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Les parkings pour vélos et la fourniture d'électricité urbaine

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2019
  • N° : 70 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 12/11/2019
    • de KAPOMPOLE Joëlle
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie et de la Mobilité
    Les Pays-Bas incarnent un lieu d’excellence en matière de mobilité douce. À Amsterdam, notamment, les Hollandais ont créé un nouveau type de parking pour vélos, permettant de relier les vélos à une borne qui récupère l’électricité emmagasinée par la balade faite, pour la redistribuer vers le réseau électrique du voisinage. Ce mécanisme permet donc de valoriser l’énergie totalement verte ainsi produite par l’usage du vélo à un usage public : éclairage de rue notamment.

    Partant ce constat assez innovant, je demande à Monsieur le Ministre s’il estime faisable, sans augmenter les coûts des usagers cyclistes, d’instaurer un tel système dans les villes wallonnes où la mobilité douce est mise en exergue.

    Quelles mesures concrètes pourrait-il mettre en place en Wallonie pour promouvoir un tel mécanisme ?
  • Réponse du 06/12/2019
    • de HENRY Philippe
    L'honorable membre écrit que « les Hollandais ont créé un nouveau type de parking pour vélos, permettant de relier les vélos à une borne qui récupère l’électricité emmagasinée par la balade faite, pour la redistribuer vers le réseau du voisinage. Ce mécanisme permet donc de valoriser l’énergie totalement verte ainsi produite par l’usage du vélo à un usage public : éclairage de rue notamment. »

    Il semble, selon les informations que nous avons pu collecter, qu’on n’en est encore qu’au stade développement, puisque le premier parking à vélo S-Park a été installé pour des tests (24 décembre 2018 https://nexxdrive.fr/s-park-le-parking-a-velos-qui-fournit-de-electricite-aux-villes/).

    Selon cet article en ligne, 2 millions de kilomètres seraient parcourus journellement à vélo à Amsterdam, qui génèreraient quelque 19 millions de kWh/jour. À l’analyse, il apparaît que le journaliste qui rapporte l’information s’est trompé dans ses estimations. En effet, son calcul laisse entendre que le système générerait 9,5 kWh par kilomètre parcouru (19 millions kWh / 2 millions de km). En refaisant les calculs, on se rend compte que chaque cycliste sera en mesure de produire une quantité d’énergie de l’ordre de 10 Wh par kilomètre parcouru soit 1 000 fois moins d’énergie que ce que le journaliste renseigne dans son article. Dans ces conditions, il est illusoire de faire appel aux cyclistes pour qu’ils produisent une quantité significative d’énergie électrique.

    Un tel système n’apporte pas de solution crédible en matière de production d’énergie renouvelable. Par ailleurs, il faudrait consommer beaucoup de ressources minérales pour créer les bornes de décharge sur le réseau.

    Enfin, il faut rappeler qu’Amsterdam est plate, tandis que la Wallonie est vallonnée. Chez nous, nous essayons par divers moyens de promouvoir la circulation douce, dont la circulation à vélo. Et nous voyons de plus en plus de vélos à assistance électrique, certains cyclistes ayant besoin d’énergie supplémentaire pour pouvoir circuler à vélo. Il ne faut donc pas promouvoir en Wallonie le mécanisme en essai à Amsterdam ; il vaudrait mieux promouvoir l’inverse, soit l’installation de bornes pour pouvoir recharger les vélos à assistance électrique aisément, un peu partout, afin de développer la mobilité douce.