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Les difficultés rencontrées par les agriculteurs producteurs de chicons

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2019
  • N° : 38 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 25/10/2019
    • de BLANCHART Philippe
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Le chicon est considéré par nos producteurs wallons comme un légume ingrat. Il est vrai qu'un cultivateur de chicons a besoin d'énormément de moyens pour assurer sa production et en tirer des bénéfices. Ces difficultés que rencontrent nos agriculteurs nous amènent à nous interroger sur la survie de la production du chicon sur notre territoire.

    Aujourd'hui, il n'y aurait plus que 30 à 40 producteurs de chicons sur notre territoire, alors que l'on en dénombre une centaine en Flandre. Les conditions de travail très difficiles et pénibles, l’importance des investissements financiers pour le matériel et la marge très faible sur la vente de ces produits en sont les principales raisons.

    Que propose Monsieur le Ministre de faire en vue d'apporter de l'aide à nos agriculteurs wallons dans la production de chicons ?

    Un label « chicons de Wallonie » est-il envisageable pour dynamiser la filière ?

    Quelles sont ses pistes pour réduire la pénibilité du métier ?

    De plus, comme dans l’ensemble du monde agricole, ce secteur est vieillissant. L'âge moyen d'un producteur de chicon est de 55 ans.

    Comment envisage-t-il de rajeunir le secteur ?
  • Réponse du 14/11/2019
    • de BORSUS Willy
    Les difficultés rencontrées dans le secteur de la production de chicons sont semblables à celles rencontrées dans la filière des légumes frais en général. Il s’agit dans tous les cas d’une activité difficile et pénible.

    Les méthodes de forçage du chicon sont nombreuses et diverses (en terre, en bac avec tourbe, sous cloche, dans des bacs avec eau en salle, et cetera) et la pénibilité est fonction de l’adaptation d’une méthode de production. Le forçage en pleine terre est de fait beaucoup plus pénible que le forçage en salle.

    La plupart des chicons qui se retrouvent sur les étals des grandes surfaces sont des chicons hydroponiques issus de grandes unités de production très mécanisées, et pas de petites exploitations wallonnes.

    Selon le mode de production choisi, il convient de développer une organisation du travail dans l’exploitation la plus optimale possible, par exemple, en mécanisant au mieux les tâches, pour assurer une meilleure sécurité et le bien-être du travailleur.

    Le secteur a mis en évidence un frein majeur au développement de la production en Wallonie : l’absence de concentration des volumes produits, de stockage, de triage, de conditionnement et de logistique. La Déclaration de politique régionale prévoit notamment de favoriser les circuits courts entre les producteurs et les consommateurs. Il s’agit clairement d’une piste de solution à développer, mais cela implique également une volonté du consommateur à modifier ses habitudes, à se tourner davantage encore vers le local. Un « chauvinisme wallon » sous l’angle d’une reconnaissance qualitative et gustative de nos produits doit s’exacerber.

    En ce qui concerne le label, il existe depuis cinq ans une marque commerciale « Fruits et Légumes de Wallonie », gérée par l’Interprofession Fruits et Légumes de Wallonie (IFEL-W). Plusieurs producteurs de chicons wallons commercialisent leurs productions avec ce logo (en vente directe ou via la Grande Distribution, notamment Carrefour Groupe Mestdagh).

    Concernant le constat posé quant à l’âge moyen des producteurs de chicons, à savoir 55 ans, celui-ci est commun à l’ensemble du secteur agricole… L’exigence de la profession agricole n’est plus à démontrer, la prochaine PAC doit avoir pour ambition de soutenir les véritables agriculteurs, mais également les jeunes… La conjugaison de ces facteurs et la reconnaissance sociétale envers ces professions de la terre sont autant d’atouts qui encourageront les jeunes à s’investir à nouveau !