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La sécurisation de l'aéroport de Charleroi

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2019
  • N° : 14 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 25/10/2019
    • de CLERSY Christophe
    • à CRUCKE Jean-Luc, Ministre du Budget et des Finances, des Aéroports et des Infrastructures sportives
    Lors de la Commission du budget et des infrastructures sportives du 21 octobre dernier, dans le cadre de l’audition du CEO de BSCA, il a été fait allusion à la sécurisation de la plateforme aéroportuaire de Charleroi.

    Dans ce cadre, a été évoquée la volonté de la direction de procéder à l’édification d’un nouveau bâtiment en lieu et place de la tente qui a été érigée en face de l’aérogare.

    Monsieur le Ministre pourrait-il m’apporter quelques précisions quant à la nature de ce projet ?

    J’aimerais connaître également la teneur des collaborations qui ont été menées avec les services de sécurité israéliens sur le sujet et quelles sont les obligations européennes qui doivent être rencontrées au niveau des pré-check ?

    Quels sont les montants des investissements ? Quelle est la participation de la SOWAER ?

    Il est également prévu que Flibco réalise lui-même des investissements au niveau du “mobility center”. Qu’en est-il ? Quels sont les accords passés avec le TEC au niveau de ce nouveau centre ?
  • Réponse du 20/11/2019
    • de CRUCKE Jean-Luc
    Le projet de sécurisation de l’esplanade consiste à créer une zone sécurisée empêchant l’accès de personnes non contrôlées à moins de 40 m du terminal T1 et ce, afin d’éviter une attaque à la bombe telle que celle qui s’est produite à l’aéroport de Bruxelles.
    Une telle attaque aurait pour conséquence de nombreuses victimes étant donné l’exiguïté des infrastructures.

    Le projet de sécurisation du site aéroportuaire est divisé en deux tranches et consiste :
    - pour la première tranche : à l’aménagement d’une zone sécurisée devant le terminal 1, incluant la création d’un nouveau pré-check de 822 m2 (remplacement de la tente pré-check existante), ainsi que la réalisation d’une passerelle d’accès vers le terminal 2, permettant un seul contrôle centralisé.
    Cette partie du projet inclut également la création de deux loges de garde sur la voie d’accès au terminal (pré-check OCAM niveau 4 et pré-check P1/P2) et la réalisation de pieux permettant la création du bâtiment du contrôle frontière ;
    - pour la deuxième tranche : la construction, sur trois niveaux, d’une extension du terminal 1 permettant l’agrandissement des zones de contrôle frontières départs et arrivées ; ainsi que la création d’un étage de bureaux pour la police fédérale.

    Quelques semaines après les attentats de Paris (fin 2015), les responsables de la sûreté des aéroports de Liège et Charleroi ont été invités au Cabinet du Ministre régional des transports afin d’envisager un renforcement des mesures de sûreté des deux aéroports wallons, l’objectif étant de réduire le risque d’attentat comme celui qui venait de se dérouler dans la salle de spectacle parisienne du Bataclan.

    Une première analyse était réalisée lorsque les attentats de l’aéroport de Bruxelles se sont déroulés (mars 2016). Immédiatement, soit en avril 2016, le CEO et le directeur sûreté de l’aéroport de Charleroi ont pris l’initiative de rencontrer les gestionnaires de la sûreté de l’aéroport de Tel-Aviv réputé comme l’aéroport le plus sûr au monde.
    Dès le retour de Tel-Aviv, l’analyse évoquée ci-avant a été affinée et différentes mesures ont été décidées, inspirées de la visite à Tel-Aviv, mais également sur base des recommandations d’une société privée de consultance basée à Tel-Aviv et spécialisée dans la sécurisation de sites particuliers comme les aéroports.
    Cette société a accompagné les gestionnaires de BSCA dans le déploiement des différentes mesures décidées.

    À ce jour, il n’existe pas d’imposition européenne dans le déploiement d’une zone de pré-check avant de rentrer dans un terminal d’un aéroport européen. Néanmoins, en Belgique, le centre de crise national belge (SPF intérieur) demande aux aéroports belges de déployer des mesures de sûreté (via des « rings of security ») du côté ville des aéroports.

    Par conséquent, le concept de pré-check déployé à l’aéroport de Charleroi a été installé par les gestionnaires de l’aéroport en parfaite collaboration avec les services de Police sur base des contacts évoqués à la question précédente. Ce dispositif a été présenté et approuvé au Conseil national de sécurité lors de sa séance du 26 juin 2017 à la chancellerie du Premier Ministre.

    Le budget de ce projet est estimé à +/- 18 423 000 euros (dont +/- 17 532 000 euros financés grâce au budget sécurisation accordé par la Région wallonne et +/- 891 000 euros financés en fonds propres par BSCA).
    La SOWAER n’intervient pas dans le financement de ce projet.

    Pour ce qui concerne le Mobility center, un investissement à hauteur de 3 450 000 euros porte à la fois sur la construction de ce dernier, mais également sur l’aménagement d’une gare routière pourvue d’un auvent.
    Le Mobility center, zone d’attente à disposition de tout navetteur, d’une superficie de 585 m², sera composé d’un hall d’accueil avec ticket desk, d’une zone d’attente avec places assises, distributeurs automatiques et sanitaires, dont un réservé aux PMR.
    La gare routière sera quant à elle composée de plusieurs quais à affichage dynamique et d’un auvent.
    Elle vise à accueillir tant les autocars du sous-concessionnaire que les navettes des parkings de BSCA et les autobus articulés du TEC.
    À cet effet, BSCA a déjà confirmé la prise en charge de la prolongation de l’auvent que les usagers du TEC puissent bénéficier du même niveau de confort que les usagers Flibco.
    La législation relative à l’accès des personnes à mobilité réduite sera intégralement respectée de sorte que des dalles podotactiles seront mises en place en tête de quai ainsi qu’une ligne d’éveil à la vigilance.