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La réduction de la population de sangliers

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2019
  • N° : 39 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 25/10/2019
    • de BOTIN Frederick
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Face à l’expansion géographique et démographique de l’espèce sanglier qui fait de nombreux dégâts, mais également suite à la présence de la peste porcine africaine (PPA) dans le sud de la Province de Luxembourg, les appels à réduire la taille des populations sont fréquents et nombreux. À cet effet, l’administration wallonne avait soumis un plan de réduction des populations au prédécesseur de Monsieur le Ministre, mais ce plan a peu convaincu les chasseurs wallons.

    Dès lors, au travers de sa nouvelle Déclaration de politique régionale, le Gouvernement wallon s’est engagé à préserver le patrimoine exceptionnel qu'est la forêt wallonne, notamment en réduisant la population de sangliers là où elle est trop importante, via la mise en place « d’objectifs de tir, en concertation avec les conseils cynégétiques et les acteurs de la ruralité ».

    Une concertation avec les conseils cynégétiques et les acteurs de la ruralité, est-elle en cours ?

    L’utilisation de drones est-elle prévue pour optimaliser le recensement de sangliers ?

    Quels sont les objectifs poursuivis en termes d’évolution de la population de sangliers ?
  • Réponse du 14/11/2019
    • de BORSUS Willy
    J’ai effectivement lancé une réflexion concernant la gestion du sanglier en Wallonie en concertation avec l’administration et les représentants du monde de la chasse.

    L’objectif est bien de mettre en place un outil garantissant, d’une part, là où le sanglier a sa place, des prélèvements suffisants pour pouvoir maîtriser le développement de ses populations, c’est-à-dire les stabiliser, les diminuer, ou les diminuer substantiellement en fonction des situations locales rencontrées et visant, d’autre part, là où le sanglier n’a pas sa place (soit au nord du sillon Sambre-et-Meuse), son éradication à terme.

    Cet outil devrait être fonctionnel pour la saison de chasse 2020-2021. J’ai cependant demandé à l’administration et aux représentants du monde de la chasse de déjà tester cette saison, avec plusieurs conseils cynégétiques, tous les aspects de la démarche à mettre en place, du moins ceux qui pourront encore l’être puisque la saison de chasse est déjà largement entamée. En particulier, il devrait être possible de fixer des objectifs de tir à rencontrer d’ici la fin de la saison de chasse en cours sur un certain nombre de conseils cynégétiques parmi les plus peuplés en sangliers.

    Les lignes de force de l’outil à créer :
    - les objectifs seront exprimés en nombre minimum d’animaux à tirer. Ce nombre doit être déterminé en fonction d’éléments objectifs - le ou les tableaux de chasse des saisons de chasse précédentes et l’estimation du taux d’accroissement de la population - et d’éléments plus subjectifs - l’évaluation du prélèvement ou non de l’accroissement de la population lors de la saison de chasse écoulée, l’appréciation du niveau d’adéquation entre la population de sangliers à gérer et le milieu où elle vit ;
    - les objectifs seront fixés à l’échelon local (conseils cynégétiques) pour tenir compte de situations très contrastées sur le terrain. Des objectifs généraux tels que l’augmentation d’un pourcentage déterminé à l’échelle de la Région n’ont guère de signification en soi ;
    - compte tenu notamment que les objectifs reposent en partie sur des éléments à apprécier, ils doivent être déterminés de commun accord entre l’administration, le président du conseil cynégétique ou son délégué, ainsi que les représentants des agriculteurs et des propriétaires publics et privés au sein du conseil, dont les activités sont directement impactées par les populations de sangliers ;
    - la non-atteinte des objectifs doit être sanctionnable, la nature de la sanction à prévoir restant à déterminer, sachant que je souhaite évidemment qu’elle soit crédible et donc dissuasive.

    En ce qui concerne le recensement des sangliers qu’évoque l’honorable membre, il faut rappeler que les experts sont unanimes pour dire qu’il n’existe pas de méthode fiable de recensement pour évaluer les populations de sangliers.

    L’utilisation de drones peut être intéressante pour détecter localement la présence de sangliers, mais cette technique n’est actuellement pas encore utilisable à une large échelle.

    On est donc contraint de faire des hypothèses quant à l’abondance des sangliers au départ des seuls éléments connus dont on dispose et qui ont été rappelés plus haut. D’année en année, en fonction de l’évolution de ces éléments, il s’agira de préciser ces hypothèses. Si à effort de chasse constant, on observe que l’on en arrive à prélever régulièrement moins de sangliers, on aura alors la preuve que la population aura effectivement diminué.