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La mise en place d'une formation pour les futurs conducteurs de scooter

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2019
  • N° : 22 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 22/10/2019
    • de BLANCHART Philippe
    • à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
    Si le nombre de ses utilisateurs chez les jeunes est de moins en moins grand, le scooter reste la source d'un accident sur 10 en Wallonie. Les raisons sont diverses, mais une des principales reste le débridage de ces véhicules leur permettant de dépasser les 100 km/h. D'autre part, l'absence de permis de conduire pour les petites motos (dont les scooters) est également pointée du doigt.

    Le constat est que beaucoup de jeunes conducteurs ne connaissent pas les principes de base tels que la sécurité routière ou les techniques élémentaires de conduite. Ils adoptent donc de mauvaises habitudes pouvant les mettre en danger. Pour rappel, d'après l'institut Vias, « 412 jeunes conducteurs de scooter ou mobylette ont ainsi été blessés sur la route l’an dernier ».

    Quelle est la position du Gouvernement en ce qui concerne l’instauration d’un permis ou d’une attestation de suivi d’une formation pour les futurs conducteurs de mobylette, scooter, vélomoteur en Wallonie ?

    Des élèves du collège technique des Aumôniers du Travail de Charleroi ont reçu une formation consacrée à l'initiation aux deux-roues et en ont rapporté une bonne expérience et une prise de conscience plus importante du devoir de maîtrise de ce genre de machine. Ne serait-il pas pertinent d'envisager ce genre de projet à plus grande échelle dans la région ?
  • Réponse du 14/11/2019
    • de DE BUE Valérie
    Conduire une moto est effectivement un acte 8 fois plus dangereux que conduire une voiture.

    Depuis le printemps 2013, une nouvelle réglementation relative au permis de conduire cyclo/moto est entrée en vigueur avec comme fil rouge l’accès progressif au permis moto.

    De nouvelles catégories ont dès lors été créées en fonction de l’âge, de la puissance du véhicule et de l’expérience du futur conducteur.
    L’objectif de ces nouvelles règles est de mieux préparer les motards à la conduite selon la puissance de leur moto et d’interdire l’accès à des motos trop puissantes aux jeunes motards.
    On peut toujours effectivement regretter que les utilisateurs contournent les règles en la matière en débridant leur véhicule.

    Ainsi, en ce qui concerne précisément les scooters, un permis de conduire de la catégorie AM est requis pour les conducteurs, à partir de 16 ans, de cyclomoteurs, scooters ou quadricycles légers d’une cylindrée maximale de 50 cm3 ou d’une puissance maximale nominale inférieure ou égale à 4 kW (cyclo électriques) et dont la vitesse maximale n’excède pas 45 km/h.
    Celui-ci s’obtient via la procédure suivante : un examen théorique, une formation pratique de minimum 4h, dont 2h sur route, en école de conduite agréée et enfin, un examen sur terrain privé.
    Il est néanmoins vrai qu’un permis de conduire n’est pas requis pour les conducteurs de cyclomoteurs dont la vitesse maximale est inférieure à 25 km/h.

    Afin de conscientiser les jeunes au risque de débridage, qui rappelons-le est interdit, mais aussi de les préparer à l’utilisation éventuelle d’un deux-roues motorisé, la région subventionne l’ASBL FEDEMOT. Cette association, constituée de motocyclistes bénévoles attentifs à la sécurité et à la mobilité de tous et plus particulièrement des jeunes, a pour objectif d’effectuer de la prévention, notamment au sein des écoles.

    Elle se rend gratuitement dans les écoles de l’enseignement secondaire pour des journées de formation et de sensibilisation à la sécurité routière et à la conduite d’un deux-roues motorisé. Des ateliers constitués d’une partie théorique (équipement, responsabilité, temps de réaction…) et d’une partie pratique (notion d’équilibre, simulateur de conduite…) sont ainsi proposés, en présence d’un membre de la section roulage et/ou prévention de la police.

    Le rapport d’activité de FEDEMOT démontre que l’ASBL s’est rendue dans une trentaine d’écoles sur la période du premier semestre 2019. Les formations ont repris, au même rythme, depuis septembre.

    FEDEMOT s’adresse ainsi aux jeunes pour qu’ils s’engagent dans une réflexion sur leurs comportements de mobilité et leur responsabilité citoyenne.

    À côté du milieu scolaire, cette ASBL dispose également d’un terrain spécifiquement dédié à l’entrainement du permis moto et proposent des stages motos avec des moniteurs professionnels, à moindre coût grâce à la subvention reçue. Cet accompagnement permet de s’entraîner, s’améliorer et/ou apprendre la conduite, en toute sécurité, en deux-roues motorisés.
    Notons par ailleurs que, depuis récemment, la cellule Éducation à la Mobilité et à la Sécurité routière (EMSR) développe, à côté des formations en sécurité routière dispensée au sein des écoles fondamentales, des actions dans les établissements secondaires. Ainsi, les enseignants et éducateurs de l’enseignement secondaire vont également se voir proposer une formation en matière de sécurité routière. Ils auront l’occasion d’être mis en réseau, de participer à des appels à projets et de bénéficier d’accompagnements personnalisés en fonction des projets de leur établissement. Ce nouvel encadrement peut également permettre la sensibilisation des jeunes à l’utilisation des deux-roues motorisés.
    Il est enfin utile de rappeler que l’Agence wallonne pour la Sécurité routière organise des actions de sensibilisation et consacrera en 2020 une campagne spécifiquement dédiée à l’usage de la moto.

    À côté de l’instauration du permis obligatoire, un accompagnement à diverses échelles est donc organisé en Wallonie.

    J’ai invité le Conseil supérieur wallon de la Sécurité routière à procéder à une analyse dans le cadre de cette réflexion sur les cyclomoteurs dont la vitesse maximale est inférieure à 25 km/h.

    Vu le développement de l’utilisation des nouveaux modes de déplacement, tels que la trottinette électrique, et les problématiques nouvelles ainsi générées, je lui ai également demandé de se pencher sur ces nouveaux modes et de me soumettre des recommandations en vue d’éviter une croissance du nombre de victimes dans des accidents impliquant de tels modes de déplacement.