette dernière disposant d’une desserte par les trains IC, je veillerai à ce que l’offre « bus » soit étudiée pour être en correspondance avec les trains et en rabattement vers le futur hôpital.

    Pour ce qui concerne la mobilité douce en milieu rural, il est vrai que celle-ci souffre d’un certain désavantage étant donné les plus longues distances à parcourir.

    Toutefois, il est observé que, même en milieu rural, beaucoup de déplacements font moins de 5 km. Ce sont des distances acceptables à vélo, qui plus est avec des vélos à assistance électrique, ceux-ci étant de plus en plus abordables. Par ailleurs, l’avantage du milieu rural est de disposer également d’itinéraires « apaisés » (ex : RAVeL, chemins agricoles ou forestiers ou encore des voiries locales à faible densité de trafic) qui peuvent être utilisés et mieux aménagés afin de favoriser la mobilité douce.

    Il convient également de promouvoir la multimodalité (bus/train + marche/vélo) qui est un excellent moyen lorsque les circonstances des déplacements le permettent, de favoriser les déplacements doux pour de plus longues distances.