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Les objectifs relatifs aux "not in education, employement or training" (NEET)

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2019
  • N° : 13 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 22/10/2019
    • de BLANCHART Philippe
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    La Déclaration de politique régionale prévoit un focus spécifique sur les jeunes wallons qui ne sont ni aux études, ni à l’emploi, ni en stage (NEET). Un plan d’information et de sensibilisation aux possibilités offertes aux jeunes par la Wallonie est notamment prévu. La DPR prévoit également un retour aux droits aux allocations d'insertion pour les NEET qui reprennent le chemin de la formation, par un accord entre l’autorité fédérale et les entités fédérées. D’autres mesures plus spécifiques sont également inscrites dans la DPR.

    En Wallonie, en 2018, 13,4 % des jeunes de 18 à 24 ans ne suivent ni enseignement ni formation et ne sont pas à l’emploi. La Wallonie se situe ainsi entre les deux autres régions du pays, avec des taux de 9,3 % pour la Flandre, et 16,6 % pour la Région de Bruxelles-Capitale. Elle se situe à un niveau inférieur à celui de l’Union européenne des 28 (13,7 %).

    D’une manière générale, comment Madame la Ministre envisage-t-elle la mise en place de ces mesures ? Dans quels délais ?

    Il faut également être attentif au fait que plus de la moitié des NEET détient au moins un diplôme du secondaire supérieur et qu’une part de ces NEET est probablement sortie des études récemment et est sans doute au début du processus de recherche d’emploi.

    Il y a donc deux formes de NEET, ceux qui ont suivi une formation et sont à la recherche d’emploi et ceux qui n’ont aucune formation en poche. Des mesures spécifiques sont-elles prévues en fonction de ces deux situations ?

    Les jeunes demandeurs d'emploi ayant suivi une formation en études supérieures ne sont en effet pas considérés comme en difficulté pour la recherche d'emploi. Il n'est pourtant pas rare d'entendre de jeunes universitaires dire qu'ils ont attendu parfois un an avant de décrocher leur premier emploi.

    Si la priorité doit aller vers les personnes ne disposant d’aucune formation, une attention particulière sera-t-elle accordée aux jeunes diplômés de l'enseignement supérieur qui éprouvent des difficultés à trouver un emploi et qui sont, eux aussi, une forme de NEET ?
  • Réponse du 29/11/2019
    • de MORREALE Christie
    Le groupe des NEETs est de composition hétérogène. Il peut s’agir à la fois de demandeurs d’emploi mettant toute leur énergie à (re)trouver du travail, et de personnes inactives, peu voire non engagées dans une démarche d’insertion sur le marché de l’emploi. L’Europe distingue cinq catégories de NEETs sans nécessairement de lien avec le niveau d’études :
    - les « chômeurs au sens conventionnel », c’est la part la plus large, mais qui a priori est connue et suivie par le FOREm ;
    - les personnes non disponibles sur le marché de l’emploi en raison d’une maladie, d’un handicap, ou de la prise en charge d’un proche ;
    - les personnes « désengagées », c’est-à-dire ne cherchant pas d’emploi ou à étudier, et n’y étant pas contraintes (en ce compris les jeunes « découragés » par le travail et les jeunes engagés dans des modes de vie marginaux) ;
    - les « chercheurs d’opportunités », c’est-à-dire des personnes qui, bien que cherchant activement un emploi (ou une formation), se réservent pour une opportunité qu’elles jugent digne de leurs compétences ou de leur statut ;
    - les NEETs « volontaires », qu’ils voyagent ou soient engagés de manière constructive dans d’autres activités telles que l’art ou l’autoapprentissage

    Selon l’étude « jeunes » du FOREm (août 2019), on constate qu’en 2018, les taux d’insertion s’améliorent, pour la plupart des niveaux d’études. Le taux d’insertion des personnes avec les niveaux d’études les plus bas progresse le plus : + 3,7 % pour les diplômés de l’enseignement secondaire du second degré et + 2,6 % pour les diplômés de l’enseignement primaire et secondaire de base. Viennent ensuite les diplômés du secondaire du 3e degré (+ 1,2 %) et d’un « master » (+ 1,1 %).

