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Les poires liégeoises

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2019
  • N° : 73 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 22/11/2019
    • de LENZINI Mauro
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    La Basse-Meuse liégeoise est grande productrice de pommes et de poires, à tel point qu’il y a une quinzaine d’années, le collège de la Commune d’Oupeye au cœur de la Basse-Meuse décida de s’autoproclamer « Capitale wallonne de la fruiticulture ».

    Parmi ces différents fruits, la poire-conférence semble atteindre une renommée internationale remarquable qui ouvrirait un espace d’exportation vers l’extrême orient, qui pourrait être une piste de commercialisation intéressante pour nos producteurs wallons, et ce, d'autant plus après la déconvenue récente de nos exportations de poires vers la Russie.

    Les exportations de poires vers la Russie sont-elles revenues au niveau d’avant la crise ?

    En termes de poires et de pommes, la Wallonie est exportatrice, mais aussi importatrice. Monsieur le Ministre a-t-il des données chiffrées sur le bilan in-out ?

    Connaît-on le ratio production/consommation pour la Wallonie pour chacune des espèces de pommes et de poires produites dans notre région (ou plus simplement de pommes et de poires) ?
  • Réponse du 13/12/2019
    • de BORSUS Willy
    Depuis l’annonce de l’embargo russe en 2014, le Gouvernement a soutenu le secteur via plusieurs initiatives, comme notamment, le développement de circuits courts, le lancement de campagnes de promotion ciblées, le renforcement des marchés existants et la recherche de nouveaux partenaires commerciaux même hors Europe. La poire a d’ailleurs été mise à l’honneur en Chine, à l’occasion de la mission économique et princière, à laquelle j’ai participé.

    L’embargo russe de 2014 a été prolongé en juin 2019 et durera vraisemblablement au moins jusqu’au 31 décembre 2020. Chaque partie restant sur ses positions concernant le désaccord sur la situation en Crimée, les sanctions européennes et l’embargo russe sont systématiquement prolongés d’année en année.
    Dès lors, à ce jour, les exportations de poires belges vers la Russie restent sous le joug de l’embargo russe. Ainsi, en 2018, uniquement 127 tonnes de poires ont été exportées vers la Russie, alors qu’en 2013, avant l’embargo, la Belgique y exportait 90 611 tonnes. Malgré l’embargo, on estime que des transferts via la Lituanie et le Belarus ont permis d’écouler environ 70 000 tonnes de poires belges et néerlandaises vers la Russie.

    Cette situation oblige la Belgique à rechercher de nouveaux débouchés pour ses poires. Depuis l’embargo, le Royaume-Uni aurait pu être un débouché intéressant, mais le Brexit a sérieusement compliqué la situation. La fermeture potentielle de ce marché serait un coup dur pour les producteurs. De nouveaux débouchés sont envisagés vers les pays asiatiques (Chine, Vietnam et Inde), mais les exportations de poires européennes vers ces pays n’en sont qu’à leurs balbutiements. En 2009, l’exportation de poires belges vers la Chine était nulle, aujourd’hui elle est de 3 324 tonnes. À titre de comparaison, la Belgique exporte 19 915 tonnes de poires vers la France (en 2018). Au niveau wallon, notre principal marché d’exportation pour la poire est la France, avec près de 90 % du total.
    Par ailleurs, concernant les flux d’importations et d’exportations des poires et pommes wallonnes ainsi que du ratio production/consommation, dans la mesure où, en Wallonie, la commercialisation de ces fruits s’effectue essentiellement via les criées flamandes, il est difficile de caractériser ces flux à un niveau régional.

    Dès lors, en ce qui concerne la production de poires, en 2019, la Belgique a produit 331 000 tonnes de poires (14 % de la production européenne), essentiellement de la variété Conférence (90 %). Septante pour cent de cette production a été exportée, principalement sous la forme de fruits frais. Au niveau importation, cela reste anecdotique, surtout des échanges avec les Pays-Bas.

    Concernant la production de pommes, en 2019, la Belgique a produit 229 000 tonnes de pommes (14 % de la production européenne) principalement de la variété Jonagold (63 %). Près de 33 % de cette production a ensuite été exportée principalement vers l’Allemagne et la France. La Belgique importe 30 à 40 % de pommes dont les variétés Pink Lady et Gala.

    La production wallonne de pommes et de poires est en grande partie exportée, mais une partie de ces fruits sont importés des pays européens. Ainsi, en 2018, la Région wallonne a exporté pour 4,9 millions d’euros de pommes. L’importation de pommes s’élève à 5,9 millions d’euros, ce qui résulte en une balance commerciale déficitaire de 1 million d’euros pour ce produit. Par contre, pour ce qui est du commerce des poires durant la même année (2018), les exportations de la Région wallonne s’élevaient à 7,3 millions d’euros et les importations étaient de 1,4 million d’euros. Ce qui se traduit en une balance commerciale excédentaire de 5,9 millions d’euros pour ce produit.
    Aussi, en matière de consommation, la pomme a perdu pour la première fois, en 2018, son statut de n°1 du marché des fruits les plus consommés en Belgique. En 2008, le volume d’achat moyen de pommes Jonagold par consommateur belge et par an était de 5,4 kg ; il est tombé à 2,3 kg en 2018. A contrario, la Pink Lady, après deux moins bonnes années (2016 et 2017), a repris sa progression. Il s’agit de la deuxième variété de pomme la plus vendue en Belgique, avec une consommation moyenne de 0,9 kg par habitant en 2018. Sur cette même période, la variété Braeburn enregistre également une forte progression de sa consommation qui passe de 0,2 à 0,4 kg par habitant.

    La consommation domestique de poires par les ménages belges enregistre également une forte régression. Elle est en effet passée de 3,5 kg par personne en 2008 à 2,4 kg par personne en 2018, soit une baisse de plus de 30 % en 10 ans, la Conférence restant de loin la variété la plus consommée.