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Le dispositif d’insertion socioprofessionnelle pour les jeunes issus de l’enseignement spécialisé

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2019
  • N° : 24 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 08/11/2019
    • de WITSEL Thierry
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Dans sa Déclaration de politique régionale, le Gouvernement insiste sur la formation et l'accompagnement des travailleurs en recherche d'emploi.

    Pour ma part, je souhaiterais aborder plus particulièrement le cas des anciens élèves de l’enseignement spécialisé. Ce type d’enseignement permet de rencontrer les besoins spécifiques des élèves en difficultés. Celles-ci peuvent être multiples, qu’il s’agisse de troubles du comportement, mentaux, physiques ou d’apprentissage et chaque réponse à leur donner doit être différente et adaptée à l’élève.
    L’encadrement pédagogique permet une individualisation de l’enseignement. L’élève peut poursuivre son cursus scolaire en fonction de ses besoins et de ses potentialités. Cette différenciation dans l’apprentissage est essentielle et est au centre même de ce type d’enseignement.

    Au terme de leur parcours, certains de ces jeunes trouvent leur place sur le marché du travail, preuve d’une insertion réussie. Cependant, d’autres éprouvent bien souvent des difficultés compréhensibles à s’adapter aux contraintes.

    Des dispositifs particuliers à ce type de publics existent-ils en termes d’insertion socioprofessionnelle ?
  • Réponse du 18/12/2019
    • de MORREALE Christie
    Plusieurs dispositifs d’insertion socioprofessionnelle s’adressent aux jeunes sortis de l’enseignement spécialisé. Il s’agit de dispositifs d’accompagnement, de formation, d’orientation, de jobcoaching, de stage en entreprise, pour citer les prestations les plus courantes.

    Le FOREm accompagne tous les jeunes inscrits comme demandeurs d’emploi, quel que soit leur cursus scolaire, en ce compris l’enseignement spécialisé. Dans ce cadre, le conseiller référent du FOREm peut faire appel à un réseau de partenaires de l’insertion.

    Les centres d’insertion socioprofessionnelle sont des dispositifs pertinents dans l’accompagnement et la formation des jeunes issus de l’enseignement spécialisé. Il y a en 153 sur le territoire wallon et ils proposent environ 400 filières de formation : des métiers du bâtiment à l’agriculture, en passant par le commerce, les métiers administratifs, l’alphabétisation et les programmes de développement personnel.

    Les missions régionales pour l’emploi (MIRE) accompagnent également ces jeunes, avec leur équipe de jobcoaches. Les MIRE disposent également de jobcoaches spécialisés, financés par l’AViQ et/ou le dispositif APE, soit une quinzaine de postes, répartis sur le territoire wallon pour l’accompagnement de personnes en situation de handicap.

    Par ailleurs, l’AViQ assure la gestion et la promotion de dispositifs de formation et d’aides à l’emploi pour le public des demandeurs d’emploi en situation de handicap.

    Afin d’améliorer l’employabilité de ce public sur le marché de l’emploi ordinaire, les 13 centres de formation et d’insertion socioprofessionnelle adaptés (CFISPA), agréés par l’AViQ, proposent un parcours pouvant comprendre, selon la situation du stagiaire, une phase de détermination (visant la réalisation d’un bilan personnel, l’acquisition des compétences professionnelles de base, la découverte d’un ou plusieurs métiers et le soutien dans son orientation vers le dispositif adéquat), une phase de formation qualifiante permettant au stagiaire d’acquérir les techniques du métier et de se préparer, notamment, s’il le souhaite, au dispositif de la validation des compétences, ainsi qu’un suivi post-formatif durant une période de deux ans après la sortie du centre. Le parcours est individualisé et adapté :
    - en termes de régime horaire, de suspension et de reprise de la formation, en fonction de la situation du stagiaire ;
    - de méthodologie pédagogique, selon le type de handicap ;
    - de prise en charge médico-sociale, grâce au réseau construit par chacun des centres. Le parcours comprend en outre des périodes de stage en entreprise.

    Notons également que l’AViQ propose des stages de découverte consistants en périodes d’une semaine en entreprise, renouvelables autant que besoin et qui permettent à la personne de mieux comprendre les exigences d’un métier et de vérifier la pertinence de son choix.

    Le contrat d’adaptation professionnelle (CAP) est un autre dispositif proposé par l’AViQ et qui consiste en une formation par la pratique en entreprise privée ou publique, pouvant s’échelonner sur une durée de 3 ans maximum. L’expérience acquise dans le cadre du CAP est de nature à rendre possible l’engagement du stagiaire sous contrat de travail, au sein de l’entreprise formatrice ou ailleurs.

    L’AViQ octroie également des incitants financiers favorisant l’accès à l’emploi. Ainsi, la prime à l’intégration, destinée à encourager l’embauche d’un travailleur handicapé et qui permet à l’employeur d’obtenir le remboursement de 25 % du salaire brut durant un an au maximum. Une prime est aussi prévue pour une personne handicapée qui souhaite le statut d’indépendant.

    L’AViQ dispose de différentes mesures visant l’accompagnement du travailleur dans l’emploi : ainsi, la prime au tutorat est accordée à l’entreprise qui désigne un tuteur chargé d’accompagner le travailleur handicapé nouvellement engagé, pour un montant mensuel de 750 euros pendant deux mois au maximum. Dans le cadre du programme de « soutien dans l’emploi » permettant à un travailleur handicapé d’avoir recours à un jobcoach sur son lieu de travail, l’AViQ a conclu une convention avec 14 services, dont les MIRE.

    L’AViQ octroie enfin une intervention financière dans le coût de l’ajustement de l’organisation du travail d’un travailleur handicapé, sous la forme d’une prime de compensation. Une intervention maximale de 45 % du coût salarial est accordée à l’employeur tant qu’elle s’avère nécessaire. L’adaptation du matériel peut aussi être prise en charge financièrement par l’AViQ, tant pour un salarié que pour un travailleur indépendant.

    Enfin, les entreprises de travail adapté (ETA) ciblent le public de travailleurs ne pouvant travailler dans des conditions habituelles. Elles proposent un encadrement spécifique aux travailleurs porteurs d’un handicap, afin de leur permettre d’exercer une activité professionnelle à leur mesure.

    Lorsqu’il s’avère impossible pour une personne d’intégrer le marché de l’emploi, il lui est, le cas échéant, possible d’effectuer des activités dites citoyennes. L’AViQ finance 25 services d’activités citoyennes. Elle coordonne également la gestion de trois autres projets d’activités citoyennes subventionnés par le Fonds social européen. Ces services s’adressent aux personnes pour lesquelles un accès à l’emploi est très limité, voire impossible dans la plupart des situations.

    Ces activités peuvent se réaliser dans divers secteurs d’activités par exemple : le tri d’objets à recycler, la vente de vêtements de seconde main, la cuisine de collectivité de type « restaurant social », l’entretien d’espaces verts publics, l’aide dans une bibliothèque ou dans un hôpital public …