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Le cas de fièvre catarrhale bovine détecté à Neufchâteau

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2019
  • N° : 30 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 22/10/2019
    • de BLANCHART Philippe
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Récemment, nous apprenions qu'un bovin avait été contrôlé positif à la maladie de la langue bleue dans la Commune de Neufchâteau. Même si l'AFSCA ne se veut pas alarmiste sur les cas répertoriés, je souhaiterais en savoir plus.

    Premièrement, l'AFSCA n'était aucunement en mesure de citer le village qui était concerné par le constat. Deuxièmement, aucune explication ou commentaire n'ont été donnés et les autorités communales n'ont, semble-t-il, également pas été prévenues, alors que cela pouvait avoir de graves répercussions sur le secteur agricole.

    Qu'en est-il réellement du rapport de l'AFSCA sur cette affaire ?

    Monsieur le Ministre peut-il nous en dire plus sur ce cas de langue bleue ?
  • Réponse du 08/11/2019
    • de BORSUS Willy
    Cette question portant essentiellement sur une matière fédérale, de la compétence de mon collègue au Fédéral le Ministre Ducarme, je serai donc assez général dans ma réponse.

    La campagne hivernale 2018-2019 de monitoring de la Fièvre catarrhale ovine (FCO), mise en place par l’AFSCA en application d’une obligation européenne, a mis en évidence la présence du virus de la fièvre catarrhale ovine sérotype 8 dans un élevage de bovins à Paliseul. Tout le territoire belge a donc été déclaré comme zone réglementée pour le virus BTV8 le 28 mars 2019, après concertation entre les Autorités et le secteur agricole. Ceux-ci soutenaient en effet cette approche afin de ne pas limiter les échanges nationaux de bovins.

    Une surveillance accrue et un monitoring dans tous les élevages de bovins et ovins dans un rayon de 5 km autour du foyer ont été mis en place. Cela a permis de détecter des cas dans cinq autres exploitations de bovins.

    Le 9 septembre 2019, un nouveau cas de BTV8 a été confirmé dans une exploitation de bovins à Neufchâteau, à la suite d’un test de détection réalisé en vue d’une exportation intracommunautaire. L’enquête épidémiologique menée, à la suite de ce nouveau cas, n’a pas montré d’autres animaux infectés. Cet animal ne présentait pas de symptômes.

    Tous les ruminants peuvent donc être commercialisés sans condition spécifique pour la FCO au sein de la Belgique et vers les autres zones où est présent le sérotype 8 (France, Suisse, Chypre et certaines parties de l’Allemagne)

    Pour les échanges vers des zones ou des pays où le sérotype 8 n’est pas présent, les conditions à respecter sont reprises dans une procédure disponible sur le site internet de l’AFSCA. Il s’agit essentiellement de conditions liées à la vaccination.

    Des accords bilatéraux ont cependant été conclus par l’AFSCA avec les Pays-Bas, l’Espagne et l’Italie pour faciliter le commerce. Aucune autre mesure de restriction particulière n’est appliquée en Belgique aux animaux ou exploitations touchées.

    L’AFSCA a également mis en place une procédure de contrôles renforcés, dite de vigilance accrue, concernant les importations de ruminants en provenance de zones à risque pour d’autres sérotypes que le sérotype 8.

    La vaccination des animaux sensibles est, à la demande du secteur de l’élevage, non obligatoire, mais est fortement recommandée, car elle constitue le meilleur moyen de prévention.

    L’AFSCA, ainsi que l’ARSIA, sensibilisent d’ailleurs fortement éleveurs et vétérinaires à de nombreuses occasions et par différents moyens : réunions sectorielles avec les organisations professionnelles d’éleveurs et de vétérinaires (organisations sectorielles comme FWA ou UPV) afin qu’ils relayent l’information vers les éleveurs et les vétérinaires praticiens ; newsletters envoyées aux vétérinaires et aux abonnés de la newsletter du secteur primaire animal ; communiqués de presse sectoriels ; site internet, et cetera, et développement de site spécialisé du suivi vétérinaire(intégré au programme BIGAME).

    En ce qui concerne la disponibilité des vaccins, ceux-ci sont en vente libre et disponibles via la filière commerciale classique. Le Fonds de santé animale, de la compétence du SPF Santé publique et alimenté par les cotisations obligatoires des secteurs, n’a pas renouvelé son stock à la demande du secteur agricole lui-même, notamment car du vaccin est disponible via la filière normale de commercialisation.

    En ce qui concerne les contacts avec l’AFSCA, on peut mentionner que des représentants du SPW Agriculture, Ressources naturelles et Environnement (SPW ARNE) participent au comité consultatif de l’AFSCA, ainsi qu’à divers groupes de travail relatifs à différentes thématiques. Des points de contact avec l’AFSCA sont également identifiés au niveau du SPW ARNE en cas de crise.

    Il faut aussi souligner que l’actuel épisode de fièvre catarrhale est sans commune mesure avec celui connu en 2006-2007, période au cours de laquelle plus de 6 800 exploitations avaient été touchées en Belgique avec des conséquences sanitaires et économiques importantes pour les exploitations concernées.

    C’est pourquoi la vaccination des troupeaux représente un élément important de lutte contre l’extension de l’épidémie et, par ailleurs, le monitoring exercé par l’AFSCA est essentiel pour suivre l’évolution de la maladie.