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L'arrivée de "Thunder Power" à Charleroi

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2019
  • N° : 78 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 25/11/2019
    • de LUPERTO Jean-Charles
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Faisant suite à la fermeture de Caterpillar, Charleroi pensait retrouver force et vigueur dans le projet "Thunder Power", la voiture électrique chinoise qui devait connaître son arrivée sur le marché européen courant 2021.

    Or, il apparaît à la suite d’un article paru dans le journal L’Écho que ce lancement serait retardé d’un an et devrait voir le jour en 2022. Toutefois, le même jour, le groupe Sudpresse annonçait l’arrivée pour 2021. Cette discordance de date ne manque pas d’étonner.

    Monsieur le Ministre revient d’une mission en Chine et si ce projet a été abordé, toutefois, des questions demeurent.

    En effet, à la lecture de l’article, nous apprenons que le groupe chinois aurait exigé le paiement d’une participation à hauteur de 50 millions d’euros, ce montant devant être effectué sur un compte dans les Îles vierges qui sont reconnues par l’OCDE comme des Paradis fiscaux.
    A-t-il eu connaissance de ce point et qu’en a-t-il été réellement du paiement ?

    Qu’en est-il du lancement réel de la voiture électrique ?

    Celui-ci se fera-t-il en 2021, comme cela était prévu initialement ?

    Par ailleurs avons-nous des garanties réelles quant à la réalisation de ce projet à Charleroi ?

    Enfin, la fermeture de Caterpillar avait donné lieu à la mise en place d’un programme de redéploiement économique, dénommé CatCh. Qu’en est-il aujourd’hui de ce plan ?

    Se limite-t-il à l’arrivée de Thunder Power ou est-ce que d’autres pistes et activités sont à ce jour en cours de réalisation ?
  • Réponse du 13/12/2019
    • de BORSUS Willy
    En 2018, le projet d’investissement par la SOGEPA d’un montant de 150 M d’euros a été validé par le Gouvernement wallon et le Conseil d’administration de la SOGEPA.

    L’objectif est de créer « Thunder Power Belgium » dans les semaines qui viennent. Cela pourrait être encore fin 2019 ou alors durant le premier trimestre 2020.

    À partir de là, la première phase sera de lancer le projet en travaillant aux demandes de permis et en mettant en œuvre les travaux de rénovation, le « layout » de l’usine, et cetera. Pour la seconde phase (et en partie en parallèle), il faudra commander les équipements et construire la ligne d’assemblage. Les premières voitures, si la filiale belge est créée fin d’année, seraient produites en Belgique fin 2021, début 2022.

    Ce projet prend logiquement du temps entre son lancement et la mise sur le marché de la première voiture, vu sa taille et le secteur concerné pour lequel de longs processus d’homologation sont nécessaires. Le timing peut donc évoluer constamment, sans que nous n’y voyions là nécessairement un signe d’inquiétude (son démarrage dépend notamment de l’évolution du projet en Chine, qui doit être à un stade assez avancé que pour pouvoir se lancer en Belgique). Le projet reste évidemment risqué, mais nous y travaillons au quotidien avec les équipes de Thunder Power.

    La localisation du projet européen est claire : c’est le site de Caterpillar qui a été choisi et c’est sur ce dernier que Thunder Power investira pour lancer la marque en Europe, si le projet se concrétise.

    Au niveau du financement, un équilibre doit être trouvé entre deux éléments qui s’opposent en théorie, à savoir l’intérêt de démarrer le projet le plus tôt possible en Europe (face à la concurrence qui investit également) et le risque de lancer un projet avant même que le véhicule Chloe ait été assemblé et vendu en Chine.

    Ainsi, une première tranche réduite devrait être libérée par la SOGEPA et Thunder Power, à hauteur de maximum 2 millions d’euros chacun, lors de la constitution de la filiale belge.

    Une analyse juridique et fiscale approfondie avait été faite à l’époque avant de valider cet investissement. Le manque de transparence qui caractérise ces holdings a donné lieu à l’engagement de Thunder Power de nous communiquer un reporting périodique aussi complet qu’il devrait l’être si le groupe était coté sur une grande place boursière. Par ailleurs, nous avions obtenu un mandat au sein du Conseil d’administration de la holding.

    Enfin, dans le cadre de la préparation de la création de la filiale en Belgique, un compte bancaire sera créé en Belgique tant pour la holding que pour la filiale belge. Les fonds de la SOGEPA ne quitteront donc pas la Belgique et ne seront injectés que dès le moment où les fonds de Thunder Power seront sur le compte belge de la société belge nouvellement créée. Fiscalement, cela n’aura aucun impact négatif pour la Belgique, les revenus de la filiale belge seront taxés en Belgique.

    Concernant le programme Catch, il est encore précoce de tirer des conclusions à ce stade. J’envisage cependant une analyse globale au début de l'année prochaine, comme je l’ai indiqué récemment en Commission.
    J’invite l’honorable membre à prendre connaissance de leur second rapport de mise en œuvre publié en mai 2019 et téléchargeable sur leur site internet (http://www.catch-charleroi.be/).