    En revanche, après une progression importante en 2017, les taux d’insertion des diplômés bachelier (- 0,8 %) ou d’un contrat d’alternance (- 3,0 %) connaissent un recul. Ces deux niveaux d’études demeurent toutefois ceux avec le taux d’insertion le plus élevé, devant le « master ». Une analyse plus fine révèle des disparités de taux d’insertion au sein du niveau secondaire de 3e degré.


    Ainsi, les personnes qui terminent des études secondaires techniques qualifiantes (7e ou complémentaire) connaissent un taux d’insertion élevé (supérieur à 70 %) dépassant celui des diplômés de l’alternance, tandis que les personnes qui s’inscrivent avec un diplôme d’études secondaires générales enregistrent un taux d’insertion de 53,8 %, soit bien en deçà du taux moyen du secondaire de 3e degré (63,4 %).

    L’observation du délai d’insertion pour les jeunes inscrits entre juin et octobre indique que si on considère les 61,8 % de personnes insérées à l’emploi dans les six mois, la plupart (près de 8 personnes sur 10) l’ont été dans les trois mois calendrier.

    En ce qui concerne l’accompagnement des NEETS titulaires d’un diplôme de l’enseignement supérieur, l’expérimentation de l’accompagnement « 100 % à distance », lancée en juin 2018, a pu être menée dans le cadre d’un financement obtenu dans le cadre de la Garantie Jeunesse et s’adresse exclusivement aux jeunes en possession d’un diplôme de l’enseignement supérieur. Elle participe au processus de digitalisation de l’offre de services et à la promotion de nouvelles modalités d’accompagnement du FOREm.

    Ce laboratoire d’expérimentation prévoyait un ciblage aléatoire de minimum 500 jeunes sur une année (soit environ 12 % des jeunes diplômés du supérieur) par 4,8 ETPL, conseillers en accompagnement spécifique à distance du FOREm ; les jeunes ne participant pas à l’expérimentation bénéficient quant à eux de l’offre de services standard en territoire (c’est-à-dire un accompagnement en face à face auprès d’un conseiller référent après 4 mois).

    Dès son inscription, le jeune reçoit des informations sur l’offre de services « Accompagnement à distance » et doit marquer son accord pour en bénéficier.
    Outre la transmission des mails génériques et ciblés, effective pour tous les jeunes diplômés, le jeune qui a marqué son accord pour être accompagné à distance reçoit, trois mois après son inscription, une invitation à compléter, via son espace personnel, un questionnaire prébilan.
    Celui-ci a été conçu en vue d’alimenter un outil de profilage sur la base de deux critères primordiaux dans une perspective d’insertion : l’orientation et la recherche d’emploi.

    L’objectif de ce questionnaire est double :
    - pour le jeune, il lui permet de faire le point sur sa situation,
    - pour le conseiller à distance, il lui permet de disposer d’une série d’informations utiles qui, croisées avec les données du dossier et les éléments présents dans l’espace personnel, lui permettent de préparer au mieux l’entretien de bilan.

    Dès que ce questionnaire est complété, le jeune est invité à prendre de sa propre initiative un rendez-vous avec un conseiller à distance.

    Dans un souci de cohérence, chaque jeune se voit attribuer un « conseiller à distance référent », qui travaille selon une logique de gestion de portefeuille, identique à celle de l’accompagnement en vis-à-vis.

    Par le biais de Skype, le jeune bénéficie quatre mois après son inscription d’un entretien de bilan à distance avec son conseiller à l’issue duquel un plan d’actions reprenant une stratégie globale d’insertion est rédigé sur la base d’une co-construction (conseiller et demandeur d’emploi).

    Pour mener à bien sa mission, le conseiller à distance dispose d’outils spécifiques lui permettant de répondre, au mieux, aux besoins des jeunes diplômés du supérieur (par exemple : sites répertoriés pour des métiers spécifiques…).

    Au 5e mois suivant l’inscription, le conseiller à distance fait le point sur toutes les démarches entreprises par le jeune lors d’un suivi obligatoire (avancée par rapport aux actions du plan d’actions, éléments présents dans l’espace personnel, dossier du demandeur d’emploi…).

