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La menace de suppression de la ligne de train Charleroi-Maubeuge

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2019
  • N° : 58 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 25/10/2019
    • de CLERSY Christophe
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie et de la Mobilité
    Trois ans après la disparition du Thalys wallon, la SNCB et la SNCF proposaient une formule pratique offrant aux voyageurs embarquant à Mons, Namur et Charleroi la possibilité de rejoindre la France.

    Depuis le 9 décembre 2018, la Wallonie était à nouveau reliée à Paris. Au départ de Namur ou Charleroi, le changement s’effectue à Maubeuge pour rejoindre la capitale française. Il s’agit d’une ligne de train ne nécessitant aucune réservation préalable et proposant des prix plus attractifs que Thalys.

    Malheureusement, la semaine dernière, la presse a fait état, sur base d’une source interne à la SNCB, que cette ligne risquait d’être supprimée à l’horizon 2020, car il semblerait que le succès de celle-ci ne soit pas au rendez-vous.

    À l’heure où la métropole sambrienne repense son aménagement du territoire avec des projets immobiliers ambitieux tels que le Left Side Business Park à proximité de la gare de Charleroi, il me semble évident que le développement de l’offre de la gare de la ville ne peut aller dans un sens contraire à ce futur attrait pour de nouveaux habitants. Il en va de l’intérêt de Charleroi métropole, mais aussi du climat.

    Dans ce cadre Monsieur le Ministre a-t-il, en lien avec son homologue fédéral, des informations complémentaires à m’apporter concernant la potentielle suppression de cette ligne de train ?

    Quels contacts ont été pris par ses services dans le cadre de cette annonce ? Pourrait-il m’en communiquer les détails ?
  • Réponse du 17/12/2019
    • de HENRY Philippe
    La liaison entre la Wallonie et la capitale française revêt une importance stratégique, car, comme l’honorable membre le souligne, elle inscrit la Wallonie dans le réseau des relations ferroviaires longue distance. En supprimant ce lien, seule Liège pourra se prévaloir de cet atout.

    Sans pour autant retracer l’historique complet de cette liaison, j’aimerais rappeler qu’en février 2015, le Gouvernement fédéral prenait la décision de suspendre le Thalys de la dorsale wallonne. J’insiste sur le mot « suspendre », même si à l’époque, la Wallonie y voyait déjà la chronique d’une mort annoncée. Ce qui se confirma dès 2016, où la ligne budgétaire ad hoc disparaissait du budget fédéral.

    En décembre 2018, pour pallier cette suppression, deux allers-retours entre Namur et Maubeuge via Charleroi, et deux allers-retours entre Mons et Aulnoye ont été mis en place. Tant à Maubeuge, qu’à Aulnoye, ces trains sont en correspondance avec des trains SNCF vers ou en provenance de Paris. Cette offre a le mérite d’exister, mais elle n’est pas une réponse complète à la suppression du Thalys de la dorsale wallonne. Cette solution n’est pas directe, les temps de parcours sont supérieurs à ceux via Bruxelles, l’offre est insuffisante et les heures ne correspondent pas nécessairement aux besoins (départs à 5h19 et à 16h13 depuis Namur) et n’offre pas la même visibilité à la Wallonie.

    Je ne dispose pas de l’étude de potentiel réalisée par la SNCB - cette étude étant confidentielle - et ne sais donc pas si l’offre mise en place correspond effectivement aux besoins de notre population, mais les échos qui me reviennent font effectivement état d’une fréquentation très faible de ces trains.

    Cependant, je constate que, en plus des points énumérés ci-dessous, tous les éléments n’étaient pas réunis pour obtenir un succès commercial, je citerai :
    - les travaux sur la ligne 130 Charleroi - Namur et la ligne 130A qui ont nécessité de supprimer partiellement ou complètement la relation pendant des mois ;
    - la visibilité de cette offre sur les outils de communication et de vente de la SNCB est faible ;
    - la correspondance à réaliser en France peut décourager les usagers. L’objectif à la base était de proposer une relation directe dès 2020.

    La SNCB s’était engagée à évaluer la ligne, deux ans après la mise en service. Je ne peux donc que l’encourager à prendre en compte les éléments que j’ai évoqués pour améliorer l’offre pour l’année à venir et que l’on procède à l’évaluation de la ligne fin 2020.