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L'avenir pour la bande de covoiturage sur l'E411 entre Arlon et Sterpenich

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2019
  • N° : 60 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 31/10/2019
    • de COURARD Philippe
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie et de la Mobilité
    Le Gouvernement wallon a fait du développement des formes de mobilité partagée une de ses priorités. Compte tenu de l’urgence climatique entre autres, nous ne pouvons que nous féliciter de la Déclaration de politique régionale qui énonce que « le Gouvernement développera un plan d’action en vue de multiplier les formes de mobilité partagée (covoiturage, voitures partagées, autopartage, taxis, et cetera). Il s’agira de mener des campagnes de promotion, développer un portail de promotion des pratiques de covoiturage et d’autopartage, renforcer le soutien, notamment auprès des travailleurs et employeurs, et augmenter les places de stationnement réservées et les bandes prioritaires sur autoroute. Il est essentiel de promouvoir les véhicules partagés pouvant représenter une réponse efficace et concrète pour diminuer l’empreinte environnementale des transports. »

    Des projets concrets de développement de mobilité partagée ont déjà été initiés par le prédécesseur de Monsieur le Ministre. C’est le cas, par exemple, d’un projet-pilote innovant, prévu pour une période de deux ans, sur l’E411, où une bande réservée au covoiturage a vu le jour entre Arlon et Sterpenich, le 7 mai 2019. En théorie, l’idée était très ambitieuse et avait tout pour plaire. Outre les avantages écologiques, économiques et conviviaux du covoiturage, la bande dont il est question aurait dû permettre de diminuer le flux du trafic transfrontalier sur ce tronçon de l’autoroute régulièrement embouteillé en heures de pointe.

    Seul hic, la théorie ne se traduit pas toujours dans la pratique. En effet, la réalité est toute autre puisqu’il semblerait que les automobilistes soient peu enclins à utiliser cette bande de covoiturage.

    Quelles réflexions Monsieur le Ministre entend-il exactement développer pour le développement de la mobilité partagée en Wallonie, et plus particulièrement en Luxembourg ?

    Quel bilan peut-il d’ores et déjà dresser de l’utilisation de la bande de covoiturage sur l’E411 entre Arlon et Sterpenich ?

    Cette bande autoroutière a-t-elle permis d’optimiser le trafic, mais également d’inciter au covoiturage ?

    Celle-ci a-t-elle été assez promotionnée auprès des utilisateurs ?

    Six mois après son lancement, les résultats répondent-ils aux attentes du Gouvernement ?

    Pour la bande de covoiturage vers Bruxelles, un rapport d'évaluation est en cours par la SOFICO. Ce rapport sera disponible en avril 2020. Une telle évaluation est-elle en cours pour la partie en Province de Luxembourg ?

    Les résultats des deux pilotes seront-ils croisés ? Surtout que dans les deux cas, cela cale sur une frontière.

    Monsieur le Ministre entretient-il des contacts avec son homologue grand-ducal à propos de la continuité de la bande de covoiturage qui devrait voir le jour de l’autre côté de la frontière, à l’horizon 2021 ?

    Ce projet est-il d’ailleurs toujours d’actualité ?

    Si les résultats du projet-pilote prévu pour deux années côté belge - et qui s’étend donc jusqu’en 2021 – ne s’avéraient pas positifs, compte-t-il sensibiliser son homologue grand-ducal afin d’étudier de nouvelles pistes pour répondre aux défis climatiques et au trafic sur cette portion de l’E411, mais aussi donc du côté grand-ducal ?

    Enfin, dans le cadre du covoiturage, le Grand-Duché a développé une application et une plateforme appelée « CoPilote ».

    La Wallonie est-elle partie prenante ?

    A-t-il eu des contacts à ce propos avec son homologue au Fédéral ?

    Qui assure la coordination ?
  • Réponse du 20/12/2019
    • de HENRY Philippe
    La Déclaration de politique générale place effectivement les transports collectifs privés de personnes, tel le covoiturage, comme prioritaires par rapport aux transports privés individuels. Aujourd’hui en Wallonie, la mobilité des personnes est encore trop centrée sur les déplacements en voiture individuelle. La part modale de la voiture s’élève actuellement à 83 % de kilomètres parcourus.

    Compte tenu de l’importance de cette part modale, une augmentation du taux de remplissage des voitures est une mesure qui présente un effet levier intéressant. Dès lors, la réduction de la part de la voiture de 83 % à 60 % prévue dans FAST s’effectuera prioritairement par des mesures visant à augmenter le nombre de personnes dans les voitures, dont la charge moyenne actuelle est de 1.3 (soit un déplacement sur 4 s’effectue avec 2 passagers). L’ambition est d’amener cette charge à 1.8 (soit 4 déplacements sur 5 s’effectuent avec 2 passagers).

    Ceci s’effectuera notamment par le covoiturage (via des parkings, plateforme et bandes de circulation dédiées) et d’autres modalités de partage de voitures.

    La bande de covoiturage sur la E411 entre Arlon et Sterpenich ainsi que celle instaurée sur la E411 vers Bruxelles sont des expériences pilotes qui ont été lancées au mois de mai 2019.

    J'ai la volonté de soutenir le mieux possible le covoiturage sous différentes formes, et ces projets de bandes de covoiturage sont intéressants à condition qu’il y ait une coordination au niveau des frontières avec la Région flamande et avec le Luxembourg.

    Il est trop tôt pour tirer un bilan puisque les conditions ne sont pas encore réunies pour débuter véritablement l’expérience. Il faut pour cela attendre la mise en place des bandes de covoiturage sur l’ensemble du parcours pour que celles-ci deviennent éventuellement attractives pour les automobilistes.