"La Ferme Coworking" à Chimay
- Session : 2019-2020
- Année : 2019
- N° : 81 (2019-2020) 1
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Question écrite du 26/11/2019
- de MATHIEUX Françoise
- à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
Cet espace de coworking est définitivement un plus pour notre Région.
Le public cible ? Les travailleurs indépendants de la région qui cherchent un espace adapté, tout en développant leur réseau professionnel. Les métiers de la communication sont, pour l’instant, les plus représentés parmi les professionnels qui fréquentent « La Ferme Coworking ». On y retrouve aussi des illustrateurs, un comptable… Ce sont de profils variés.
D’expériences avortées en bâtiments inadaptés, les initiateurs du projet ont finalement reçu un subside de 100 000 euros de la Région wallonne. Une somme qui leur a permis d’acquérir des locaux spacieux dans le centre de Chimay.
Le concept a rencontré très vite un beau succès auprès des indépendants de la Botte. Avant, les amateurs devaient parcourir plus de 50 kilomètres pour rejoindre l’espace de coworking de Charleroi.
Depuis son ouverture, quel bilan tiré de cet espace de coworking depuis son ouverture ?
Monsieur le Ministre dispose-t-il de données relatives à sa fréquentation ?
Quel est son point de vue sur le développement de ces espaces de coworking ruraux ?
A-t-il d’autres projets en la matière ?
Réponse du 17/12/2019
- de BORSUS Willy
Pour rappel, le financement régional de 100 000 euros auquel l’honorable membre fait référence n’a pas vocation à financer de l’acquisition immobilière. « La Ferme Coworking » occupe ses locaux à Chimay dans le cadre d’un bail qui n’est lui-même pas éligible au regard du financement régional. Le subside régional a, par contre, vocation à animer le lieu et sa communauté.
En termes de bilan, l’espace de Chimay a réussi à constituer petit à petit une communauté solide et compte aujourd’hui 14 utilisateurs abonnés auxquels se joignent d’autres utilisateurs qui fréquentent ponctuellement le « coworking » avec des formules à la carte. Sa récente labellisation comme prestataire des chèques « coworking » devrait permettre à cet espace d'encore étoffer sa communauté. Ce premier bilan a été présenté à l’Administration à l’occasion d’un comité d’accompagnement à mi-parcours en juin 2019. Il est à noter que « La Ferme Coworking » est un espace qui fonctionnait depuis son démarrage sur une base bénévole et que, depuis septembre de cette année, une personne a été engagée pour l’animation et pour poursuivre le programme de formations destiné aux coworkers et aux acteurs économiques de la région.
Plus généralement, en ce qui concerne le développement des espaces de « coworking » dans les territoires ruraux, il faut souligner le caractère pilote de l’appel à projets de 2017 qui a permis de financer 13 nouveaux espaces en Wallonie. Une évaluation sera menée à l’issue de cette phase d’expérimentation qui vient à échéance en décembre 2020. Au-delà des effets bénéfiques sur le travail des utilisateurs qui fréquentent ces lieux et que les résultats de l’enquête « coworking » 2019 viendront bientôt confirmer (l’enquête 2018 est consultable en ligne : https://www.digitalwallonia.be/fr/publications/enquete-coworking-2018), ce que l’on peut déjà constater, c’est que les espaces de « coworking » ruraux contribuent au développement économique et à l’attractivité des territoires ruraux.
Rappelons également l’impact qu’ils peuvent avoir sur la réduction des déplacements dès lors qu’ils accueillent des salariés télétravailleurs. Les modèles économiques de ces espaces sont néanmoins plus difficiles à trouver qu’en milieu urbain, au regard de la densité des utilisateurs potentiels en ruralité et un des enjeux du développement des espaces de « coworking » en milieu rural passera probablement par une réflexion autour de la diversification de leur offre de services.
Une évolution vers un modèle wallon de tiers-lieu rural pourrait être une des pistes du travail d'évaluation qui sera conduit fin 2020.