    En fonction des résultats de cette analyse, deux possibilités s’offrent en termes de suivi. Soit le jeune est considéré comme autonome : il lui revient alors de recontacter son conseiller en cas de besoin et/ou questions (« suivi personnalisé »). Un suivi est néanmoins prévu à 8 mois afin de s’assurer que le demandeur d’emploi progresse vers l’insertion. Soit le jeune n’est pas considéré comme autonome et est convoqué pour un entretien de « suivi programmé ». Le conseiller à distance fait alors un état des lieux de la recherche d’emploi, dégage de nouvelles pistes et réadapte - si besoin - le plan d’actions.

    À tout moment, le jeune peut « basculer » d’une forme de prise en charge à l’autre en fonction de sa situation et de ses besoins.

    Le conseiller peut clôturer l’accompagnement après 12 mois pour peu qu’un résultat significatif (tel que défini dans le cas de la Garantie Jeunesse) ait déjà été atteint (emploi, ou reprise d’étude ou de formation)

    En matière d’accompagnement des NEETS très éloignés de l’emploi, le FOREm mène, depuis 2016, avec les partenaires des cellules de reconversion, la FGTB et la CSC, le projet d’accompagnement « Coup de boost » sur la région de Charleroi et de Mons. L’objectif est de remobiliser, accompagner et proposer un projet d’avenir à des jeunes très éloignés de l’emploi (les « NEETS »), ayant entre 18 et 25 ans.

    Le programme Coup de Boost associe l’animation collective et les entretiens individuels, deux modes d’accompagnement complémentaires visant à exploiter la dynamique motivante du groupe, tout en proposant un accompagnement adapté et personnalisé pour chaque jeune.

    La dynamique du programme Coup de Boost repose sur :
    - des activités collectives sur des matières liées à la recherche d’emploi (préparer un entretien d’embauche, solliciter un entretien…) ainsi qu’à l’éducation permanente (droits sociaux, droits du travail…) ;
    - des activités de découverte de l’environnement professionnel et de la formation (visites d’entreprises, métiers en demande, stages…) ;
    - des activités de développement de la confiance en soi et de communication ;
    - des entretiens individuels avec les conseillers et/ou les accompagnateurs sociaux pour soutenir chaque jeune dans la définition de son projet professionnel ;
    - un accès à un ensemble de ressources en libre-service, dans un environnement propice à la recherche d’emploi (matériel informatique avec connexion internet, téléphone, documentation spécialisée, etc.) ;
    - un soutien dans les démarches administratives.

    D’autres projets menés par les partenaires du FOREm visent aussi à accrocher les jeunes dans les quartiers. À titre d’exemple :
    * Accesport : Le « sport au service de tous », comme support à des activités de préformation et d’accompagnement menant à un processus de formation, de recherche d'emploi ou d’emploi à partir du sport comme outil d’accroche et de prise de responsabilité
    * Popul'ArtCité (mené par le CPAS de Charleroi) : street art et rénovation urbaine au rendez-vous de l'insertion des jeunes. Des Projets collectifs d’art urbain et de revitalisation des quartiers sont élaborés avec les jeunes, en support aux démarches d'insertion socioprofessionnelle. (Acquisition de compétences liées, notamment, aux métiers de la peinture industrielle, des arts graphiques et audiovisuels ainsi que du bâtiment)
    * La posterie à Courcelles, dont le but premier est de permettre à des jeunes en décrochage scolaire de redonner un sens à leur existence et de coconstruire, de manière continue avec eux, des programmes de formation, d’apprentissage, d’immersion en entreprise, et cela avec des thématiques et une pédagogie innovante (nouveaux métiers de l’Ecologie, transition numérique). L’enjeu majeur réside dans la mobilisation via un animateur, qui rencontre des jeunes en décrochage scolaire dans leur milieu de vie, de les amener à s’intéresser aux différents projets. De là, découle, pour le FOREm, la nécessité de travailler en étroit partenariat avec tous les organismes partenaires tels que le CPAS, les Plans de Cohésion sociale (PCS) et de Prévention (PSSP) de la commune de Courcelles, l’AMO et le FOREm.