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Les voies centrales banalisées et le renforcement de la sécurité routière des usagers faibles

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2019
  • N° : 41 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 14/11/2019
    • de LENZINI Mauro
    • à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
    Ce samedi 26 octobre, un article de presse titrait « voie centrale banalisée, cela permettrait à la fois de réduire la vitesse et sécuriser des cyclistes ». Et de s’en référer à une étude de la Région wallonne décrivant le dispositif « qui est composé d’une voie centrale destinée au trafic motorisé, encadrée par deux bandes latérales dédiées aux modes doux, la largeur de la bande centrale ne permettant pas le croisement de deux véhicules. Ceux-ci sont autorisés à emprunter les bandes latérales lors des croisements, sans pour autant mettre en danger les piétons et les cyclistes qui s’y trouvent. »

    Une phase test aurait été tentée à Tinlot et Walhain, et la Flandre semble posséder quelques dispositifs de ce type. L’auteure de l’article d’écrire : « D’ailleurs ce dispositif est tellement rare en Belgique qu’il n’est pas inscrit au Code de la route ». Le plus surprenant, à mes yeux, est de lire la déclaration (d’après l’auteure de l’article) du porte-parole de l’Institut Vias : « Mais ce n’est pas parce qu’il n’est pas inscrit au Code de la route qu’il ne peut pas être aménagé, mais évidemment, on ne pourra pas lui appliquer le Code de la route ».

    Madame la Ministre a-t-elle connaissance de ce type d’aménagement plus répandu aux Pays-Bas ? Est-elle favorable à son développement en Wallonie, et si oui, une subsidiation de ce type de projet sur des voiries communales pourrait-elle être envisagée ? Peut-elle m’éclairer sur ce qui a déjà été fait, en Wallonie, en la matière ? Je voudrais également avoir son opinion sur les responsabilités des uns et des autres en cas d’accident sur un aménagement qui serait autorisé (par qui ?) pour de la circulation routière, mais qui échapperait au Code de la route.
  • Réponse du 18/11/2019 | Annexe [PDF]
    • de DE BUE Valérie
    Le principe de la chaussée à voie centrale banalisée est de rétrécir la chaussée à 3,5 m par du marquage et de considérer l'espace extérieur à la chaussée comme un accotement revêtu utilisable par les cyclistes et les voitures pour se croiser.

    La chaussée à voie centrale banalisée vise avant tout à la redistribution de l’espace de la voirie au bénéfice des cyclistes par le marquage au sol (voir annexe).

    Les véhicules motorisés circulent donc sur une voie centrale bidirectionnelle et les cyclistes sur les accotements revêtus. La largeur de la voie ouverte aux véhicules motorisés étant insuffisante pour permettre le croisement, ces derniers empruntent ponctuellement l'accotement lorsqu’ils se croisent.
    Cependant, les conditions de confort proposées par la voie centrale banalisée sont a priori inférieures à celles offertes par les aménagements cyclables tels que les pistes cyclables. En effet, les véhicules sont par défaut autorisés à circuler, s’arrêter et stationner sur l'accotement revêtu, ce qui n’est pas le cas avec les pistes cyclables.

    Cet agencement de la voirie n'est pas nouveau en Wallonie puisque cinq projets ont été réalisés en 2011 à Walhain et à Tinlot.
    Ces projets ont fait l'objet d'une évaluation qui confirme les constats des tests et projets pilotes effectués dans les pays voisins, c'est-à-dire les éléments suivants :
    - l'aménagement n'a pas d'effet significatif sur les vitesses pratiquées ;
    - les cyclistes ont le sentiment d'une amélioration de leur sécurité.

    Une fiche reprenant l'évaluation, les conditions d'implantation et les recommandations de réalisation est publiée et disponible sur le site internet du RAVeL.

    On « n'échappe » donc pas au Code de la route, même si le comportement demandé à chacun des usagers à hauteur de ce dispositif gagnerait en clarté s’il était explicitement repris au Code de la route. C'est une possibilité d'aménagement routier parmi d'autres avec ses avantages, ses inconvénients, ses conditions d'implantation et modalités de réalisation.

    Les conseillers régionaux en signalisation et sécurité routière sont à disposition des communes pour les conseiller et les orienter en vue d'améliorer la mobilité et la sécurité routière sur l'ensemble du réseau de voies publiques. Le cas échant, les communes sont donc invitées à les consulter.

    Toutefois, si la Région fournit des conseils, c'est bien au gestionnaire de voirie à décider et prendre en charge la réalisation.