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La sécurité dans les ronds-points

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2019
  • N° : 27 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 25/10/2019
    • de MAROY Olivier
    • à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
    Nous savons que les ronds-points sont souvent source d’accidents et d’embouteillages en heures de pointe.

    Une enquête de Vias révèle que quasi deux conducteurs sur trois ignorent qu’il n’est pas obligatoire de rouler sur la bande de droite. Pire, 13 % des conducteurs croient qu’ils doivent tout le temps serrer leur droite.

    En conséquence, on peut constater sans difficulté que les usagers ont tendance à s’agglutiner sur cette bande de droite, créant non seulement de longues files en heure de pointe, mais aussi des accrochages qui surviennent au moment du changement de direction.

    Il est intéressant de lire les préconisations des spécialistes qui, en heure de pointe, conseillent d’entrer dans un rond-point en utilisant la bande de droite uniquement lorsque l’on prend la première sortie ou que l’on continue tout droit, et d’utiliser la bande de gauche lorsque l’on prend la troisième sortie pour partir vers la gauche.

    Si nous partons du principe que la première bande est réservée aux personnes qui prennent la première ou la seconde sortie, cela pourrait avoir un effet bénéfique sur le nombre d’accidents et sur la congestion du trafic :
    - répartition des files sur les deux bandes ;
    - moins de croisement de trajectoire entre les usagers voulant se rabattre et prendre la sortie et les conducteurs roulant systématiquement sur la première.

    Je pense qu’il faut encourager les conducteurs à changer leurs habitudes sur l’utilisation des bandes de circulation dans les ronds-points.

    Cette pratique n’est pas obligatoire, mais je constate qu’elle est rentrée dans les mœurs en France.

    Comment Madame la Ministre explique-t-elle qu’en Belgique, ce ne soit pas vraiment le cas ?

    Rejoint-elle mon avis, à savoir qu’une meilleure pratique limiterait le nombre d’accidents et permettrait de décongestionner le trafic ?

    Y a-t-il déjà eu des actions de sensibilisation à ce sujet ?
    Dans l’affirmative, cela a-t-il donné des résultats ?

    N’y a-t-il pas moyen, selon elle, de sensibiliser correctement nos concitoyens à ce sujet, par exemple via des panneaux dédiés ?
  • Réponse du 25/11/2019
    • de DE BUE Valérie
    Comparativement aux autres types de carrefour, le giratoire est bien le type de carrefour offrant le plus sécurité et de fluidité du trafic.

    C'est d'ailleurs en raison de ces qualités de sécurité et de fluidité que les ronds-points se sont multipliés en Wallonie, en Europe et ailleurs.

    Lorsque les flux de trafic en présence sont importants, il s'agit d'augmenter la capacité du carrefour. Cela se fait par des ajustements de la géométrie de l'aménagement du carrefour et l'élargissement de ses composantes. Pour un rond-point, cela se traduit habituellement par l'élargissement de l'anneau et, le cas échéant, par des entrées et sorties à deux bandes. Des logiciels spécifiques permettent de calculer la capacité du carrefour et de concevoir un rond-point adapté à la situation.

    L'usage de la deuxième bande aux entrées et sorties et de l'anneau élargi n'est pas toujours optimal. Les usagers ont tendance à serrer à droite et utiliser la bande de droite, même lorsqu'ils font les trois quarts du rond-point ou un demi-tour complet.

    Les études de comportement pour calibrer les logiciels de calculs de capacité des carrefours giratoires ont néanmoins montré que le comportement des conducteurs en Wallonie est très proche du comportement des conducteurs en France.

    La possibilité explicite de « serrer à gauche » reprise dans le Code de la route français n'a donc que peu d'effet.

    Extrait du Code de la route français : Article R412-9 :
    « En marche normale, tout conducteur doit maintenir son véhicule près du bord droit de la chaussée, autant que le lui permet l'état ou le profil de celle-ci.
    Toutefois, un conducteur qui pénètre sur un carrefour à sens giratoire comportant plusieurs voies de circulation en vue d'emprunter une sortie située sur sa gauche par rapport à son axe d'entrée peut serrer à gauche ».

    Malgré cet effet très réduit, la Wallonie a demandé d'inclure la même règle dans notre Code de la route.

    Concernant la signalisation, l'ajout de panneaux d'information à l'entrée des giratoires risque potentiellement de constituer des obstacles physiques et visuels, alors que les conducteurs doivent se concentrer sur la conduite de leur véhicule et la circulation de tous les usagers. J'examinerai toutefois la situation avec l'administration et mon collègue des Travaux publics.

    Le bon usage de la voie publique et des bandes de circulation est enseigné lors de la formation des conducteurs. Des actions d'information sont réalisées notamment via le Quiz de la route et l'émission Contacts sur la RTBF, une collaboration entre l'AWSR, Bruxelles-Capitale, la police fédérale et la RTBF.
    Nous ne manquerons de répéter les actions d'information et de sensibilisation.