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La fin envisagée du diesel et de l'essence

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2019
  • N° : 86 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 22/11/2019
    • de COLLIGNON Christophe
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie et de la Mobilité
    Le Gouvernement bruxellois vient d’adopter la version définitive de sa contribution au Plan national intégré Energie-Climat belge (PNEC) 2021-2030.

    « En matière automobile, le volet bruxellois du PNEC confirme l’intention d’interdire tous les véhicules au diesel pour 2030 et l’ensemble des véhicules à essence et au LPG pour 2035. Des interdictions allant évidemment de pair avec le développement d’un réseau de bornes de recharge pour les véhicules électriques », pouvait-on lire à ce propos sur le site de la RTBF le 24 octobre 2019.

    La Wallonie a d’ores et déjà pris des mesures en vue de limiter la circulation des véhicules les plus polluants. C’est ainsi que, dès le 1er janvier 2020, les communes pourront instaurer sur leur territoire des zones de basses émissions de CO2 et de NOx. Ensuite, dès le 1er janvier 2023, des restrictions seront d’application sur l’ensemble du territoire wallon.

    En vue de répondre à leurs objectifs climatiques tout en proposant des incitants à agir en ce sens, nos voisins français ont notamment adopté une « prime à la conversion » qui, lors de l’achat d’un véhicule peu polluant et de l’envoi à la casse de son ancien véhicule, permet au citoyen de bénéficier d’un subside de quelque 1 100 euros. Cette aide est indépendante du bonus écologique octroyé à l’achat ou à la location d’une voiture électrique, d’une moto électrique ou d’un vélo à assistance électrique.

    Quelles mesures le Gouvernement wallon envisage-t-il de prendre dans le cadre de sa contribution au PNEC 2021-2030 ?

    Le Gouvernement wallon projette-t-il d’emboîter le pas au Gouvernement bruxellois quant à l’interdiction du diesel, de l’essence et du LPG à moyenne échéance ? Dans l’affirmative, des concertations ont-elles eu lieu avec d’autres entités décisionnelles et spécialisées ? Si oui, avec qui et quels en sont les enseignements qu’en tire le Gouvernement wallon ?

    Dans l’hypothèse de l’installation massive de bornes électriques en vue d’approcher l’objectif précité, comment le Gouvernement wallon prendrait-il en compte la surproduction électrique ?

    À l’instar de ce qui se pratique en France, le Gouvernement wallon proposera-t-il un dispositif d’accompagnement permettant au citoyen wallon de bénéficier d’une aide lorsqu’il se débarrasse d’un véhicule polluant ?

    Afin de permettre aux moins nantis d’aussi participer aux efforts de la Wallonie en matière climatique, quelles mesures concrètes, incitantes et financières le Gouvernement wallon compte-t-il mettre en œuvre ?
  • Réponse du 07/05/2020
    • de HENRY Philippe
    Je ne répondrai qu’à la partie relative aux bornes de chargement et à leur approvisionnement. Pour le surplus, je prie l’honorable membre de s’adresser à mes collègues de l’Environnement et des Finances chacun pour ses compétences en la matière.

    La problématique du déploiement de bornes est évidemment un élément structurant dans le développement de la mobilité électrique. Il faut en effet pouvoir répondre de manière efficace, mais raisonnable, aux 15 % de véhicules ne disposant pas de stationnement où installer une infrastructure de chargement et aux 15 % de déplacements de longues distances qui nécessiteront un chargement. J’insiste sur le fait que l’essentiel des chargements pourra être fait soit au domicile soit sur le lieu de travail.

    Avec l’accroissement de véhicules électriques, la question de l’approvisionnement sera clairement capitale. En l’état et même à un horizon de quelques années, le réseau actuel pourra accueillir en très grande majorité cet accroissement du parc. Mais dans le futur, il sera nécessaire d’équilibrer la demande afin d’éviter toute rupture dans l’approvisionnement électrique de nos concitoyens.

    Actuellement, un projet de recherche vise à répondre à la problématique à court terme et sur le réseau basse tension qui est le plus fragile en cas de développement de « poches » de véhicules électriques (à l’instar de ce qui a pu se produire avec le photovoltaïque en son temps). À plus longue échéance, le problème devrait être atténué de manière significative par le « smart charging » qui commence à émerger et qui permet une gestion totalement intégrée de la charge afin de lisser la demande de celle-ci sur le réseau.