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Le développement de la filière hydrogène comme alternative aux moteurs thermiques

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2019
  • N° : 84 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 22/11/2019
    • de COLLIGNON Christophe
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie et de la Mobilité
    En mai 2019, le Gouvernement wallon a approuvé le lancement d’un appel à candidats pour la mise en place de deux stations de production et de distribution d’hydrogène à partir d’électricité produite en Wallonie visant à alimenter des flottes captives de bus.

    Cet appel à candidats porte, d’une part, sur l’installation et l’exploitation d’une station de production et de distribution d’hydrogène à partir d’électricité produite en Wallonie visant à alimenter une flotte captive de bus dans l’arrondissement de Charleroi, ainsi que, d’autre part, sur l’installation et l’exploitation d’une station de production et de distribution d’hydrogène à partir d’électricité sur le site de l’aéroport de Liège visant à alimenter une ou plusieurs flottes captives dont des bus.

    Parallèlement, les autorités wallonnes viennent de retenir le Plan « HaYrport », initié en 2018 par le consortium Liege Airport/John Cockerill, comme potentiel projet pilote devant participer au programme européen de soutien aux alternatives au diesel.

    L’objectif est d’équiper l’aéroport liégeois d’installations de production, de distribution et d’utilisation d’hydrogène vert. Le projet inclut également la valorisation de l’hydrogène produit pour l’alimentation de la flotte de véhicules de l’aéroport, ainsi que des entreprises et institutions locales intéressées, qui utilisent une flotte captive ou un système de navettes.

    Dans ce cadre, les CEO de Liege Airport et de John Cockerill ont présenté, le 30 octobre 2019, le véhicule à hydrogène Nexo de Hyundai, un SUV électrique de nouvelle génération, qui combine des technologies de pointe et un design futuriste.

    Outre ses vertus environnementales, la technologie H2 pourrait assurément constituer une opportunité de réindustrialisation ou, à tout le moins, participer au redéploiement de notre région.

    Dans la mesure où l’on considère la filière H2 comme étant porteuse d’avenir, Monsieur le Ministre compte-t-il créer un dispositif visant à inciter les collectivités à mettre en place des réseaux de distribution d’hydrogène en Wallonie ?

    Dans le contexte du déploiement de la filière H2, peut-il préciser les mesures concrètes et chiffrées que l’exécutif envisage de mettre en place au regard de sa Déclaration de politique régionale, laquelle précise notamment que « le Gouvernement continuera à développer des transports en commun plus respectueux de l’environnement, à favoriser une flotte de véhicules propres et à optimaliser la performance environnementale par passager transporté » ?
  • Réponse du 07/05/2020
    • de HENRY Philippe
    Comme je l’ai signalé lors d’une précédente intervention, le projet auquel l’honorable membre fait référence est toujours en cours de réflexion à l’aéroport de Liège. Pour rappel, ce projet fait partie de deux projets-pilotes introduits suite à l’appel lancé par mon prédécesseur en mai dernier.

    À ce stade, et au regard des éléments en ma disposition dans le cadre des projets qui ont été soumis, il me semble intéressant de pouvoir se pencher plus avant sur les perspectives liées au développement de ces technologies.

    Il convient de rappeler que les technologies liées à l’hydrogène renouvelable sont encore à l’état de développement. J’insiste sur le fait qu’il est capital d’envisager l’hydrogène issu de l’électrolyse de l’eau comme élément structurant du paysage énergétique futur disposant d’une part croissante de renouvelable.

    La transition vers l’économie de l’hydrogène nécessitera immanquablement la mise en œuvre de projets de développement de grande échelle afin de donner à cette filière une viabilité économique certaine par rapport aux technologies conventionnelles de production de l’hydrogène (essentiellement le vaporéformage de méthane qui est un processus très émetteur de gaz à effet de serre).

    Comme il le rappelle, le Gouvernement, au travers de la Déclaration de politique régionale, insiste sur la nécessité de développer cette filière d’avenir. J’ai confirmé récemment des budgets au sein du Fonds Kyoto pour le soutien d’initiatives de type « Power-to-X ». D’autres opportunités de soutien existent par ailleurs dans les services de mon collègue ayant la recherche dans ses attributions. À terme, il sera probablement intéressant d’opérationnaliser la feuille de route que le Cluster TWEED avait établie fin 2018, mais il est encore prématuré de déterminer une trajectoire chiffrée en la matière.

    En ce qui concerne les transports en commun, il est évident que l’hydrogène doit être perçu comme une opportunité permettant leur décarbonation à long terme. Les deux projets déposés suite à l’appel de mai allant d’ailleurs clairement en ce sens. Il est cependant nécessaire de rappeler qu’outre le surcoût des véhicules qu’il faudra assumer (il est question d’environ 200 000 euros par rapport à des technologies hybrides par véhicule), il faut également tenir en compte le surcoût du carburant par rapport au diesel.

    Je rappelle que dans le cadre de l’élaboration du budget 2020, j’ai clairement souhaité donner un signal allant dans cette transition en dégageant un budget supplémentaire de 4,5 millions d’euros pour l’acquisition de bus à faibles émissions ou émissions nulles.

    En ce qui concerne le développement de réseaux locaux à l’hydrogène, la question est actuellement prématurée. Même s’il est essentiel de pouvoir mener une réflexion sereine sur cette possibilité, il sera nécessaire de la mettre en perspective de la future réglementation issue de la négociation sur le paquet « Gaz » que la Commission européenne finalise et qui devrait aborder, entre autres, la problématique du transport de gaz renouvelables.