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La vaccination préventive contre la grippe chez les aînés

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2019
  • N° : 43 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 22/11/2019
    • de DURENNE Véronique
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Chaque hiver, 10 % de la population est touchée par le virus de la grippe. Même si les symptômes peuvent paraître banals, la grippe n’est pas anodine. Cette maladie virale peut entraîner des complications cardiaques et pulmonaires conduisant les malades les plus faibles jusqu’à la mort. En Belgique, entre 1 000 et 2 000 personnes meurent chaque année des suites de cette maladie.

    Les personnes âgées de plus de 65 ans constituent pour une bonne part cette population à risque. Les professionnels de la santé concèdent que le vaccin n’est pas efficace à 100 %, mais une vaccination annuelle régulière aide à l’optimaliser. Celle-ci reste, selon eux, le meilleur moyen de prévenir des complications liées au virus de la grippe, et donc de faire baisser les chiffres de la mortalité liée à celle-ci.

    Madame la Ministre a-t-elle connaissance du taux de vaccination chez les personnes âgées de plus de 65 ans en Région wallonne ?

    Quelles sont les mesures mises en place afin d’encourager la vaccination chez les seniors ?

    Les institutions d'hébergement pour personnes âgées, les médecins de famille et les institutions de santé sont-ils spécifiquement sensibilisés ?
  • Réponse du 17/12/2019
    • de MORREALE Christie
    Chaque hiver, 10 % de la population est touchée par le virus de la grippe. Même si les symptômes peuvent paraître banals, la grippe n’est pas anodine. Cette maladie virale peut entraîner des complications cardiaques et pulmonaires conduisant les malades les plus faibles jusqu’à la mort. En Belgique, entre 1 000 et 2 000 personnes meurent chaque année des suites de cette maladie.

    Les personnes âgées de plus de 65 ans constituent pour une bonne part cette population à risque. Les professionnels de la santé concèdent que le vaccin n’est pas efficace à 100 %, mais une vaccination annuelle régulière aide à l’optimaliser. Celle-ci reste, selon eux, le meilleur moyen de prévenir des complications liées au virus de la grippe, et donc de faire baisser les chiffres de la mortalité liée à celle-ci.

    Le KCE utilise le taux de vaccination contre la grippe des plus de 65 ans depuis plusieurs années pour l’évaluation de la performance du système de santé belge. Le dernier rapport (https://kce.fgov.be/fr/performance-du-syst%C3%A8me-de-sant%C3%A9-belge-%E2%80%93-rapport-2019) datant d’avril 2019 révèle que la vaccination des personnes âgées contre la grippe a connu un recul constant au cours des 8 dernières années avec une couverture de 49,8 % pour la Wallonie. Les données utilisées sont celles de l’agence intermutualiste. Ce déclin plus prononcé en Wallonie et à Bruxelles s’observe également en Europe.

    La vaccination contre la grippe saisonnière ne fait pas l’objet d’un programme de vaccination organisé et aucun enregistrement systématique de cette vaccination n’est réalisé au sein de l’AViQ.

    De plus, l’enquête de santé par interview de 2018 réalisée par Sciensano, l’institut de santé publique et financée en partie par la Wallonie sont disponibles depuis septembre 2019 (https://his.wiv-isp.be/fr/Documents%20partages/VA_FR_2018.pdf) : en Belgique, 31,8 % de la population totale a déjà été vaccinée au moins une fois contre la grippe.

    En se limitant à la population à risque, la « couverture » varie également en fonction de la région de résidence : elle est plus élevée en Région flamande (65,7 %) qu’en Région bruxelloise (49,1 %) et en Région wallonne (43,9 %). Cette différence est significative après correction pour l’âge et le sexe, la population à risque étant les personnes de 65 ans et plus, ou les personnes de 15 ans et plus avec une maladie chronique spécifique (asthme, bronchite chronique, pathologie cardiovasculaire, hypertension, troubles rénaux ou diabète). Si l’on se limite aux 12 derniers mois précédant l’interview, le pourcentage de la population à risque interrogée qui a été vaccinée contre la grippe varie en fonction de la région de résidence : il est plus élevé en Région flamande (51,8 %), et plus bas en Région 18 bruxelloise (38,5 %) et en Région wallonne (37,4 %). En Wallonie, on observe d’abord une augmentation linéaire et significative de ces chiffres entre 1997 (32,0 %) et 2004 (44,7 %), et ensuite une baisse significative pour atteindre 37,4 % en 2018.

    Le tableau de bord de la Fédération des Maisons médicales, quant à lui, fournit des données datant de 2017 pour 35 maisons médicales concernant l’encodage des vaccinations contre la grippe chez les personnes âgées de 64 ans et plus : le taux de couverture encodée pour la vaccination contre la grippe des 65 ans et plus est de 53 % sur la période de vaccination du 1er septembre au 31 décembre 2017. Une baisse de 16 % de ce taux est constatée depuis huit ans, qui peut être consécutive à la campagne H1N1 en 2009 qui a semé la confusion et le doute au sein de la population et des soignants quant à la pertinence de la vaccination contre la grippe saisonnière.

    Différentes mesures ont été mises en place au niveau de l’AViQ :
    - le rappel des recommandations du conseil supérieur de la santé auprès des médecins grâce au flash mensuel d’information : ces recommandations font l’objet d’une réévaluation annuelle concernant les groupes à risque ;
    - la réalisation de deux affiches destinées aux professionnels et au grand public, rappelant l’intérêt de la vaccination ;
    - la réalisation d’un flyer à destination du grand public. Ces outils ont été envoyés aux médecins généralistes ainsi qu’aux maisons de repos et aux institutions de soins aigus ;
    - enfin, une fiche concernant la vaccination contre la grippe a été réalisée à l’attention des vaccinateurs afin de rappeler l’intérêt de la vaccination à titre personnel.
    Les institutions d'hébergement pour personnes âgées, les médecins de famille et les institutions de santé sont donc spécifiquement sensibilisés. Il est clair que des efforts doivent encore être consentis, notamment à l’égard d’autres types d’établissements, comme ceux qui hébergent des personnes en situation de handicap, ou par d’autres moyens, en collaborant davantage, par exemple, avec les pharmaciens, ce à quoi l’AViQ s’attachera dans la poursuite de ses activités, dans la mesure de ses moyens.